Camara Issouf (FPH-CI) : « Nous ne permettrons pas à des individus manipulés de s’opposer à la tenue de cette Assemblée Générale »

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Deux jours avant la tenue de l’Assemblée Générale de l’Association des Professionnels du Caoutchouc Naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), la Fédération des Organisations Professionnelles Agricoles des Producteurs d’Hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI), a organisé une conférence de presse le mercredi 14 décembre 2022 à son siège à Cocody-Angré. L’objectif étant de de faire le point de l’année 2022 aux producteurs de caoutchouc naturel. Camara Issouf, secrétaire général de ladite fédération a prévenu qu’ils ne permettront pas à des individus manipulés de s’opposer à la tenue de cette AG.

Situant le contexte de la conférence, Camara Issouf, secrétaire général de la FPH-CI a dit que l’Assemblée générale ordinaire de l’APROMAC aura lieu le 16 décembre 2022 pour renouveler les instances suivie d’une AG extraordinaire qui doit réviser ses textes. Il a rappelé qu’en fin d’année 2022 il était bon que qu’on fasse le point des activités de la fédération. Il a salué les producteurs qui a-t-il noté, sont venus de partout spontanément.

Selon lui, en trois ans, la FIPH-CI a réalisé des prouesses extraordinaires. Il n’a pas manqué de saluer la clairvoyance de Jules Dally. Il a indiqué que dans le réseautage de ce dernier, la FPH-CI a mis en place 3746 délégués villages listés.

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S’agissant des fonds Covid, Camara Issouf a reconnu que tous les planteurs de Côte d’Ivoire l’attendent. « Nous les rassurons que les fonds Covid d’un montant de 5 607 988 137 FCFA sont logés dans les caisses du trésor ivoirien » avant de dire que finalement, l’APROMAC a accepté de distribuer ces fonds aux producteurs.

Il a salué la tutelle, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural car à l’en croire, malgré les tensions, la réunion a pu se tenir. « Nous sommes dans l’attende des conclusions de cette rencontre. Nous savons qu’étant dans le sens de la vérité, le droit sera dit. A notre arrivée, on nous présente une association qui soupçonne la FPH-CI de leur faire barrage pour rentrer dans l’OIA-APROMAC. Nous disons que la filière hévéa est organisée et nous faisons confiance à nos responsables qui sont à la tête », a assuré le SG de la FPH-CI.

LA PREOCCUPATION DES PLANTEURS N’EST PAS D’AVOIR UNE PLACE A L’APROMAC

« Lorsqu’une association est créée ce n’est pas rentrer à l’Organisation interprofessionnelle agricole (OIA)  qui est le plus important. Nous avons fait comprendre au directeur de cabinet que la préoccupation des planteurs n’est pas d’avoir une place à l’APROMAC mais la réalité c’est l’achat des produits au prix APROMAC », a-t-il tranché.

Faisant allusion à l’ANAPHA-CI sans la citer, il souligne qu’une association qui est créée le 6 mai 2022 et le 23 juin 2022 elle a déposé son dossier de reconnaissance déjà à l’APROMAC. « Et à la même date en 47 jours cette association a fait adhérer 31 000 producteurs en leur sein soit 18% des producteurs, donc éligible à l’OIA APROMAC », s’est-il étonné. « Entre temps, l’AG de l’APROMAC devrait se tenir en juin 2022 surtout que le mandat finissait le 26 juin et demande (ANAPHA-CI) à être membre entière», a ajouté Camara.

Il a reconnu que dans le fond, on ne peut pas empêcher des personnes de mettre en place une association. « Ce que nous ne comprenons pas, est que ce monde hévéicole qui est marqué par tant de problèmes qu’une association sorte de nulle part pour distribuer l’argent aux gens pour les enrôler », s’est-il étonné.

NOUS NE SOMMES PAS CONTRE L’ENTREE D’UNE ASSOCIATION

Il a dénoncé que dès sa création, les membres de cette association ont commencé à narguer les dirigeants de la FPH-CI. « Nous ne sommes pas contre l’entrée d’une association mais il faut que cela suive le processus mis en place par l’ordonnance qui dit qu’il faut qu’on étudie le dossier de tout candidat à l’adhésion de l’OIA. Mais l’ANAPHA-CI veut être d’abord dans l’association avant qu’on étudie son dossier. C’est pourquoi elle projette de faire des sit-in et menace la République », a-t-il fait remarquer.

« C’est pourquoi les producteurs disent qu’ils vont faire barrage à toute entrave à la tenue de notre Assemblée générale. Depuis que l’ANAPHA-CI est créée elle n’a jamais dénoncé la mévente », a-t-il argué. Il a promis que le 16 décembre 2022 un nouveau soleil va se lever pour la filière hévéa de Côte d’Ivoire.

