Côte d’Ivoire : « Soro fait partie des candidats sérieux qui peuvent gagner la présidentielle de 2025 » (Saïbou Sidibé, délégué GPS USA)

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Guillaume Soro
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Saïbou Sidibé est un éminent cadrede Générations et peuples solidaires (GPS) aux États-Unis. Dans cet entretien accordé à La Revue GPS, il aborde l’actualité liée à la vie du mouvement de Guillaume Soro, l’état des lieux de GPS aux États-Unis, les récentes incarcérations de cadres du mouvement, le rififi entre entités politiques de l’opposition et les élections à venir.

Aux États-Unis, comment se porte GPS ?

GPS se porte très bien. Depuis la nomination des 46 délégués par décret du Président Guillaume Soro en 2020, nous nous sommes attelés à élargir le champ d’action de GPS au niveau des USA. Il nous fallait dans un premier temps installer des délégations dans certains Etats à forte concentration d’Ivoiriens qui sont des potentiels électeurs. À ce jour, nous avons officiellement installé 10 délégations dans 10 Etats.

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Sur les 10, nous avons 3 délégations dans lesquelles nous avons procédé à des installations officielles à savoir les Etats de New York, Pennsylvanie et Maryland, qui représentent les Etats qui ont enregistré le plus de votants lors de la dernière élection présidentielle ivoirienne en 2020. Nous envisageons l’année prochaines d’autres installations officielles dans les Etats de New Jersey, Albany, Connecticut, Georgia, etc.

Ensuite, chaque année, nous organisons des activités d’échanges et de formation des militants. C’est ainsi que pour cette année, nous avons invité les camarades Hydriss Coulibaly dit Paramètre du Canada pour une conférence à Philadelphie et Wassa Coulibaly du Royaume-Uni pour échanger avec les militants à New York City. Mais, auparavant, nous avons reçu en 2021 M. Messou Kouablan. A la suite de ces manifestations, nous pouvons affirmer que GPS demeure un mouvement qui attire de plus en plus d’Ivoiriens malgré les intimidations et les arrestations que subissent nos militants.

Au-delà des États-Unis, collaborez-vous avec les autres délégations de la diaspora ? Y a-t- il une réelle solidarité d’action entre vous ?

Oui, au-delà des États-Unis, GPS-USA collabore avec certaines délégations, non seulement de la diaspora, mais aussi en Côte d’Ivoire. Par exemple, cette année, j’ai été à Londres à l’invitation de la camarade Wassa Coulibaly, lors d’une activité et en retour, nous avons invités deux délégués à savoir Hydriss Coulibaly dit Paramètre du Canada et la camarade Wassa Coulibaly du Royaume-Uni, l’un pour une conférence de formation et l’autre pour un échange d’idées sur le pardon et la réconciliation.

En Côte d’Ivoire, nous avons collaboré avec les délégations de Yopougon, Abobo, Odienné. En ce qui concerne la diaspora, je peux affirmer qu’il y a une solidarité d’actions aujourd’hui entre les délégués des USA, du Royaume-Uni et du Canada. Nous échangeons beaucoup sur certains projets communs. Concernant les autres pays de la diaspora comme la France qui regorge la plus importante diaspora ivoirienne, les contacts sont un peu timides avec les camarades militants de GPS.

Mais, mon dernier séjour en France cette année, m’a permis d’échanger avec certains cadres et militants avec qui nous envisageons renforcer la collaboration à partir de l’année prochaine. Actuellement, nous réfléchissons sur un grand projet de GPS diaspora que nous allons soumettre au cabinet pour adoption avant d’en envisager l’organisation. L’élection de 2025 approche et GPS diaspora doit affûter ses armes pour une victoire certaine du Président Guillaume Soro.

GPS est à nouveau victime du rouleau compresseur du pouvoir avec l’incarcération récente de deux de ses cadres. Comment expliquez-vous cet acharnement particulier contre le mouvement ?

Avant tout propos, je tiens à adresser mes encouragements et réconfort à tous nos militants et sympathisants détenus injustement par le pouvoir en place ou contraints en exil. C’est avec amertume que nous constatons à travers ces incarcérations, une régression cruciale de la démocratie et un manque de respect de la protection des droits et libertés de chaque citoyen comme mentionné dans notre Constitution.

Nous avons l’impression que la Côte d’Ivoire vit une époque dans laquelle le pouvoir est géré de façon dictatoriale, dans la pensée unique comme au temps du parti unique. Au-delà de tout ceci, je pense que ces arrestations et intimidations démontrent combien de fois le président Guillaume Soro fait peur à ses adversaires politiques. En même temps qu’on dit qu’il ne représente rien, qu’il est fini politiquement, de l’autre côté, ses militants sont traqués et emprisonnés.

