Alors que la présidentielle de 2025 approche à grands pas, la bataille pour des élections inclusives, transparentes et démocratiques s’intensifie en Côte d’Ivoire. Le président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, monte au créneau et réaffirme sa détermination à aller aux urnes, malgré les obstacles dressés par le pouvoir en place. Face aux manœuvres attribuées au RHDP pour verrouiller le processus électoral, l’opposition refuse de céder au découragement et promet de déjouer le piège.
« (…) Donc quand j’ai vu les Commissions électorales qui votent, je ne peux plus accepter une Commission électorale qui rampe. Je ne peux plus accepter ça. Mais nous allons aller aux élections, nous allons aller aux élections. Parce que, ceux qui croient que, bon, on va les fatiguer, et puis ils vont se fâcher pour dire qu’on n’ira pas aux élections, allez leur dire qu’ils se trompent. Nous irons aux élections et nous allons gagner l’élection. Il n’y a pas de découragement. »
Le président Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, le disait à propos, le samedi dernier, devant ses partisans rassemblés en grand nombre pour célébrer l’an 3 de ce qu’ils ont baptisé « La fête de la renaissance ».
Et le RHDP doit très bien intégrer cet état de fait. Si le parti au pouvoir, dans sa stratégie de conservation du pouvoir d’Etat, a intégré ce schéma, celui de multiplier les embûches devant l’opposition pour l’emmener à abdiquer en fin de compte et lui dresser le tapis rouge pour aller seul à l’élection présidentielle avec en face un candidat qu’il se sera taillé sur mesure, qu’il se rende à l’évidence qu’il est découvert. L’opposition, cette fois-ci, ira au scrutin, même s’il décrit les conditions d’une élection transparente et démocratique.
Les propos du genre « L’opposition a peur d’aller aux élections, l’opposition ne veut pas aller aux élections d’où sa bataille contre la CEI, l’opposition a peur d’affronter le candidat du RHDP qui a un bilan inattaquable », ont fini par montrer leur limite et leur inexactitude. Parce qu’à la vérité, c’est bien celui qui refuse les réformes, celui qui s’oppose farouchement à toutes les propositions visant à assurer un consensus au niveau du processus électoral, qui visiblement a peur d’aller à une élection inclusive, transparente.
Et dans le cas d’espèce, ce n’est point l’opposition qui reste fermée aux propositions et réformes pour asseoir un accord de principe chez tous les acteurs. C’est bien plutôt la CEI soutenue fortement par le RHDP qui est réfractaire aux multiples observations formulées par l’opposition qui ne cesse d’appeler tous les acteurs du processus électoral à la table de discussion afin de vider tous les contentieux, tous les cas jugés irréguliers.
L’opposition a réclamé la Révision de la liste électorale en 2025 pour permettre aux nombreux primo votants et à tous ceux qui n’ont pu rassembler à temps tous leurs documents en 2024, de pouvoir s’inscrire afin de participer au vote. Cette requête qu’elle avait indiqué voir se réaliser aux mois de février et mars sans une incidence sur le calendrier électoral de la CEI, est restée lettre morte. La CEI lui a opposé une fin de non-recevoir que nombreux ont eu du mal à se l’expliquer.
Sur la liste électorale provisoire, les partis de l’opposition ont relevé plusieurs irrégularités qui, selon eux, entachent la crédibilité du processus. D’où leur demande expresse d’un audit de cette liste pour examiner et corriger ce qu’il y a à corriger pour obtenir une liste consensuelle. Là encore, cette demande légitime du reste, pour apaiser tous les acteurs et candidats, est pour l’instant, sans suite.
La CEI mène seule les opérations comme elle l’entend et comme bon lui semble. Quid des récriminations et suggestions des partis de l’opposition. Finalité, le PPA-CI et le PDCI-RDA ont décidé, en toute responsabilité, pour ne pas tremper dans ce qui pourrait être source de contestation demain, de se retirer de la CEI.
Du coup, on est à se demander qui réellement a peur des élections ? Pourquoi le RHDP qui se dit majoritaire, qui promet des élections transparentes, qui dit avoir à son actif tous les élus, qui dit disposer d’un bilan inattaquable, qui dit avoir réalisé des infrastructures qui font pâlir le peuple, donc imbattable dans les urnes, n’encourage-t-il pas l’ouverture du jeu électoral ?
Pourquoi a-t-on l’impression qu’il manigance pour ne pas que les difficultés soient levées ? Pour ne pas que les problèmes soient solutionnés ? Le fait-il pour pousser à bout l’opposition afin qu’elle boycotte l’élection présidentielle ? Si c’est bien ses intentions, ce parti aura échoué lamentablement. Parce que ni les blocages encore moins les calculs visant à disqualifier les éventuels candidats de poids ne vont prospérer.
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Le RHDP se fera prendre à son propre piège pour la simple raison que tous les obstacles qu’il dresse contre l’opposition seront levés. Il doit donc s’attendre à affronter dans les urnes les candidats de l’opposition. Et les résultats qui sortiront des urnes montreront aux yeux de tous qui véritablement avait peur d’aller aux élections.
Le Nouveau Réveil
Le chapeau est de la rédaction d’Afriksoir
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