Au Burkina Faso, deux journaux en ligne, Lefaso.net et Burkina24, ont été convoqués par le Conseil supérieur de la communication (CSC) pour s’expliquer sur des commentaires d’internautes publiés sous des extraits du discours du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
Selon Radio France Internationale (RFI), l’affaire remonte au 3 mars dernier lorsque les deux médias ont diffusé sur leurs pages Facebook des extraits ou la vidéo du discours présidentiel prononcé à l’occasion d’une sortie publique. Dans ce discours, le chef de l’État burkinabè appelait ses compatriotes à accompagner le processus de transition, déclarant : « Il n’y a pas de raison de se démotiver parce que l’histoire nous a toujours donné raison, et l’histoire continue de nous donner raison. »
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Cette publication a suscité une vague de réactions d’internautes, dont certains propos ont été qualifiés par le CSC de « malveillants, discourtois, voire injurieux » à l’encontre du président de la transition.
Les médias sommés de s’expliquer sur la gestion des commentaires
Toujours selon RFI, les deux médias ont été auditionnés ce mardi 18 mars 2025 par le CSC. Les responsables de Lefaso.net ont expliqué aux régulateurs les mécanismes de gestion des commentaires sur leur page Facebook et le déroulement des faits. Le site Burkina24, quant à lui, a également répondu à la convocation, après avoir diffusé la vidéo du président, provoquant une avalanche de commentaires désobligeants.
À l’issue des auditions, un procès-verbal sera transmis au collège des conseillers du CSC, qui décidera de la suite à donner à cette affaire. Des sanctions ou un simple avertissement pourraient être prononcés contre les deux organes de presse. Le CSC a par ailleurs exhorté les responsables des médias à faire preuve de vigilance dans la modération des commentaires publiés sur leurs plateformes.
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Ces convocations alimentent l’inquiétude au sein de la presse en ligne burkinabè. Un journaliste interrogé par RFI redoute un durcissement de la liberté d’expression sur Internet : « En réalité, le souhait de nos autorités, c’est qu’on ferme les plateformes de réactions des internautes », a-t-il confié.
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