Côte d’Ivoire : Les producteurs de Café-Cacao réclament la gestion directe de leur filière

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Kanga Koffi, président de l’ANAPROCI
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Un vent nouveau souffle sur la filière café-cacao en Côte d’Ivoire. Réunis en Assemblée Générale Extraordinaire le mardi 2 avril 2025 à la la grande salle des fêtes de la mairie de Yamoussoukro, plus de 3 000 producteurs venus des 23 régions productrices ont lancé un appel fort aux autorités : « Donnez-nous notre filière, on va tester quelque chose. »

Ce message, clair et direct, porté par l’ANAPROCI (Association Nationale des Producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire), marque un tournant dans l’histoire de la première richesse agricole du pays. L’auditorium de la Fondation Félix Houphouët-Boigny à Yamoussoukro a vibré au rythme de la revendication portée par Kanga Koffi, président de l’ANAPROCI. À la tribune, il a dénoncé l’exclusion systématique des producteurs dans les mécanismes de gouvernance de la filière, pourtant vitale pour l’économie nationale. « Notre parti politique, c’est le cacao et le café. Donnez-nous les outils et nous allons démontrer ce dont nous sommes capables », a-t-il affirmé avec conviction.

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Une force agricole incontournable

Avec plus de 702 000 membres, l’ANAPROCI se positionne comme l’épine dorsale du secteur. Ces producteurs, souvent considérés comme la « majorité silencieuse », demandent désormais à devenir les acteurs principaux de la gestion d’une filière qu’ils nourrissent au quotidien. Ils dénoncent un modèle jugé opaque, centralisé et inefficace, dans lequel les décisions se prennent sans leur participation. Résultat : des réformes inadaptées, des revenus insuffisants, et un profond sentiment d’abandon.

Vers une nouvelle gouvernance

« Donnez-nous notre filière, on va tester quelque chose » : ce n’est pas une provocation, mais une main tendue pour co-construire un modèle plus équitable, transparent et participatif. Les producteurs réclament un système de gestion proche du terrain, capable de répondre aux vrais défis : la chute des prix, l’absence d’infrastructures, le besoin d’innovation et de traçabilité. « Nous ne voulons pas de promesses. Nous voulons du concret. Ce n’est pas un bras de fer, c’est une quête de dignité », a martelé Kanga Koffi.

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L’ANAPROCI invite l’État ivoirien à ouvrir un nouveau chapitre en révisant le cadre institutionnel et en intégrant pleinement les producteurs dans les organes de décision. L’association sollicite également le soutien des partenaires techniques et financiers, pour accompagner cette transition vers une gouvernance plus inclusive. Le rassemblement de Yamoussoukro restera sans doute comme un moment charnière dans l’histoire du café-cacao ivoirien. Au-delà d’un simple mot d’ordre, « Donnez-nous notre filière, on va tester quelque chose » incarne l’éveil d’une conscience collective et l’ambition légitime d’un secteur prêt à prendre son destin en main.

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