Au cours de sa réunion hebdomadaire de samedi dernier, le Cadre restreint de Générations et peuples solidaires (GPS), s’est penché sur les préparatifs non-rassurants de la présidentielle du 25 octobre 2025 et sur l’enlèvement d’un de ses cadres, Walina Coulibaly.
« Le samedi 12 avril 2025, à l’occasion de sa réunion ordinaire, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a procédé à l’analyse de l’actualité socio-politique internationale et nationale et a marqué un intérêt particulier aux points ci-après. De la persistance de la Commission électorale indépendante (CEI) à vouloir conduire la Côte d’Ivoire dans l’abîme.
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Malgré les alertes récurrentes et les craintes publiques exprimées par GPS, la Côte d’Ivoire s’avance à grands pas vers une élection présidentielle sous haute tension, avec des nuages sombres qui s’amoncellent sur l’horizon politique. La CEI persiste à demeurer dans sa posture de refus d’ouverture, d’écoute et de respect des exigences démocratiques.
En effet, malgré les nombreux appels en faveur d’une révision correcte, cohérente et transparente de la liste électorale, elle maintient son refus d’organiser cette révision pourtant formellement prescrite par la loi. Ce dialogue de sourds entre le parti au pouvoir, l’institution électorale et les forces politiques de l’opposition a conduit au retrait, pleinement justifié, des représentants du PDCI et du PPA-CI de la Commission Électorale Indépendante.
Ce retrait, symptôme d’une crise de confiance profonde, annonce malheureusement une période électorale difficile, incertaine et à haut risque à l’horizon octobre 2025. Comme le montre la situation actuelle, le RDR RHDP reproduit aujourd’hui les pratiques mêmes qu’il dénonçait avec vigueur lorsqu’il se trouvait dans l’opposition.
À l’époque, le président Alassane Ouattara, alors candidat contesté, s’insurgeait contre l’usage d’artifices juridiques, la violence politique, la manipulation des médias publics, et surtout, contre l’instrumentalisation de la justice à des fins d’exclusion électorale. Il avait su, dans ce contexte, rallier à sa cause de nombreux démocrates ivoiriens et étrangers, en s’appuyant sur les principes de justice, d’équité et d’inclusivité.
Il avait su mobiliser la communauté nationale et internationale en invoquant le respect des droits fondamentaux et la nécessité d’une compétition électorale ouverte à tous. Aujourd’hui, après quinze années passées au pouvoir, c’est avec une profonde consternation que nous constatons que ce même président, jadis victime de l’exclusion, en fait désormais un instrument central de sa gouvernance politique.
Il perpétue un système qui prive les Ivoiriens d’un véritable libre choix électoral, en verrouillant le jeu démocratique par l’élimination administrative ou judiciaire des candidats jugés menaçants. Pourtant, dans une démocratie digne de ce nom, l’adversaire politique n’est pas un ennemi à abattre, mais un concurrent à affronter loyalement dans les urnes. C’est pourquoi, GPS tient à rappeler avec gravité que les mêmes causes produisent les mêmes effets : l’exclusion politique engendre toujours la frustration, l’instabilité, et parfois, malheureusement, le chaos. L’histoire récente de notre pays en est une douloureuse illustration.
Dans ce contexte alarmant, GPS souligne que la CEI, inféodée aux orientations du parti au pouvoir, est devenue, en réalité, l’instrument technique d’une stratégie politique d’exclusion. Elle porte, dès à présent, une lourde responsabilité dans la crise prévisible qui menace notre nation. GPS exprime son profond scepticisme quant à la capacité du RHDP à initier un véritable dialogue, sincère, inclusif et constructif, susceptible de sortir la Côte d’Ivoire de l’impasse actuelle.
Et pourtant, seul un dialogue national franc, équilibré et transparent peut permettre de restaurer la confiance, éviter une énième crise post-électorale et garantir des élections libres, équitables et apaisées. En tout état de cause, GPS appelle l’ensemble des forces démocratiques à demeurer fermes et unies dans la quête d’une élection inclusive, seul gage d’une paix durable en Côte d’Ivoire. Nous en appelons aussi à la vigilance de la communauté internationale face à la dérive autoritaire du régime en place.
GPS exige une fois de plus : L’inscription immédiate et sans conditions de Messieurs Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé sur la liste électorale, conformément aux principes fondamentaux des droits civils et politiques ; La révision urgente et transparente de la liste électorale, pour permettre à tous les Ivoiriens non-inscrits ou radiés injustement de pouvoir exercer leur droit de vote ;
La réforme en profondeur de la CEI, afin qu’elle devienne réellement indépendante et impartiale. L’histoire jugera chacun. Et GPS, fidèle à ses engagements, restera aux côtés du peuple ivoirien pour défendre les valeurs de justice, de démocratie et de vérité. De la poursuite de l’acharnement injustifié contre GPS et ses cadres.
Dans la nuit du 10 au 11 avril 2025, aux environs de 2h30 du matin, M/ Coulibaly Walina, membre de la Commission d’Orientation et de Coordination (COC) de GPS et Coordinateur régional pour Abobo 2, a été enlevé à son domicile par des hommes encagoulés, non identifiés et conduit vers une destination inconnue.
Cet acte brutal, illégal et injustifié s’inscrit dans la longue série de persécutions dirigées contre les militants de GPS. GPS exprime sa plus vive indignation face à cette répression politique d’un autre âge. Comment peut-on, dans un État qui se dit républicain, enlever un citoyen en pleine nuit, au mépris des procédures légales, alors qu’il aurait pu être régulièrement convoqué s’il lui était reproché quelque chose ?
Ce mode opératoire n’a qu’un seul objectif : faire taire l’opposition par la terreur. Trois jours après cette disparition, les autorités n’ont publié aucun communiqué. Ce silence complice renforce nos inquiétudes sur l’intégrité physique et morale de notre camarade. Nous tenons le régime d’Alassane Ouattara pour pleinement responsable de ce qui pourrait lui arriver.
Depuis sa création, GPS est la cible d’un acharnement implacable : arrestations arbitraires, poursuites abusives, exils forcés, condamnations iniques, tortures. L’enlèvement de M. Coulibaly Walina s’ajoute à cette longue liste de violations inacceptables des droits fondamentaux. GPS exige sa libération immédiate et sans condition.
Nous appelons les organisations de défense des droits humains à se mobiliser face à cette dérive autoritaire. Nous invitons nos militants et sympathisants à rester calmes, disciplinés et résolus. Ces actes d’intimidation ne nous détourneront pas de notre objectif : l’alternance démocratique en 2025. GPS réaffirme son soutien total à la famille du camarade injustement enlevé et l’assure de ce que tout est mis en œuvre pour qu’il soit retrouvé sain et sauf.
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Pour finir, le Cadre restreint de GPS réaffirme son engagement à continuer de dénoncer tous les actes de sabotage de la paix et de la tranquillité des populations ivoiriennes que constituent le mépris par le régime au pouvoir des règles élémentaires de la démocratie. GPS réaffirme son engagement à poursuivre le combat pour une Côte d’Ivoire libre, juste et démocratique.
Fait à Abidjan, le 15 avril 2025
Le Cadre restreint de Générations et peuples solidaires (GPS)
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