André Silver Konan : « Les petits partis de l’opposition doivent se faire respecter sur le terrain et arrêter de se lamenter contre les grands »

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André Silver Konan : « Les petits partis de l’opposition doivent se faire respecter sur le terrain et arrêter de se lamenter contre les grands »
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Ces élections législatives du 6 mars 2021 ont ceci de méritant qu’elles seront les premières, sous la gouvernance du Président Alassane Ouattara, qui verront la participation d’une forte majorité de l’opposition (partisans de l’ex-Président Laurent Gbagbo, y compris). Jusque-là, c’étaient des élections intra-muros entre partisans du RHDP, PDCI et RDR, en tête.

Ces élections ont, par ailleurs, le mérite de poser le problème de la gouvernance interne au sein de l’opposition. Jusque-là, seule la gouvernance interne au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) était sous les feux de la rampe et donc, soumise à la lumière des critiques. Et malheureusement, à l’épreuve de la bataille postélectorale, suite à l’union sacrée de celle-ci, lors de la présidentielle et accessoirement de la désobéissance civile ; l’opposition n’a pas pu ou su, jouer la carte du rassemblement. Jusqu’au bout.

Mais il ne faut pas s’y méprendre. Les départs en rangs dispersés entre d’un côté, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, structure-lige du Front populaire ivoirien des Gbagbo ou rien – GOR) et de l’autre côté, le FPI de Pascal Affi N’Guessan, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI d’Albert Toikeusse Mabri) et ceux qu’il convient d’appeler les petits partis politiques, comme le Cojep de Charles Blé Goudé, l’UPCI de Brahima Soro, le CRI Panafricain d’Abel Naki, le MFA d’Azoumana Moutayé, etc. ; sont une preuve de la faillite de la gouvernance interne au sein de l’opposition. Tout simplement.

Et le Cojep a bien cerné cette faille démocratique. « Nous nous sommes engagés pour des valeurs, pour des principes, afin de contribuer à opérer un changement dans la gouvernance. Or aucun changement véritable, aucune rupture ne peut s’opérer sans conversion de mentalités, sans méthode, sans changement de paradigmes. On ne peut pas combattre une dictature à la tête de l’Etat avec une dictature interne et un esprit de domination », déclare Patrice Saraka, secrétaire général du Cojep.

C’est là où intervient justement mon postulat. Après que les petits partis politiques de l’opposition ont découvert qu’il existe une dictature des grands partis au sein de cette même opposition, quelle doit être leur attitude ? Continuer à se lamenter n’est pas une option. Ils doivent tout simplement investir le terrain, le conquérir et se faire respecter. Par leurs alliés comme par leurs adversaires.

Soyons réalistes. Aucun parti politique qui croit être majoritaire dans une circonscription électorale, ne saurait s’éclipser au profit d’un autre, sous le motif irrationnel que celui-ci serait un allié. Cela n’existe nulle part au monde. Seul le poids électoral motive l’éclipse d’un allié comme d’un adversaire. Petits partis politiques, travaillez donc sur le terrain politique et devenez grands, si vous voulez qu’on vous respecte. Nul ne fera de vous des candidats par procuration.

André Silver Konan

CQFC Ivoir’Hebdo  


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