L’Algérie a annoncé, ce mercredi 26 février 2025, la suspension de ses relations avec le Sénat français en réaction à la visite controversée de Gérard Larcher, président du Sénat français, au Sahara occidental les 24 et 25 février derniers. Alger dénonce une provocation et un alignement explicite de Paris sur les positions marocaines concernant ce territoire disputé.
Dans un communiqué officiel, le Conseil de la Nation algérien, sous la présidence de Salah Goudjil, a qualifié cette visite de « provocatrice et ostentatoire ». En conséquence, il a annoncé la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat français, y compris le protocole de coopération parlementaire signé le 8 septembre 2015. « Une visite irresponsable, provocatrice et ostentatoire », a dénoncé le Conseil de la Nation, soulignant qu’elle marque un nouvel épisode de tensions diplomatiques entre Alger et Paris.
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Depuis juillet 2024, la France a opéré un changement radical de position en soutenant officiellement le plan d’autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine, proposé par Rabat. Cette prise de position rompt avec la ligne jusque-là suivie par Paris, qui se référait aux résolutions de l’ONU et appelait à une solution négociée entre le Maroc et le Front Polisario.
À son arrivée à Laâyoune, principale ville du Sahara occidental, Gérard Larcher a réaffirmé cette nouvelle orientation en déclarant : « Le soutien de la France au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine comme seul et unique cadre de règlement est aujourd’hui acquis. Il est désormais la politique de la République française. » Cette déclaration a immédiatement provoqué l’ire d’Alger, qui considère le Sahara occidental comme un territoire à décoloniser et continue de soutenir le Front Polisario dans sa revendication d’indépendance.
Le Sahara occidental, ex-colonie espagnole, est un territoire disputé depuis le départ de l’Espagne en 1975. Le Maroc en contrôle environ 80 %, tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, revendique son indépendance et administre une partie du territoire depuis les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie. L’ONU considère toujours cette région comme un territoire non autonome et prône une solution négociée entre les parties. Mais avec le soutien grandissant de plusieurs pays occidentaux, dont la France et les États-Unis, en faveur du Maroc, la position algérienne semble de plus en plus isolée sur la scène internationale.
Cette nouvelle crise risque d’impacter d’autres domaines de coopération entre la France et l’Algérie, notamment sur les questions économiques, migratoires et sécuritaires. Déjà marquées par des tensions récurrentes, les relations entre les deux pays pourraient entrer dans une nouvelle phase d’instabilité.
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Avec cette suspension des relations parlementaires, Alger envoie un message fort à Paris et réaffirme son opposition ferme à tout soutien international en faveur du Maroc sur la question du Sahara occidental. Reste à savoir si cette crise restera circonscrite au domaine diplomatique ou si elle entraînera des répercussions plus larges sur les relations franco-algériennes dans les mois à venir.
Afriksoir
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