Je propose ce matin qu’on ouvre ce papier avec un bout de propos de celle qui sera bientôt si la justice le veut, l’ex Madame Gbagbo : « Et je viens encore une fois, plaider pour qu’il continue à poser ces actes forts d’apaisement et de réconciliation que tout le peuple de Côte d’Ivoire attend. Notamment, faire revenir au pays, Charles Blé Goudé et tous les nombreux fils et filles de la Côte d’Ivoire, encore en exil ».
Tout le monde même les étrangers hors de notre Afrique savent que notre pays a besoin de retrouver le type de paix que lui avait construite le Président Félix Houphouët Boigny dans les année 1970 ! Les ivoiriens et les principaux acteurs de la vie politique et civile, sont tous d’accord qu’on doit retrouver l’écriteau principal que l’on peut apercevoir sur le fronton de la Côte d’Ivoire. Terre de paix et d’hospitalité ! Mais pour y arriver il va falloir se lever très tôt, mais aussi il va falloir sonder tous les cœurs les uns après les autres pour y déceler et soumettre les dernières résistances.
C’est vrai que nous disposons de travaux qui ont été déjà réalisés par des Hommes comme Monsieur Charles Konan Banny, mais quand on ouvre petitement ou grandement les yeux, on se rend compte que le chemin sera long, très long et ennuyeux ! Qui peut me dire alors même que nous avons tous les jours les mots paix et réconciliation à la bouche du matin au soir, pourquoi madame Gbagbo peut prononcer nommément le nom de Blé Goudé Charles, sans pouvoir en faire de même pour Guillaume Soro dans le même texte ? Mon propos n’est pas de dire ce matin que la camarade Simone est la première à user de périphrase pour désigner la personne dont on ne veut pas prononcer le nom.
D’un moment à l’autre dans le fil de mon développement, vous allez comprendre pourquoi je me suis opportunément saisi de sa dernière sortie très commentée, pour illustrer mon propos. On va faire simple, si elle ne prononce pas fièrement avec élégance le nom de Soro Kigbafori Guillaume qu’elle connait bien et peut-être même très bien, c’est parce qu’elle doit avoir un léger conflit de parcours avec lui. Circonstanciel ? En tout cas une histoire qui fait qu’elle ne peut pas prononcer son nom en public, dans le cadre d’une adresse solennelle ! Elle procède par des allusions générales.
Or sa qualité de mère donc d’éducatrice à l’exception de celle politique, devait l’amener à se détourner de la charge de la rancune et d’être aux yeux de nous qui la vénérons, un exemple social accompli. C’est-à-dire une référence morale à l’échelle africaine et mondiale. En un mot une fierté morale et éthique. Au moment où elle-même invite le chef de l’Etat Ouattara à multiplier et à solidifier les actes fort d’apaisement et de réconciliation, je ne comprends pas pourquoi elle ne donne pas l’exemple en disposant pas son cœur à anticiper sur le projet national de la réconciliation ?
Car le seul fait de faire une vague allusion à celui qui a finalement occupé des postes prestigieux au niveau de l’Etat, traduit une animosité qui semble indélébile ? Soro ne peut plus être un inconnu dans ce pays. A l’exception du poste de président de la république, il a étrenné la liste des postes les plus prestigieux au niveau Etatique ! Je suis désolé mais le fait est qu’au niveau national, le parcours de Soro impose par son « élogiosité », le respect. Quelques soient nos valeurs, nos contrariétés, nos croyances et nos appartenances, Soro est définitivement sorti de l’anonymat et il se trouve que sa carrière politique est bien plus riche que celle de ses amis de la même génération !
Partant de ce fait je ne comprends pas pourquoi la camarade Simone a choisi de l’ignorer. De sorte que les vertus de son propos ont été piratées par cette « omission » volontaire ! Ça aussi ça peut s’apprécier comme une forme évidente de discrimination. C’est comme si elle ramenait sa liste d’exilés (célèbres) à Blé Goudé. Seul. Il y a donc manifestement dans son propos, de l’ambivalence ! J’ai aussi observer je peux me tromper, que sa reconnaissance soudaine à Ouattara, est guidée et motivée certainement par la succession de nouveaux évènements. Evènements essentiellement internes au FPI.
