Dans une lettre ouverte, l’Association professionnelle des transformateurs industriels du cajou (APROTIC) et le Groupement des transformateurs de cajou ivoiriens (GTCI) alertent sur l’absence de financements pour les transformateurs nationaux, malgré leurs usines performantes. Deux mois après le début de la campagne, ces derniers n’ont toujours pas obtenu les fonds nécessaires, alors qu’ils ne disposent que jusqu’à la fin mai pour s’approvisionner en noix brutes.
Deux mois après le début de la campagne 2024, les membres de l’Association professionnelle des transformateurs industriels du cajou (APROTIC) et du Groupement des transformateurs de cajou ivoiriens (GTCI) alertent sur l’absence de financements suffisants. Si l’intervention du Premier ministre a permis d’obtenir une annonce de soutien bancaire, celui-ci ne couvre que la moitié des besoins réels des transformateurs.
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Dans ces conditions, les entreprises du secteur risquent de tourner en sous-capacité, menaçant ainsi des emplois et des investissements déjà engagés. « Nous nous activons tant qu’on peut pour alerter sur l’urgence de sauver nos investissements et les emplois de nos usines, et trouver des financements pour sauver cette campagne. Nous sommes très reconnaissants vis-à-vis du gouvernement et du CCA qui font tout pour nous sécuriser dans une convention de trois ans. Une fois la convention signée, nous pourrons nous développer dans des conditions sereines », explique de Yamoussoukro.
Un cadre institutionnel en place, mais une urgence persistante
Dans le cadre de son programme d’accompagnement, le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) a sélectionné sept usines jugées performantes et viables, leur attribuant en septembre une convention qui prend en compte leur capacité de production ainsi que le cycle d’achat, de transformation et de vente. Cependant, ce modèle repose sur un cycle financier exigeant : les transformateurs achètent les noix entre février et mai, mais ne commencent à vendre leur production qu’à partir de juin.
Ce décalage de trésorerie impose des financements conséquents pour garantir la stabilité des entreprises. Or, avec les retards et l’insuffisance des fonds actuellement mobilisés, ces acteurs clés de la transformation du cajou se retrouvent dans une situation précaire.
Un secteur à un tournant stratégique
Si la Côte d’Ivoire ambitionne de renforcer la transformation locale du cajou pour capter davantage de valeur ajoutée, il devient urgent de trouver des solutions de financement pérennes. Un soutien renforcé des institutions bancaires, ou la mise en place de mécanismes financiers alternatifs, pourrait être déterminant pour assurer la viabilité de ces entreprises et sécuriser l’avenir de la filière.
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Le gouvernement et le CCA ont amorcé un cadre favorable, mais sans un déblocage rapide des fonds, la campagne en cours risque d’être compromise, mettant en péril la compétitivité des transformateurs locaux face aux acteurs internationaux.
Afriksoir