André Silver Konan : « Nous sommes au 9e coup d’Etat au Burkina Faso »

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Le journaliste André Silver Konan, était sur le plateau de la chaîne de télévision NCI ce dimanche 2 octobre 2022. Il a évoqué les coups de force au pays des hommes intègres. Notons que nous sommes au 9e coup d’Etat au Burkina Faso.

« J’ai beaucoup de peine.  Sur ce plateau effectivement, on était de ceux qui disaient attention ! Mais malheureusement, ceux qui aujourd’hui applaudissent le capitaine Ibrahim Traoré étaient sans doute, huit mois avant dans les mêmes rues en train d’applaudir le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba.  Voyez-vous, nous sommes au neuvième coup d’état au Burkina Faso », a relevé le journaliste André Silver Konan. Retour sur les 9 coups d’état au Burkina Faso.

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Coup d’état contre Maurice Yaméogo

En effet, le pays des hommes intègres est coutumier des coups d’état. Maurice Yaméogo a été le premier président à subir la fureur des militaires. Élu président en 1965 avec 99,97% des voix, Maurice Yaméogo faisait face aux nombreuses revendications syndicales de son pays. À la suite de mesures austères prises par son gouvernement face aux difficultés économiques, les syndicats avaient déclenché plusieurs grèves. Face à la mauvaise gestion du pouvoir, assorti du blocage des avancements des fonctionnaires pendant deux ans, de la réduction des allocations familiales et d’une réduction de 20% sur les salaires, les syndicats s’étaient radicalisés. Le 3 janvier 1966, une mobilisation de près de 50.000 manifestants provoque la démission du premier président du Burkina Faso.

Coup d’état contre Sangoulé Lamizana

Le colonel Aboubacar Sangoulé Lamizana hérite du pouvoir qu’il va gérer pendant 14 ans avant d’organiser des élections qu’il remporte face à Joseph Conombo. Sangoulé Lamizana accède à la présidence en janvier 1966, à la suite d’un soulèvement populaire et d’un coup d’État. Il était auparavant chef d’état-major des forces armées. Après une décennie au pouvoir, il fait adopter une nouvelle Constitution en 1977. Elle est suivie par des élections qui se soldent par sa victoire au deuxième tour contre Macaire Ouédraogo. La situation économique de la Haute-Volta, exacerbée par des sécheresses, demeure difficile, forçant le recours à l’aide internationale.

Le gouvernement fait aussi face à la contestation du mouvement ouvrier. À l’automne 1980, les professeurs entreprennent une grève qui dure deux mois. Plusieurs autres secteurs du pays sont également affectés, notamment les hôpitaux. Le 12 novembre, une motion de non-confiance est votée à l’endroit du président Lamizana. Deux semaines plus tard, le 25 novembre, il est renversé par un coup d’État effectué par des militaires réunis au sein du CMRPN. Le colonel Saye Zerbo, un ex-ministre des Affaires étrangères, devient le chef de l’État.

Coup d’état contre le colonel Zaye Zerbo

Le 7, le colonel Zaye Zerbo, chef de l’État voltaïque depuis novembre 1980, est chassé du pouvoir par un coup d’État militaire qui aurait fait cinq morts, dont le ministre de l’Intérieur, le lieutenant-colonel Nezien. Un conseil provisoire de salut du peuple est formé, avec à sa tête le commandant Jean-Baptiste Ouedraogo. Ce dernier s’engage à respecter les accords internationaux souscrits par la Haute-Volta et affirme sa volonté de « non-alignement ». Le 26, le commandant Ouedraogo forme le gouvernement. Il est désormais chef de l’État et ministre de la Défense.

Coup d’état contre Jean Baptiste Ouédraogo

Le coup d’État de 1983 en Haute-Volta a eu lieu le 3 août 1983 en République de Haute-Volta (aujourd’hui Burkina Faso). Il a été mené par des éléments radicaux de l’armée dirigée par Thomas Sankara et Blaise Compaoré, contre le régime du colonel Jean-Baptiste Ouédraogo, lui-même arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État en 1982 contre le général de division Saye Zerbo.

Après plusieurs coups d’État consécutifs et tentatives, Ouédraogo allait prendre le pouvoir en 1982. Il ne restera cependant pas longtemps au pouvoir. Une grande protestation contre son règne a commencé le 17 mai, après qu’il a purgé le gouvernement de plusieurs éléments radicaux, dont le capitaine Thomas Sankara. En quelques mois, il a été destitué lors d’un coup d’État dirigé par le capitaine Blaise Compaoré, qui a offert la présidence de son ami proche Sankara.

