Dans cet entretien, Wassa Coulibaly, déléguée de Générations et peuples solidaires au Royaume-Uni et en Irlande, se prononce sur l’actualité nationale, en lien avec la vie du mouvement de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro.
L’arrestation en août dernier des deux cadres de GPS, à savoir Mamadou Traoré et Kando Soumahoro n’a-t-elle pas, pour employer un mot à la mode, vitrifié votre mouvement ?
Bien évidemment qu’en emprisonnant nos camarades et cadres de GPS, il n’y a jamais eu d’autres objectifs si ce n’est d’éteindre le mouvement. Depuis la création de Générations et peuples solidaires, ceux qui ont peur de la concurrence saine en politique n’ont cessé d’employer des méthodes peu orthodoxes pour nous empêcher de vivre notre droit constitutionnel à disposer de notre leader, de penser et de choisir. Mais, c’est peine perdue. Tant qu’il y aura des hommes et des femmes convaincus, fidèles à leur conviction et dans la loyauté, GPS vivra et triomphera.
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Quatre mois après, avez-vous réussi à comprendre ce qui n’a pas marché et qui a conduit à l’arrestation des deux cadres de votre mouvement ?
Je vous l’ai dit plus haut, depuis le début de l’acharnement contre GPS et son leader, rien n’est normal, rien n’est légal. Tout est fait pour nous voir disparaître. Ne cherchez pas à y comprendre quelque chose. Avez-vous compris que l’on ait refusé de permettre au président Guillaume Soro d’être candidat en 2020 en dépit de la décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ?
Ces emprisonnements sont intervenus en plein espoir d’une réconciliation entre le chef de l’Etat et le président de GPS. Qu’est-ce qui a provoqué cette crispation dans le dégel des relations entre les deux personnalités ?
Mais, écoutez, c’est la même chose depuis le début. Les gens veulent voir le président Guillaume Soro ramper à leurs pieds. Ils veulent lui prendre ses ambitions politiques et sa dignité. Quand la réconciliation est conditionnée par l’humiliation, ça ne peut pas marcher.
Dans ces conditions, est-il envisageable une vraie réconciliation entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro, alors que les voies et moyens de réintégration de Laurent Gbagbo dans le jeu politique se multiplient ? Est-ce qu’une vraie réconciliation est envisageable entre le président Guillaume Soro et Alassane Ouattara ?
C’est possible. Rien n’est impossible. La politique, c’est le lieu qui rend possible tous les impossibles. Nous ne faisons pas de comparaison avec le président Laurent Gbagbo car dans la vie, chacun a son destin.
Cette situation ne risque-t-elle pas d’être préjudiciable à GPS dont le leader, à un an de la prochaine présidentielle, n’est pas sûr de compétir, d’autant qu’il ne figure pas sur la liste électorale ? A terme, ce blocage ne risque-t-il de commencer à décourager les militants de GPS ?
Nos militants sont des hommes et des femmes convaincus. Il se sont engagés en conséquence de cause. Nous savions que ça n’allait pas être facile. Comme je vous l’ai dit, seul Dieu sait ce que sera demain. Nous avons les exemples de Donald Trump et Lula Da Silva. Laissons Dieu faire. Il sait mieux que quiconque.
L’une des conséquences de ces arrestations, surtout en ce qui concerne Kando Soumahoro, c’est l’existence même de votre mouvement. Depuis l’emprisonnement de l’ancien député de Biankouma, GPS n’est-il pas tombé dans un état de mort cérébrale ?
GPS n’est pas et ne peut pas tomber dans le coma. GPS est dans nos cœurs. C’est l’un de nos ex-compagnons, Méïté Sindou, qui le disait mieux que quiconque. Le président Guillaume Soro est un esprit. On ne peut pas arrêter un esprit. Je vais le paraphraser en disant que GPS est un esprit.
La nomination des responsables régionaux et départementaux du mouvement, qui avait un temps fait renaître l’espoir, n’a-t-elle pas aussi viré à l’échec, dû selon certains Soroïstes à un manque d’ancrage politique des nouveaux promus ?
Souvent, les gens oublient un peu que notre mouvement est un jeune mouvement. GPS est né seulement en 2019. Nous comprenons les réactions. Cela est surtout dû l’espoir qu’ils placent dans notre mouvement. Nous travaillons chaque jour pour une meilleure implantation du mouvement.
Si vous aviez parié un moment sur une union de l’opposition pour vous remettre dans le jeu politique, la prise de distance de la nouvelle direction du Pdci à l’égard de votre mouvement, n’est-il pas le signe que votre leader commence véritablement à être isolé ?
Notre leader ne peut pas être isolé. Le président Guillaume Soro n’est pas n’importe qui. Toute la classe politique ivoirienne sait que l’histoire de ce pays ne peut pas s’écrire sans lui. Vous évoquez le président du Pdci qui prend ses distances mais, vous oubliez le PPA-CI qui se rapproche davantage. La vie, c’est comme ça. En plus, lorsque le président du Pdci s’éloigne, nous ne perdons pas de vue que la réalité est que nous entretenons des relations avec nos camarades du Pdci. Il y a le discours des officiels et il y a la réalité du terrain.
Malgré toute cette conjoncture défavorable à l’ancien président de l’Assemblée nationale, êtesvous toujours optimiste quant à sa résurrection politique ? Quel message pourriez-vous adresser aux Soroïstes qui commencent à être gagnés par le doute ?
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Si nous perdons espoir, nous perdons la vie. À nos camarades de GPS, il faut tenir, il faut préserver dans la résilience. Derrière chaque difficulté, il y a de l’aisance. De la souffrance, naît l’opulence. Le fer sort du feu et sa beauté est appréciée. Continuons le travail. Demain, il fera jour car notre leader est celui qu’il faut pour la prospérité de la Côte d’Ivoire.
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