Marcel Amon-Tanoh, conseiller spécial du Président du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Alassane Ouattara a dit lors d’une émission diffusée sur Life-TV, le jeudi 10 avril 2025 : « J’ai été induit en erreur par des juristes » à propos du 3e mandat du chef de l’État en 2020.
En 2020, alors ministre des Affaires étrangères, Marcel Amon-Tanoh a démissionné du gouvernement pour rejoindre l’opposition. Il a participé à un meeting au stade Félix Houphouët-Boigny pour dénoncer ce que les partis d’opposition appelaient « le viol de la Constitution » et rejeter la candidature d’Alassane Ouattara, qu’ils jugeaient inconstitutionnelle. Ce jour-là, il n’a pas mâché ses mots contre le troisième mandat.
A lire aussi : Marcel Amon-Tanoh : « On dort bien à Abidjan parce qu’Alassane Ouattara ne dort pas »
« N’ayez pas peur. Nous sommes prêts à mourir pour libérer notre pays de la dictature d’Alassane Ouattara (et) nous ne reculerons plus devant rien. Nous en avons marre… aucun Ivoirien ne ferait à ses frères ce qu’Alassane Ouattara fait à ses concitoyens, à savoir prendre la Côte d’Ivoire en otage (…) dites-lui de libérer notre pays et de nous le rendre… », avait-il déclaré sous les ovations du public acquis à la cause de l’opposition.
Les justifications d’Amon-Tanoh
Après une rupture qui avait surpris toute la classe politique ivoirienne, Marcel Amon-Tanoh s’est publiquement réconcilié avec le président Alassane Ouattara. Désormais conseiller spécial du chef du RHDP, il reconnaît s’être trompé, influencé par des juristes, et explique qu’Alassane Ouattara avait bel et bien le droit de briguer un troisième mandat.
« J’ai été induit en erreur par des juristes. (…) Il y a eu 4 révisions constitutionnelles, 2 sous Gbagbo en juin et juillet 2005. 2 sous Ouattara en juin et novembre 2014 avant le référendum. Le référendum qui est de 2016 je crois. Mais ce sont des révisions, on est toujours dans la 2e République. À un moment donné on a fait 4 révisions et il faut toucher maintenant à des choses plus fondamentales, au fondement de la Constitution », a-t-il dit avant de poursuivre.
« À ce moment-là on dit non écoutez là on va faire une nouvelle Constitution. Les révisions, on n’a pas soumis un référendum mais la nouvelle Constitution on a 2 possibilités soit le référendum soit les 2 chambres réunies en congrès. On a choisi les référendums qui est la plus démocratique même si la loi autorise le Congrès », continu Amon-Tanoh.
Un mandat légitime
« On va au référendum mais une fois qu’on va au référendum qu’on a fini, c’est une nouvelle Constitution, c’est une nouvelle République, le passif c’est fini (…) sinon il eût fallu prendre des mesures transitoires ou des mesures spécifiques pour dire malgré la nouvelle constitutionnelle, la nouvelle République même celui qui a fait déjà 2 mandats ne peut plus, ça n’existe pas dans cette Constitution, c’est de la mauvaise foi », a-t-il laissé entendre.
Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’Ivoire et première meilleure vente
À quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le mystère plane toujours sur le choix du candidat du RHDP. Les Ivoiriens se demandent si Alassane Ouattara sera à nouveau candidat ou s’il choisira un successeur. Pour Marcel Amon-Tanoh, l’enjeu principal de ce scrutin est la paix, la sécurité et la stabilité. C’est pourquoi, cette fois, au lieu de s’opposer à une candidature du président, il insiste pour qu’il se présente à nouveau.
Rebecca Kouassi (Stagiaire)
mandat Ouattara Amon-Tanoh