Coup d’état contre Thomas Sankara

À la tête du « Front Populaire du 15 octobre », le numéro deux du régime, le capitaine Blaise Compaoré, décide de renverser le gouvernement de Sankara. Le coup de Compraoré provoque de violents combats à l’intérieur du palais présidentiel entre les forces rebelles et loyalistes. Le renversement fait environ 100 morts, dont Thomas Sankara ainsi que 12 autres officiers. Compaoré justifie le coup en invoquant la nécessité d’agir avant que le président n’adopte le monopartisme et qu’il ne fasse arrêter et exécuter tous ses opposants politiques. Le coup d’État de 1987 au Burkina Faso ou assassinat de Thomas Sankara, est un coup d’État militaire sanglant au Burkina Faso, survenu le 15 octobre 1987.

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Coup d’état contre Blaise Compaoré

Le 28 octobre 2014, des centaines de milliers de burkinabè manifestent contre un projet de révision constitutionnelle qui permettrait le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré, en place depuis 27 ans. Le 30, Ouagadougou sombre dans la violence. L’Assemblée nationale est incendiée, la télévision publique prise d’assaut. Le vote de la révision constitutionnelle est annulé. Le lendemain, Blaise Compaoré quitte le pouvoir. Il se réfugie en Côte d’Ivoire, dont il ne peut être extradé, malgré un mandat d’arrêt international, puisqu’il a obtenu la nationalité ivoirienne grâce à son épouse. La répression des manifestations fait officiellement 33 morts selon le site d’informations lepoint.fr. Le lieutenant-colonel Isaac Zida, numéro deux du régiment de sécurité présidentielle (RSP), se déclare « chef de l’État ».

Coup d’état de 2015

Le coup d’État de 2015 au Burkina Faso a lieu du 16 septembre 2015 au 23 septembre 2015. Il avait pour objectif de mettre fin au gouvernement de transition mis en place après la chute de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré. Cet objectif a été soldé par un échec et un retour des organes de transition. Ce même 16 septembre 2015, des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), créé par Blaise Compaoré en 1995 et composé d’environ 1 200 hommes, interrompent le Conseil des ministres au palais de Kosyam où résident le chef de l’État et prennent en otage quatre personnes :

le président de transition Michel Kafando ; le Premier ministre Isaac Zida ; le ministre de la Fonction publique Augustin Loada ; le ministre de l’Urbanisme René Bagoro. Le 21 septembre 2015, au soir, des unités militaires loyalistes, qui soutiennent le gouvernement de transition et sont opposées au général Diendéré, ont encerclé le palais où réside les putschistes. Elles répondent en cela à l’appel du mouvement Le Balai Citoyen, qui a appelé la population à se réunir sur la place de la République, à Ouagadougou, au même moment.

Coup d’état contre Roch Kaboré

Roch Marc Christian Kaboré était au pouvoir au Burkina Faso depuis le 29 décembre 2015. Le 24 janvier 2022, Paul-Henri Sandaogo Damiba est à la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui a annoncé avoir déposé au Burkina Faso le président Roch Kaboré. Ce lieutenant-colonel relativement peu connu du public a été chargé en décembre 2021, de superviser la sécurité à Ouagadougou. Les militaires ont indiqué que « les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sur dans le respect de leur dignité », sans mentionner de noms.

Coup d’état contre Damiba

« Le lieutenant-colonel Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration » (MPSR), organe dirigeant de la junte), ont déclaré les militaires dans un communiqué lu par un capitaine le vendredi 30 septembre 2022. Les militaires invoquent « la dégradation continue de la situation sécuritaire » dans le pays. « Nous avons décidé de prendre nos responsabilités, animés d’un seul idéal, la restauration de la sécurité et de l’intégrité de notre territoire », ont-ils poursuivi.

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« Notre idéal commun de départ a été trahi par notre leader en qui nous avions placé toute notre confiance. Loin de libérer les territoires occupés, les zones jadis paisibles sont passées sous contrôle terroriste », ont-ils encore affirmé. Paul-Henri Damiba avait promis, en prenant le pouvoir, de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par de sanglantes attaques jihadistes. Mais celles-ci se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans le Nord.

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