Son parti politique originel et d’origine ! Tantôt je faisais noter que le FPI est en train de s’illustrer par le départ de deux feux. Non, plutôt par deux départs de feux ! Le premier feu dont on sent la chaleur produite par les hautes flammes, est celui qui se rapporte chronologiquement à Blé Goudé. Blé Goudé c’est le voisin du quartier pénitentiaire de la CPI, à Scheveningen à la Hayes et non le voisin de cellule de Laurent Gbagbo ! On se souviendra que Monsieur Gbagbo du temps où il était sous le charme des petits soins de sa « petite » Femme à Bruxelles, a accepté d’engager les démarches en vue de l’acquisition de ses papiers de retour, sans jamais mettre dans la balance politique, la nécessité impérieuse de faire de même pour son jeune « binôme » !
Or vous et moi on sait mieux que quiconque ce que Charles a fait ici pour son mentor Gbagbo ! Je parle de la période qui a embrasé le pays avec 3000 morts dont on cherche encore les auteurs directs ! A cette époque le zèle dont a fait preuve le camarade Blé Goudé l’était plus pour son idole Gbagbo que pour la Côte d’Ivoire. Par une formule célèbre au plus fort de la guerre, il a même décrété le mot d’ordre populaire qui était : « à chacun son français » ! Comme s’il y avait autant de français que d’Ivoiriens !
En un mot si Blé se trouve à la Hayes pour crime contre l’humanité et bien d’autres chef d’accusation, c’est parce qu’il voulait coûte que coûte sauver le pouvoir des Ggabgo avec « les jeunes patriotes ». Moi-même qui vous parle en ce moment, je ne comprends pas comment le camarade Laurent à accepter de rentrer sans son principal lieutenant civil de cette époque ? Si ce qui n’a pas pour le moment les apparences d’un arrangement intervenu entre les deux se confirme, il va s’en dire que le champ de dénivelé qui est en train de s’installer entre le FPI et ce jeune leader aux dents acérées, va prendre dans les jours à venir, les allures d’un fossé qu’il sera difficile de remblayer !
Le projet de divorce conjugal qui semble être le second point à l’ordre du jour du retour du Woody présenté par son avocat, constitue le second départ de feu ! Nous sommes-là mesdames et messieurs, devant un cas flagrant de « triangle du désamour » ! On connaissait le triangle d’amour dans lequel il y avait le plus souvent, un homme et deux femmes ! Là il y a deux hommes et une femme. Je vous parle d’une femme qui n’est pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit de Simone. Une femme redoutable aussi bien dans le maniement gestuel que dans le prononcé verbal !
Une femme redoutable à plus d’un titre. Dans la formation et la consolidation du triangle, on voit bien qu’elle se rapproche de Charles ! Elle lui fait les yeux doux comme dirait l’autre, dans le combat contre l’ennemi commun qui n’est autre que leur mari et leur ex mentor ! dans ce triangle d’un autre genre (virtuel), on voit que les côtés se tiennent par méfiance à bonne distance les uns des autres. Les deux côtés que forment Simone et Charles paraissent souder, quant au côté fourni par Gbagbo semble flotté en attente d’être arrimé aux deux autres à la faveur d’une source providentielle d’attractivité !!! Quand les côtés de Simone et de Charles dont les couleurs malgré les nuances sont très proches (bleu nuit et bleu roi) larmoient de compatibilité presque complice !!!
Comment dans ces conditions on peut prétendre aller à la réconciliation nationale, quand la simple paix intérieure semble impossible à réaliser ! Chaque camp doit faire l’effort de régler la cadence de la marche pour escalader les écueils respectifs qui conduisent à la paix définitive. Est-ce qu’il est raisonnable aujourd’hui d’imaginer la venue de la paix, la vraie sans la présence de toutes les filles et de tous les fils de ce pays qu’on les aime ou non ? La quête de la Paix nous impose une effusion illimitée d’Amour et de bons sentiments à l’égard de tous !
Si on en s’en montre inaptes peut-être qu’on devrait se résoudre à mettre le cap et le curseur sur autre chose, comme par exemple le projet de Jeff Bezos qui ambitionne de faire dans les prochains jours, son baptême de feu dans l’espace ! En effet, plus on avance je commence à me rendre compte que nous n’avons pas les ressources suffisantes pour nous payer la paix et son ombrage protecteur ! Si donc on ne peut pas rêver et réaliser notre paix, il va falloir se résoudre à se passer de la paix et à vaquer à nos occupations en attendant que celle-ci vienne par embuscade s’imposer à nous un jour ! Et si Soro était par extraordinaire notre plus grande chance de paix dans ce pays ?
KONE KOBALI
Libre auteur, créateur