Conflit dans l’Est de la RDC : une escalade inquiétante sur plusieurs fronts

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Depuis 28 ans l'Afrique est habituée au spectacle des déplacés à l'est de la RDC.
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La situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer, en particulier dans les territoires du Nord et du Sud-Kivu, où les affrontements entre les Forces armées congolaises (FARDC) et le groupe armé AFC/M23 s’intensifient. Alors que les combats se poursuivent, la population civile paie un lourd tribut, et la stabilité régionale est de plus en plus menacée.

Dans la province du Nord-Kivu, l’AFC/M23 a récemment consolidé son emprise sur plusieurs zones stratégiques. Le dimanche 9 mars, la localité de Nyabiondo, située dans le territoire de Masisi, est tombée aux mains des rebelles, leur permettant de progresser en direction de Walikale. Cette avancée revêt une importance stratégique capitale, car Walikale est un nœud routier essentiel reliant Goma à Kisangani.

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Les observateurs notent un soutien accru du Rwanda au M23, ce qui attise les tensions régionales et soulève des inquiétudes quant à une expansion plus large du conflit. Selon des sources militaires, les rebelles pourraient désormais tenter de s’emparer de Kashebere, à seulement 120 kilomètres de Walikale-centre. Une telle percée leur offrirait un accès direct à la Route nationale 3, compromettant davantage la capacité des FARDC à défendre le territoire.

Une accalmie fragile au Sud-Kivu

La situation dans le Sud-Kivu suit une dynamique différente. Depuis la prise de Bukavu par le M23 à la mi-février, les affrontements se sont légèrement atténués, notamment sur le front de Kamanyola, situé sur la route d’Uvira. Toutefois, cette accalmie relative ne signifie pas la fin des hostilités. Dans la chefferie de Kaziba, au sud-ouest de Walungu, les FARDC et leurs alliés wazalendo poursuivent des opérations pour freiner l’avancée des rebelles. Ce secteur demeure un foyer de tensions où les combats sporadiques témoignent de la persistance du conflit.

Un ralliement inquiétant à Lubero

Un développement majeur s’est produit dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Le général autoproclamé Kasereka Kasiyano, ancien chef d’un groupe wazalendo, a annoncé son ralliement à l’AFC/M23. Cette défection fragilise encore davantage les efforts des FARDC et illustre la complexité des alliances mouvantes dans la région.

Dans le même temps, l’armée congolaise a fait état de la capture d’un militaire rwandais et de la reddition de quatre combattants rebelles, mettant en lumière l’implication extérieure dans ce conflit et les divisions internes au sein des groupes armés.

Face à ces évolutions, l’avenir de l’Est de la RDC demeure incertain. La résurgence du M23, appuyée par des soutiens extérieurs, pose un défi majeur aux autorités congolaises. La communauté internationale, bien que préoccupée, peine à imposer une solution durable à cette crise qui s’éternise depuis des décennies.

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Alors que les combats s’intensifient, les populations civiles continuent de souffrir. Les déplacements massifs, les violations des droits humains et la crise humanitaire qui en découle nécessitent une réponse urgente. Les prochaines semaines seront déterminantes pour mesurer la capacité des FARDC à contenir l’offensive et restaurer un semblant de stabilité dans cette région meurtrie par les conflits.

Afriksoir

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