Comme il en a pris l’habitude depuis près de cinq ans, Alassane Ouattara a prévu de s’adresser à ses concitoyens, ce mardi 18 juin 2024, devant le Parlement ivoirien réuni en congrès, à Abidjan. Un moment solennel qui renforce les attentes des Ivoiriens. Pourtant, ceux-ci pourraient encore repartir insatisfaits par les questions abordées par le chef de l’Etat.
Les sujets de préoccupation des Ivoiriens sont nombreux en ce moment. C’est donc le plus normalement du monde, que leurs attentes sont bien grandes, quand ils apprennent que le chef de l’Etat s’adresse à la nation ce mardi 18 juin 2024, devant les députés et les sénateurs, réunis en congrès à Abidjan. C’est en fin mai que l’annonce de l’intervention d’Alassane Ouattara, devant le Parlement réuni en congrès, a été faite. Depuis lors, tout en dépoussiérant leurs préoccupations, qui vont des sujets liés à la cherté de la vie, à ceux plus politiques, de l’amnistie de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé, de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) ou de la modification du code pénal, avec les soupçons de velléité de musèlement des libertés publiques.
A lire aussi : Côte d’Ivoire : La mairie du Plateau réalise le rêve des agents par la construction de logements sociaux
La candidature ou non du président du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), pour un quatrième mandat au scrutin présidentiel qui se tient dans environ quinze mois, un aussi l’autre sujet qui cristallise les attentes des Ivoiriens, surtout de la famille politique du chef de l’Etat sortant. Alors qu’il les maintient dans un suspense total sur ses réelles intentions, Alassane Ouattara donne le sentiment d’assister de loin à une vraie bataille dans son état-major.
Car, alors que quelques ambitieux comme Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale, s’organisent pour se positionner dans le starting-block, subissent déjà le lynchage des autres prétendants au trône, un autre groupe, constitué de cadres qui ne jurent que par leur fidélité et loyauté à leur mentor, rivalisent d’ardeur dans leur appel du pied à l’ex-directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI). Derrière leur slogan : « Ouattara est le candidat naturel du Rhdp », se cache en réalité une volonté de voir leur leader candidater, pour éviter une implosion de leur famille politique.
MAINTENIR PARTISANS, PARTENAIRES ET ADVERSAIRES DANS LE FLOU
Leur inquiétude relativement à la menace sur la cohésion du Rhdp vient du choix d’un remplaçant, qui ne ferait pas l’affaire, parce que dans l’impossibilité de rassembler tous les blocs au sein du parti présidentiel, celui-ci étant loin d’avoir pu être transformé en un groupe suffisamment homogène. « Ce qui est en jeu, c’est la victoire de notre candidat naturel (…) Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2025 », résume le 27 mai dernier, Gilbert Kafana Koné, président du directoire du Rhdp et qui passe pour être l’un des ténors du camp des lieutenants loyaux et fidèles du chef de l’Etat.
« Sans ambiguïté, notre candidat s’appelle Alassane Ouattara. Nous sommes en train d’achever la restructuration du parti et le parti est en ordre de bataille pour remporter cette élection présidentielle dans 15 mois, dès le premier tour, fort du bilan positif que nous avons, fort des actions positives qui ont été menées en faveur des populations et puis fort des résultats obtenus il y a un an lors des élections locales qui, pour nous, étaient des élections intermédiaires – où le Rhdp a raflé la majorité des sièges et surtout la majorité des voix », insiste Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la jeunesse et porte-parole adjoint gouvernement.
Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’Ivoire et première meilleure vente
Et, c’est justement parce qu’il est pleinement conscient de cette attente particulière des Ivoiriens et surtout de ses partisans, que l’ex-Premier ministre de Félix Houphouet-Boigny, pourrait ne pas se dévoiler mardi prochain, comme souhaité. Champion dans l’art de maintenir le suspense, Alassane Ouattara devrait donc dribbler partisans, partenaires et adversaires ce 18 juin sur la question de sa candidature à la prochaine présidentielle. Il reste encore 15 mois avant cette échéance et, le président du Rhdp, pour garder toutes les cartes en main, voudra maintenir tout le monde dans l’attente.
Générations Nouvelles