À l’occasion du Salon de l’Agriculture (SIA) 2025 à Paris, le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement durable, Kobenan Kouassi Adjoumani, a réaffirmé la ferme ambition de la Côte d’Ivoire de reconquérir son autosuffisance en riz. Un objectif qui, selon lui, pourrait être atteint bien avant 2030, voire dès 2026.
« Figurez-vous que, dans les années 1970, la Côte d’Ivoire était déjà autosuffisante en riz. Ce qui nous a échappé des années plus tard, en raison de notre volonté affichée de soutenir notre économie à travers les produits de rente. Aujourd’hui, nous revenons aux fondamentaux en décidant de faire une production intensive de riz sur des espaces limités et avec une technologie appliquée », a déclaré le ministre d’Etat Adjoumani au cours d’un entretien avec Radio France internationale (RFI).
La Côte d’Ivoire a amorcé une dynamique de production intensive, avec des aménagements hydro-agricoles permettant une meilleure gestion des ressources en eau. « L’idée est de recueillir le surplus d’eau qui tombe du ciel lors de la saison des pluies, de canaliser cette eau et de la distribuer dans les différentes plantations rizicoles. Nous avons déjà commencé et nous comptons continuer », a-t-il insisté.
Des résultats encourageants et une ambition claire
L’évolution de la production rizicole en Côte d’Ivoire témoigne de la pertinence des actions mises en place. « Au moment où nous mettions en place le Programme national d’investissement agricole (PNIA I – 2010-2015), nous étions à 900 000 tonnes de riz blanchi. En 2023, nous sommes montés jusqu’à 1,3 million de tonnes. Et nous venons de faire le bilan de nos activités : nous sommes maintenant à 1,55 million de tonnes », a révélé le ministre d’Etat.
Avec un besoin national estimé à 2,1 millions de tonnes, l’objectif est clair : « Nous avons les moyens, nous avons les hommes, et Alassane Ouattara nous a donné des instructions fermes de produire pour les Ivoiriens et, si possible, de faire en sorte que l’excédent de production soit exporté vers les pays qui nous environnent. »
Une volonté politique forte et des innovations technologiques
Pour atteindre ces résultats ambitieux, l’accent est mis sur l’innovation et l’adaptation au changement climatique. « Il nous faut des semences améliorées, donc à haut rendement. Nous avons le Centre national de recherche agronomique qui y travaille. Des semences qui s’adapteraient au climat, car il ne faut pas oublier qu’il y a les effets néfastes du changement climatique qui jouent sur nos productions agricoles. »
Avec cette vision stratégique et ces efforts conséquents, la Côte d’Ivoire semble bien engagée sur la voie de l’autosuffisance en riz. Une ambition portée par une volonté politique claire : « C’est un devoir pour nous. Nous avons décidé de produire pour nous-mêmes et nous allons y parvenir. »