C’est la panique. Depuis le 20 janvier 2025, l’administration Trump a gelé, pour 90 jours, l’aide étrangère au développement dans les 120 pays du monde pour « évaluer l’efficacité des programmes et leur cohérence avec la politique étrangère des États-Unis d’Amérique ».
L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID, fondée en 1961), pilier des programmes vitaux d’assistance à travers le monde, se trouve sur la sellette. Le richissime Elon Musk, patron du nouveau Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) est sur le pied de guerre.
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Chargé de réduire radicalement les charges publiques, il a annoncé, le 3 février, la fermeture de l’USAID, organisation qu’il a qualifiée de « criminelle », alors qu’avec 65 milliards de dollars, les États-Unis restent le premier pourvoyeur d’aide de la planète, loin devant l’Union européenne (27 milliards de dollars).
L’Agence américaine est accusée d’opacité et d’insubordination. Elle aurait refusé, selon le Secrétaire d’État Marco Rubio, de répondre aux questions de l’administration Trump sur son financement et ses priorités, agissant ainsi comme si « elle était une entité non gouvernementale indépendante ».
Et les sanctions ont commencé à pleuvoir sur le continent africain. Les programmes notamment dans les secteurs essentiels comme la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation et la gouvernance ont été drastiquement réduits ou alors ont cessé du jour au lendemain.
C’est le désarroi dans de nombreux pays dont le Sénégal, qui n’a pas hésité, contrairement aux autres, à communiquer sur le coup de massue. Le pays vient d’être privé de 360 milliards de nos francs portant notamment sur l’électricité.
Avec ce coup de pied dans la foumilière, les pays africains qui privilégient aveuglément, comme la Côte d’Ivoire, l’aide extérieure et l’endettement, se retrouvent dans un cul-de-sac. Leur économie étant ainsi extravertie et aux mains des multinationales occidentales, ils se sont toujours exposés, de plein fouet, aux contrecoups des contingences extérieures, dont la dernière est la guerre économique et commerciale de Donald Trump vis-à-vis de tous les partenaires même historiques, dont le Canada et l’Europe, au nom de son slogan « Make America great again ».
Vivant, de ce fait, dans une totale dépendance, les pays africains surtout francophones, n’ont jamais inscrit, au nom du pacte colonial et néocolonial, l’industrialisation dans leurs priorités.
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Par conséquent, sans aucune capacité nationale, sans aucune ressource locale et sans aucun appui interne, donc sans aucune béquille endogène, ils demeurent des poussins à la merci des prédateurs et de leurs humeurs. Et c’est le destin des pays qui ont démissionné.
F. M. BALLY
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