Dans une décision qui renforce la crédibilité du processus électoral en Côte d’Ivoire, la Commission Électorale Indépendante (CEI) a rejeté toutes les demandes de radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale. Cette décision survient après des contestations concernant son inscription, liées à sa nationalité ivoirienne, et met en lumière la rigueur de l’institution en matière de respect des règles électorales.
La CEI a pris la décision de maintenir l’inscription de Tidjane Thiam sur la liste électorale 2022-2023, rejetant ainsi près de 150 recours déposés par des citoyens ivoiriens. Ces recours visent à prouver que l’ancien ministre et actuel président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) aurait perdu sa nationalité ivoirienne après avoir acquis la nationalité française en 1987, et qu’il ne remplissait donc pas les conditions pour voter en Côte d’Ivoire.
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En réponse à ces requêtes, la CEI a rappelé que M. Thiam avait produit un certificat de nationalité ivoirienne valide, délivré en 2020, qui atteste de sa qualité de citoyen ivoirien. Pour la commission, ce document constitue la preuve légale qui permet à M. Thiam de figurer sur la liste électorale, conformément aux dispositions du décret n°2022-854 du 09 novembre 2022 sur la révision des listes électorales.
Dans sa déclaration, la CEI précise que la décision a été prise en vertu de la légalité et de la transparence. « La CEI est juge de l’évidence et statue sur pièce », ont indiqué ses responsables. Ils ont aussi souligné que, jusqu’à la production d’une preuve contraire, le certificat de nationalité fourni par M. Thiam établit qu’il est bien ivoirien, et remplit donc les conditions légales pour être inscrit sur la liste électorale.
Le contexte juridique : Nationalité et droits électoraux
Cette décision intervient dans un contexte juridique particulièrement sensible. Un plaignant avait saisi la CEI en avril 2025, arguant que Tidjane Thiam avait perdu sa nationalité ivoirienne après l’acquisition de la nationalité française en 1987, et ce, en vertu de la loi ivoirienne qui stipule qu’un citoyen perd sa nationalité ivoirienne dès qu’il acquiert volontairement une autre nationalité sans l’accord préalable des autorités ivoiriennes. Le plaignant se basait sur un jugement rendu par le Conseil Constitutionnel en 2011, qui confirme cette règle.
Or, selon le recours, M. Thiam ne serait redevenu ivoirien qu’en mars 2025, après la publication du décret français de dénaturalisation. Pour le plaignant, cela signifierait que M. Thiam était encore français lors de son inscription sur la liste électorale en décembre 2022, et qu’il n’aurait donc pas eu droit à cette inscription.
Cependant, la CEI, après avoir examiné le dossier, a estimé que le certificat de nationalité produit par M. Thiam en 2020 constituait une preuve suffisante pour valider son inscription, et que la question de sa nationalité ne remettait pas en cause sa qualité d’électeur pour les élections en cours.
L’engagement de la CEI pour des élections transparentes
Cette décision de la CEI revêt une grande importance, non seulement pour la légitimité de l’inscription de Tidjane Thiam, mais aussi pour la transparence et la régularité du processus électoral en Côte d’Ivoire. En rejetant ces demandes de radiation, la commission affirme son engagement à garantir un processus électoral juste, équitable et conforme aux principes démocratiques.
Les acteurs politiques et les citoyens ivoiriens sont désormais appelés à respecter cette décision, dans le but d’assurer un climat de paix et de confiance lors des futures élections. La CEI, par sa gestion rigoureuse des listes électorales, continue de jouer un rôle clé dans la préservation de l’intégrité du processus démocratique en Côte d’Ivoire.
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En somme, le rejet des requêtes visant à radier Tidjane Thiam de la liste électorale est un message fort en faveur de la transparence et de la rigueur dans le système électoral ivoirien. La CEI a réaffirmé son indépendance et son rôle en tant qu’acteur essentiel dans l’organisation des élections, en veillant à ce que chaque citoyen, conformément à la loi, puisse exercer son droit de vote. Dans cette démarche, il revient désormais à tous les acteurs politiques et aux citoyens de respecter les décisions de la CEI et de s’engager pour des élections libres, transparentes et pacifiques en Côte d’Ivoire.
Prince Beganssou