Le diplomate sud-africain Ebrahim Rasool, récemment expulsé des États-Unis pour avoir qualifié la politique américaine de « suprémaciste », est rentré ce samedi en Afrique du Sud. Il a été accueilli en héros par plusieurs centaines de militants de l’African National Congress (ANC) à l’aéroport international du Cap.
Mégaphone en main, l’ancien ambassadeur s’est exprimé dès son arrivée : « Nous n’avons pas choisi de rentrer chez nous, mais nous rentrons sans regrets », a-t-il déclaré devant la foule venue lui témoigner son soutien. Malgré l’expulsion, Ebrahim Rasool affirme assumer pleinement ses propos, qu’il justifie par son devoir de diplomate de défendre l’image de son pays à l’étranger.
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Durant sa déclaration, le diplomate a exprimé sa déception de n’avoir pu atteindre certains objectifs au cours de son mandat à Washington. « Nous aurions préféré rentrer en vous disant que nous avons fait taire les mensonges sur un prétendu génocide blanc en Afrique du Sud. Que nous avons trouvé des accords commerciaux. Mais nous n’y sommes pas parvenus », a-t-il regretté.
Cette crise diplomatique intervient dans un contexte de tensions grandissantes entre Pretoria et Washington. L’Afrique du Sud est dans le viseur de l’administration américaine, notamment après sa plainte contre Israël pour génocide à Gaza déposée devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Une action qui a suscité l’ire de Washington. À cela s’ajoute la décision de l’ex-président américain Donald Trump de couper une partie des aides à l’Afrique du Sud, accusant le pays de maltraiter la minorité blanche à travers sa récente loi sur l’expropriation des terres.
Malgré les divergences et son expulsion, Ebrahim Rasool se veut rassurant sur l’avenir des relations bilatérales. « On ne rentre pas pour dire que nous sommes anti-américains, même après avoir été déclaré persona non grata. Car nous continuons de croire en la reconstruction des relations avec les États-Unis », a-t-il souligné.
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Pour l’heure, le gouvernement sud-africain n’a pas encore annoncé le nom du successeur d’Ebrahim Rasool à l’ambassade de Washington, ni la date de sa prise de fonction.
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