À neuf mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le climat politique se tend avec la condamnation de plusieurs figures de l’opposition. Dernier en date, Damana Pickass, cadre du PPA-CI, vient d’écoper de dix ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État. Cette décision judiciaire, perçue par certains comme une manœuvre du pouvoir pour affaiblir ses adversaires, ravive les inquiétudes sur l’équité du processus électoral et le respect des principes démocratiques. Notons que cette analyse a été publiée ce jeudi 13 février 2025, sur la page Facebook de Guillaume Soro par 𝗞𝗢𝗥𝗘 𝗚𝘂𝘆-𝗔𝗿𝗺𝗮𝗻𝗱.
A quelques mois des élections, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) semble intensifier son contrôle sur l’opposition, en utilisant la justice comme un outil de répression.
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Dernier acte en date, la condamnation ce mercredi 12 février 2025 de Damana Pickass, Vice-président du Conseil stratégique et politique du PPA-CI, le parti de l’ancien Président Laurent Gbagbo.
Le tribunal criminel d’Abidjan-Plateau a infligé à Pickass une peine de dix ans de prison, accompagnée d’une interdiction de séjour de cinq ans sur le sol ivoirien, au motif d’atteinte à la sûreté de l’État.
Bien qu’aucun mandat de dépôt n’ait encore été émis contre lui, il est évident que Damana Pickass est désormais éloigné de la scène politique, ce qui pourrait en a point douter, avoir des répercussions significatives sur la dynamique électorale du PPA-CI.
Cette décision, intervenue à moins de neuf mois de la présidentielle d’octobre 2025, soulève des interrogations sur l’intention réelle du pouvoir en place. À savoir, museler les voix influentes de l’opposition pour garantir un climat politique favorable à ses ambitions électorales.
Cette situation soulève encore et encore des préoccupations quant à l’équité du processus électoral en Côte d’Ivoire, alors que la justice semble être instrumentalisée pour affaiblir les adversaires politiques du RHDP.
Ces dernières années, de nombreuses figures de l’opposition ont été arrêtées pour des raisons souvent floues. Kando Soumahoro et Traoré Mamadou, deux membres influents du mouvement Générations et Peuples Solidaires, dirigé par l’ancien Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, ainsi que plusieurs autres personnalités politiques emprisonnées, témoignent parfaitement de cette réalité.
Tous les artifices sont en train d’être réunis par la justice pour indiquer que les élections en Côte d’Ivoire s’annoncent tumultueuses, parce que témoignant d’une situation politique encore loin d’être apaisée, en grande partie à cause des manœuvres du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).
Rien qu’à se référer aux reports répétitifs des délais judiciaires concernant Kamaraté Souleymane, alias Soul to Soul, Directeur de protocole de Guillaume Soro, et ce verdict du Vice-président du PPA-CI, il y a des raisons de s’inquiéter quant à l’intégrité du processus électoral.
Et surtout, dans un contexte où Guillaume Soro est contraint à l’exil, privé de la possibilité de participer activement à la vie politique et au processus électoral, et où Laurent Gbagbo ancien Président de la Côte d’Ivoire a été exclu de la liste électorale, les craintes d’une élection à hauts risques se renforcent.
Ces exclusions et reports de procès ne sont pas de simples incidents isolés, mais démontrent une stratégie plus large visant à marginaliser les opposants et à contrôler le paysage politique.
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Avec ces condamnations d’opposants et acteurs de la société civile, le régime en place à Abidjan semble avoir soigneusement orchestré un décor propice à des troubles, mettant en péril la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire. Les acteurs politiques et la société civile doivent rester vigilants, car les enjeux et la bonne tenue de cette élection d’octobre 2025 pourraient avoir des conséquences durables sur l’avenir du pays.
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