Affaire Valérie Yapo contre le PDCI : Retour sur l’audience au palais de justice

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Le mercredi 2 avril 2025, le Palais de justice du Plateau a été le théâtre d’une mobilisation des militants et élus dans le cadre de l’affaire Valérie Yapo contre le PDCI. Ces membres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), sont venus soutenir leur formation politique. Une journée tendue, rythmée par un impressionnant dispositif sécuritaire, des échauffourées et un report de l’audience. 

Il est un peu plus de 8h30 lorsque les abords du Palais de justice du Plateau sont déjà complètement verrouillés par les forces de l’ordre. Des dizaines de véhicules de police et de gendarmerie, postés à chaque coin de rue, bloquent l’accès au bâtiment. Ce déploiement, jugé excessif par certains observateurs, a provoqué de nombreux ralentissements dans la commune, paralysant le cœur administratif et commercial d’Abidjan. 

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Pendant ce temps, à la permanence du PDCI-RDA, située à proximité, les militants affluent dès les premières heures. Leur objectif : témoigner leur soutien indéfectible au président du parti, Tidjane Thiam, mis en cause dans cette affaire judiciaire. À leurs côtés, les députés du groupe parlementaire PDCI-RDA se réunissent pour harmoniser leur position face à ce qu’ils considèrent comme une attaque politique déguisée. 

Aux alentours de 12h30, le cortège des élus, conduits par le président du groupe parlementaire, Doho Simon, et le secrétaire exécutif en chef du parti, Emmou Sylvestre, quitte la permanence pour se diriger vers le Palais de justice. Arborant leur écharpe parlementaire et les mains levées en signe de paix, ils sont rapidement stoppés par les forces de l’ordre, qui leur barrent la route. Malgré leur statut, certains élus sont brutalisés, suscitant l’indignation des militants et des témoins de la scène. 

Une audience discrète, un report stratégique 

Pendant que l’extérieur est agité, l’audience se déroule à huis clos dans le bureau du juge. Les avocats du PDCI-RDA, menés par Me Adjé Luc, croisent le fer avec Me Alain Bokola, conseil de Valérie Yapo. Les débats, tendus mais techniques, durent environ une heure et demie. À l’issue de l’audience, la décision tombe : le juge reporte l’affaire au 11 avril 2025. 

Ce report offre un répit au PDCI-RDA, dont le Bureau politique, prévu pour le 5 avril, pourra se tenir sans entrave. De retour à la permanence, Me Blessy Chrysostome, porte-parole des avocats du parti, annonce la nouvelle aux militants et à la presse lors d’une conférence improvisée. L’information est accueillie avec soulagement et enthousiasme. 

Deux poids, deux mesures ? 

Fait troublant, tandis que les militants du PDCI étaient tenus à distance, certaines femmes arborant des tee-shirts à l’effigie de Valérie Yapo circulaient librement dans l’enceinte du Palais de justice. Cette différence de traitement a choqué plusieurs témoins. Déjà lors de la première audience du 27 mars, ces mêmes partisans de Mme Yapo avaient été autorisés à se montrer ostensiblement dans le Palais, sans intervention des forces de sécurité. 

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Au-delà de l’aspect juridique, cette affaire révèle des tensions politiques croissantes à l’approche des échéances électorales. Le PDCI-RDA, principal parti d’opposition, voit dans cette procédure une tentative de le fragiliser. Pour l’instant, les regards restent tournés vers le 11 avril, nouvelle date de l’audience, qui s’annonce tout aussi décisive que symbolique. 

Prince Beganssou 

Procès Valérie Yapo contre Thiam : Le verdict attendu vendredi 11 avril 2025


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