Côte d’Ivoire : « Le PDCI n’a pas de représentants à la CEI » (Me Blessy)

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Me Blessy Jean-Chrysostome
Me Blessy Jean-Chrysostome
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À l’approche de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain, la crise de confiance entre l’opposition et la Commission électorale indépendante (CEI) s’approfondit. Ce vendredi 11 avril 2025, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) ont officiellement annoncé leur retrait de la CEI. Mais, bien auparavant l’avocat du PDCI, Me Jean-Chrysostome Blessy avait déclaré que le n’a pas de représentants à la CEI.

Pour le PDCI-RDA, la rupture est désormais consommée. Et Me Jean-Chrysostome Blessy, avocat du parti dirigé par Tidjane Thiam, l’a exprimé sans détour : « Le PDCI n’a pas de représentants à la CEI. » Une déclaration qui vient balayer l’idée selon laquelle les partis politiques auraient une influence directe sur les personnalités siégeant au sein de l’institution électorale. 

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« C’est une mauvaise communication. La notion de représentation suppose en droit un mandat, que celui qui a la représentation rend compte », a affirmé Me Blessy. À ses yeux, le concept de “représentation” suppose un lien de subordination et un mandat clair. Or, selon lui, les personnalités proposées par les partis politiques dont celles du PDCI sont nommées par décret présidentiel et investies par un serment républicain. Dès lors, elles ne sont plus sous le contrôle de leur formation politique d’origine. 

« Les formations politiques ont désigné des personnalités et non  des représentants à la CEI. Quand, aujourd’hui, je dis que je ne veux plus de cette personnalité à la CEI, je ne peux pas la démettre parce qu’elle ne m’appartient pas, parce qu’elle a prêté serment, parce qu’elle a été nommée par décret du Président de la République. Le PDCI n’a pas de représentants à la CEI », a-t-il fait savoir. Une précision juridique lourde de sens dans un contexte de tensions croissantes. 

Un processus électoral sous tension 

Ce retrait de la CEI intervient alors que l’opposition dénonce de graves irrégularités dans la révision du fichier électoral. Le PPA-CI a notamment évoqué l’existence de six millions d’électeurs « morts, fictifs ou mal enregistrés », une accusation que la CEI réfute fermement, indiquant n’avoir enregistré que 12 000 réclamations, dont une majorité liées à des erreurs d’identité. 

De son côté, l’ancien président Laurent Gbagbo, toujours radié de la liste électorale en raison d’une condamnation judiciaire datant de 2020, accuse la CEI de « violer ses propres textes » pour favoriser le pouvoir en place, et déclare qu’elle est « disqualifiée » pour organiser une élection libre et transparente. 

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Face à cette impasse, les deux principales formations de l’opposition appellent à un dialogue politique inclusif, impliquant le gouvernement, l’opposition et la société civile. Pour le PDCI et le PPA-CI, seule une concertation élargie pourra permettre de restaurer la confiance et de garantir un scrutin crédible. À six mois du vote, cette sortie de la CEI marque un tournant dans la préparation de la présidentielle. La question reste désormais entière : comment organiser une élection crédible en l’absence de l’opposition dans l’organe chargé de la superviser ? 

Prince Beganssou 

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