Un vent d’exil souffle sur la communauté afrikaner d’Afrique du Sud. Face aux incertitudes politiques et aux tensions raciales grandissantes, plus de 67 000 Afrikaners blancs ont officiellement manifesté leur volonté d’émigrer vers les États-Unis. Une perspective rendue possible par une ordonnance présidentielle américaine actant un programme exceptionnel de réinstallation des réfugiés, initié sous l’administration Trump et réactivé cette année.
L’annonce a été faite par Neil Diamond, président de la Chambre de commerce sud-africaine aux États-Unis (SACCUSA). Selon lui, 67 042 individus se sont déjà inscrits sur le site officiel de l’organisation, espérant bénéficier de cette opportunité d’exil.
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Principal moteur de ce départ massif : la réforme agraire que le gouvernement sud-africain envisage d’appliquer. L’expropriation sans compensation des terres agricoles, principalement détenues par des Blancs, ravive chez les Afrikaners un sentiment de précarité et d’insécurité. Dans un climat économique tendu, les discours politiques sur la redistribution des terres résonnent comme une menace directe pour cette communauté historiquement liée à l’agriculture.
Héritiers d’un passé lourd
Les Afrikaners, descendants des colons néerlandais et des huguenots français, restent une minorité blanche dans une Afrique du Sud où les cicatrices de l’apartheid peinent à se refermer. Depuis la fin du régime ségrégationniste, ils se disent de plus en plus marginalisés. Aujourd’hui, certains vont jusqu’à parler de « persécutions silencieuses », invoquant des attaques contre les fermiers blancs et un climat général d’hostilité.
Les États-Unis, un nouvel Eldorado ?
Pour beaucoup de jeunes Afrikaners, les États-Unis apparaissent comme une terre de renaissance, où ils espèrent reconstruire leur vie, loin des tensions et des incertitudes de leur pays natal. « Ce n’est pas un caprice. C’est une question de survie et d’avenir », confie un des candidats à l’exil.
Ce programme d’accueil massif ne manque toutefois pas de susciter la polémique. Certains y voient une instrumentalisation politique, d’autres s’interrogent sur l’image d’une Afrique du Sud qui verrait fuir une partie de ses enfants.
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L’ampleur de cette vague d’émigration soulève une question fondamentale : l’exil est-il la solution face aux défis de l’Afrique du Sud moderne ? Ou assiste-t-on à une fracture irréversible d’une nation encore hantée par son passé ?
Afriksoir
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