Au Burkina Faso, le chef de la junte destitué, Paul-Henri Damiba, a présenté sa démission, le dimanche 2 octobre. Celle-ci a été acceptée par les chefs religieux et communautaires ainsi que par le capitaine Ibrahim Traoré, nouveau dirigeant du Burkina Faso. Ci-dessous, l’intégralité de cette lettre de démission, lue, dans une vidéo, par le désormais ancien chef de la transition burkinabè.
Peuple du Burkina Faso, chers compatriotes, l’avènement du MPSR en janvier 2022 a suscité plein d’espoir au sein de toutes les couches de notre population, au point de nous aveugler sur les durs défis de la réalité de notre pays; des normes, efforts et des sacrifices à consentir collectivement pour mettre le pays sur le chemin du progrès et du renouveau.
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Après 8 mois de bataille sur les chantiers de la sauvegarde du territoire de la refondation, les événements dramatiques de Gaskinde du 26 septembre 2022 ont servi de ferment pour renforcer les incompréhensions, les tensions, les critiques au sein des populations. Mais aussi au sein des forces, au lieu d’être un moment de deuil, d’introspection, d’autocritique, de diagnostic véritable de l’amère réalité de la lutte contre l’insécurité.
C’est ainsi que depuis la nuit du 29 et 30 septembre, 1er octobre avant même que nos morts n’aient pu être inhumés et que certains personnels affligés n’aient pu être désengagés du front, quelques unités de nos forces militaires avec des sympathisants civils et politiques mus par des motivations individualistes, subjectives et se prévalant de certaines frustrations et revendications qui devraient pouvoir trouver des solutions dans d’autres cas de concertations, ont convergé de manière massive vers les zones sensibles de la présidence du Faso, de la base aérienne 511, de la RTB et de certains domaines diplomatiques.
L’objectif affiché était clair : interrompre la transition. Leurs actions ont occasionné au niveau de nos périmètres défensives 2 morts, 9 blessés et des dégâts matériels. Après des efforts de dialogue, de concertations, devant les risques de divisions et de factures au sein de notre armée et considérant les motivations profondes de l’avènement du MPRS pour l’intérêt supérieur du Burkina Faso, en toute conscience et en plein responsabilité, j’ai renoncé à compter de ce jour 2 octobre, à ma fonction de chef de l’État, le président de la transition après un dialogue avec les autorités coutumières et religieuses avec le capitaine Ibrahim Traoré et avec le président en exercice de la CEDEAO sur la base de sept points d’accord.
Premier point : que les nouvelles autorités poursuivre les activités opérationnelles sur le terrain. Deuxième point : que les nouvelles autorités garantissent la sécurité et la non-poursuite des FDS engagés à mes côtés. Troisième point : que les nouvelles autorités poursuivre le renforcement de la cohésion au sein des forces de défense et de sécurité.
Quatrième point : que les nouvelles autorités poursuivent le chantier de la réconciliation nationale. Cinquième point : que les nouvelles autorités respectent les engagements pris avec la CEDEAO. Sixième point : que les nouvelles autorités poursuivent les réformes de l’État. Septième point : que les nouvelles autorités garantissent ma sécurité mes droits ainsi que ceux de mes collaborateurs et de ma famille.
Mes chers compatriotes à l’endroit des nouvelles autorités du Faso. Je formule mes vœux de succès je les invite à travailler surtout à unir plutôt qu’à disperser. Je les invite à rester patriotes et je les invite à porter haut les valeurs MPSR et à porter leurs responsabilités comme un sacerdoce. Je voudrais avant de terminer, remercier du fond du cœur tous les acteurs et actrices au plan national et international.
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Les garants et les sympathisants du Mouvement patriotique pour la sauvegarde de la restauration qui a aident, de manière sincère et désintéressée, à la bonne marche de la première étape de la transition. Que Dieu bénisse le Burkina Faso et le préserve du chaos ! Pour la patrie, nous vaincrons !
Retranscrit par Mimi Yépé
(Stagiaire)
Bilan du coup d’Etat du capitaine Traoré au Burkina Faso : 2 morts et 9 blessés (Damiba)