« Nous ne permettrons pas à des individus manipulés de s’opposer à la tenue de cette AG. En tout état de cause nous sommes curieux de voir en dehors de ces producteurs qui sont responsables de l’ANAPHA-CI leurs membres, parce qu’un planteur qui est dans la souffrance dans laquelle nous sommes aujourd’hui ne peut pas s’accommoder avec des personnes téléguidées », a dit Camara.

AIME MANIZAN AMOIKON, SECRETAIRE GENERAL DE l’ANAPHA-CI

Pour un équilibre d’information, Afrik Soir a rencontré Aimé Manizan Amoikon, le secrétaire général de l’Association nationale des planteurs d’hévéa et affiliés de Côte d’Ivoire (ANAPHA-CI). Il a confirmé que l’association est née le 6 mai 2022. Sur la question des 31 000 membres enrôlés en 47 jours, il fait savoir que ce n’est pas une prouesse.  « Ce qui est plutôt un exploit, c’est d’avoir eu le récépissé de déclaration en 47 jours et d’être inscrit au journal officiel, document légal que la FPH-CI n’a pas pu obtenir en 3 ans d’existence. Pour atteindre les 31 000 adhérents nous avons mis en place une stratégie d’enrôlement. Enrôler 36 producteurs par jour et par secteur n’est pas une difficulté », a-t-il lâché.

« C’est pour distraire l’opinion. La FPH-CI aurait pu faire mieux avec les moyens qui ont été mis à sa disposition. Mais visiblement, consolider leurs bases n’était une action prioritaire pour elle. Nous leur avons dit que le certificat foncier n’était pas prioritaire pour les producteurs dans ce contexte de mévente puisqu’ils n’arrivent même pas à vendre leurs produits et à assurer leur quotidien. C’est ce qui nous a opposé », a dit M. Amoikon.

Il a précisé qu’, « en tant que responsables de sociétés coopératives, les membres fondateurs de l’ANAPHA-CI sont au quotidien dans les difficultés puisque leur rôle est de collecter le caoutchouc de leurs membres dans les champs et les acheminer dans les usines. Au lieu de faire des palabres en interne, la route est toute tracée. L’OIA a été mise en place et les conditions d’adhésion qui sont clairement définis dans l’ordonnance n° 2011-473 du 21 décembre 2011 constituent la clé pour y entrer. Nous avons des milliers de planteurs qui sont en relation avec nos sociétés coopératives. C’est ainsi que nous nous sommes dit que la seule solution, c’est d’aller à l’OIA ».

Il a rappelé que dans l’ordonnance il n’est pas question de dire que quand tu es créé il faut attendre trois ans pour entrer. « Nous avons tout mis en œuvre pour que notre association soit dument constituée et qu’elle respecte les conditions de représentativité c’est-à-dire avoir au moins 15% de l’effectif national des producteurs et 15% de la production nationale (article 7 de l’ordonnance)», a-t-il martelé.

Sur la question du boycott de l’AG du 16 décembre 2022, il dit que l’ANAPHA-CI ne se sent pas concernée. « Tant que nous ne siégeons pas à l’OIA nous n’avons pas pouvoir de boycotter l’AG parce qu’on n’a pas été convié. Ce que nous avons fait c’était d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur une AG irrégulière qui va se tenir pour qu’ils prennent des dispositions pour qu’elle ne se tienne pas ou qu’elle ne modifie pas les statuts. Nous avons des recours s’ils le font », a-t-il prévenu.

Il a fait remarquer que selon la loi, toute organisation dument constituée et qui remplit les conditions peut demander à adhérer. « Et c’est ce que nous avons fait. Ils disent que c’est le poste qui nous intéresse, ce n’est pas vrai, ce qui nous intéresse c’est de poser les réels problèmes auxquels les producteurs sont confrontés et d’influencer le processus de prise de décisions. Le poste n’est qu’un moyen pour le faire. Si on reste dehors on ne peut pas influencer les décisions. C’est cette possibilité que le chef de l’Etat Alassane Ouattara nous donne à travers que l’ordonnance. Où est le mal ? », s’est-il étonné.

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« Au sortir de la réunion avec le ministère, la décision qui a été prise c’est qu’ils maintiennent leur AG mais ils n’ont pas le droit de changer les conditions d’adhésion. L’APROMAC a diligence d’analyser notre dossier dans un délai de trois mois maximum », a fait savoir Amoikon.

Karina Fofana

Côte d’Ivoire : « L’APROMAC n’est pas conforme aux dispositions de l’ordonnance qui l’encadre » (Léonce Obrou)


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