Côte d’Ivoire : L’histoire du syndicat agricole africain et son influence sur le PDCI-RDA

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3 des 7 membres fondateurs ; Joseph Anoma, Lamine Touré et Gabriel Dadié
3 des 7 membres fondateurs ; Joseph Anoma, Lamine Touré et Gabriel Dadié
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Le 10 juillet 1944, la fondation du Syndicat Agricole Africain marque un tournant décisif dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Créé à Treichville par des planteurs africains désireux de lutter contre les injustices économiques et raciales, ce syndicat est le fruit d’une réponse directe aux inégalités flagrantes imposées par le syndicat mixte des planteurs. Sous la direction de Félix Houphouët-Boigny, ancien médecin devenu agriculteur, le syndicat se distingue par son engagement en faveur des droits des planteurs africains et par son influence croissante dans le paysage politique de l’époque. Cette initiative ne se limite pas à une simple réforme agricole mais devient le catalyseur d’une dynamique politique plus large, contribuant à la naissance du PDCI-RDA et façonnant ainsi l’avenir politique de la Côte d’Ivoire.

Cela fait 80 ans que le 10 juillet 1944, le syndicat agricole africain a été fondé au bar l’Étoile du Sud à Treichville. Il a vu le jour à la suite du refus du syndicat mixte des planteurs d’accorder aux exploitants agricoles africains les mêmes primes que leurs collègues européens. L’Européen recevait 1000 F à l’hectare tandis que l’Africain ne percevait que 500 F. Le kilogramme de cacao était payé 4,50 F au planteur européen et 2,60 F au planteur africain, lequel percevait moins de la moitié de ce prix après déduction des frais de transport.

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Un groupe de gros exploitants agricoles lettrés dont faisait partie Georges Kassi, Lamine Touré, Kouamé N ‘guessan, Djibril Diaby, Fulgence Brou, Joseph Anoma, avec à sa tête le doyen Gabriel Dadié, opte pour un regroupement des planteurs indigènes africains au sein d’une association afin de défendre leurs intérêts. Au nom de ses 6 autres collègues, Dadié va se déplacer à Yamoussoukro pour demander à Félix Houphouët, un ancien médecin de 39 ans reconverti dans l’agriculture, de prendre la tête du syndicat qu’ils projetaient de mettre en place.

Le 10 juillet 1944, Houphouët est choisi à l’unanimité comme président du syndicat. Joseph Anoma est désigné pour être le vice-président et Marcel Laubhouet, le trésorier général. Une fois constitué, le gouverneur Andrée Latrille qui était favorable à une certaine émancipation des Africains, agréa le 8 Aout 1944, les statuts du syndicat. Pour faire fonctionner le syndicat, il fallait de l’argent, les cotisations sont fixées à 100 francs CFA par an. Ce qui représente une petite fortune que seuls les gros planteurs de l’époque peuvent payer.

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Le syndicat rencontre rapidement le succès et reçoit l’appui de près de 20.000 planteurs. En 1945, c’est Houphouët, le candidat soutenu par le syndicat Agricole Africain, qui remporte les législatives d’octobre en Côte d’Ivoire. En avril 1946 , les membres du syndicat agricole africain, crée le PDCI-RDA à l’étoile du sud à Treichville. En 1947, Houphouët quitte sa fonction de président du syndicat qui est confiée à Joseph Anoma.

Houphouetology

« L’histoire du District des Montagnes est liée à celle des présidents Houphouët et Bédié » (Gba Daouda, porte-parole)


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