Abidjan, Dakar, Libreville, Ndjamena, Douala… Partout en Afrique francophone, la question de la réorganisation, voire de la fin, de la présence militaire française est au centre des discussions entre les chefs d’État.
Les tensions entre la France et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont indéniablement contribué à ce bouleversement stratégique. La France perd-elle réellement son influence militaire sur le continent ? Sur X (anciennement Twitter), l’internaute Amadou Issaka (@chipkaou2) affirme que oui : « Le scénario reste le même : l’armée française est verrouillée et frappée efficacement au Sénégal et au Tchad !! Les opérations se poursuivent… », écrit-il.
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Toutefois, la réalité s’avère plus complexe qu’un simple retrait. Dans certains cas, il s’agit d’une rétrocession partielle des bases militaires, accompagnée de négociations permettant à la France de conserver un accès ponctuel à certaines infrastructures. Dans d’autres cas, la présence française se maintient sous une forme plus discrète, notamment à travers des programmes de formation et de coopération. L’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville, en Côte d’Ivoire, illustre cette stratégie, offrant un cadre d’entraînement conjoint pour les armées africaines et françaises.
Cependant, même cette présence réduite suscite des critiques. Le député sénégalais Guy Marius Sagna (@GuyMariusSagna) a déclaré : « Macron dit « Nous rentrons dans un cycle où nous allons travailler en deuxième rideau » avec l’Afrique. La France doit savoir que c’est le baisser de rideau néocolonial. Fini le spectacle néocolonial ! Armée française, par ici la porte. »
Ces débats s’inscrivent dans une dynamique amorcée depuis plusieurs années. TV5Monde rappelait le 29 novembre 2024 : « Au Mali, au Burkina Faso et au Niger, on a assisté à l’éviction des soldats français ces trois dernières années. Le scénario sera peut-être différent au Tchad et au Sénégal… ». Pourtant, la situation actuelle reste une source de frustration pour certains responsables français.
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Erwan Davoux (@Erwandavoux), ancien agent des services secrets, déplore ce recul, qu’il impute à la politique de l’Exécutif : « La France est donc chassée de toute l’Afrique de l’Ouest. Félicitations à @jnbarrot et @BockelJeanMarie pour leur contribution à ce désastre », ironise-t-il. Alors que les relations entre Paris et ses anciens partenaires africains se réinventent, la place de la France sur le continent semble plus incertaine que jamais.
Lucien Kouaho (stagiaire)
La France redéfinit sa stratégie en Afrique : Vers la fin de grandes bases militaires dans 3 pays