Nous sommes face à un parti qui est prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Il est indéniable que tous les pouvoirs qui se sont succédé ont eu à persécuter les partis d’op position face auxquels ils étaient confrontés. Mais avec le Rhdp actuel, cela a atteint un niveau de violence incomparable. Ce qui est encore regrettable, c’est que personne ne pouvait penser à pareils agissements de ce parti une fois au pouvoir.

Vu aujourd’hui la popularité grandissante de GPS, le pouvoir en place est toujours dans sa logique de faire peur pour se maintenir. Ce parti sait pertinemment que le Président Guillaume Soro fait partie des candidats sérieux de l’opposition qui peuvent gagner l’élection présidentielle contre lui en 2025.

Face à cette répression, il nous a été donné de constater une division au sein de la plateforme de l’opposition initiée par Simone Gbagbo, notamment à travers ce communiqué du Pdci qui disait apporter son soutien à Kando sans être allié à GPS. Votre réaction ?

Je pense personnellement que ce communiqué a été un peu précipité et même inopportun de la part du Pdci en ce sens que le GPS n’a jamais sollicité d’alliance avec un quelconque parti de l’opposition ivoirienne. GPS a seulement répondu à l’appel de Simone Gbagbo qui a souhaité que tous les partis, associations, et mouvements politiques de l’opposition se réunissent de façon régulière afin de réfléchir sur les conditions pouvant favoriser la tenue d’une élection présidentielle transparente en 2025, afin d’éviter les situations conflictuelles comme cela a toujours été le cas les années précédentes.

Et c’est dans le cadre de cette collaboration entre les partis politiques que Kando Soumahoro qui représentait GPS a été injustement condamné pour avoir apposé sa signature à la déclaration finale. Le Pdci qui n’a jamais dénoncé la présence de M. Kando en tant que représentant de GPS durant ces rencontres, ne pouvait pas dissocier ce dernier du mouvement qu’il représentait à travers un communiqué sans remettre en cause la participation de GPS à ces rencontres.

Aussi l’histoire récente de la politique ivoirienne a démontré combien de fois le Président Guillaume Soro était attaché à feu le Président Henri Konan Bédié. Nous avons tous été témoins du soutien total et infaillible que le Président Guillaume Soro a apporté au Président Henri Konan Bédié lors de la tentative de démantèlement du Pdci par le Président Alassane Ouattara qui voulait coûte que coûte que le Pdci intègre le parti unifie du Rhdp. Donc, par rapport à tout ce passé récent, le Pdci devait s’abstenir de tenir ce communiqué, surtout qu’il n’y a jamais eu de volonté express d’alliance avec GPS.

En outre, le Président du Pdci a tenu des propos acerbes contre des acteurs de l’opposition avec lesquels il dit n’envisager aucune alliance en raison de leur option pour la violence et l’accession au pouvoir par les armes. Tout le monde y a cru voir une attaque contre Guillaume Soro. Avez-vous eu la même perception ?

A priori, il serait un peu hâtif pourmoi de conclure que le Président du Pdci faisait allusion au Président Guillaume Soro. D’abord personne ne pourra confirmer que GPS, depuis sa création, a usé de violence ou tenté d’accéder au pouvoir par la force. Au contraire, GPS est le seul mouvement qui, depuis sa création, subit à travers ses cadres et militants, des persécutions allant jusqu’à l’exil, l’emprisonnement voire la mort de ses cadres, militants et sympathisants.

Ensuite, depuis sa création en juillet 2019, GPS n’a jamais sollicité officiellement d’alliance avec un quelconque parti d’opposition, bien que le président Guillaume Soro ait lancé l’appel à l’union de l’opposition afin de multiplier les chances de vaincre le candidat du Rhdp à l’élection présidentielle. Enfin, avant la création de GPS, le président Guillaume Soro était d’abord membre du Rhdp qui a permis à Alassane Ouattara d’être au pouvoir en 2010, avec l’ensemble de tous les partis politiques de l’opposition, y compris le Pdci lui-même.

Ensuite, il a participé bien qu’étant en exil, auprès du Pdci, du FPI, de l’Udpci, etc., à la coalition mise en place pour résister au hold-up électoral du troisième mandat inconstitutionnel lors de l’élection de 2020. Comme nous le constatons, il serait difficile pour le Président du Pdci de qualifier GPS de mouvement violent dans la mesure où GPS n’a jamais entrepris d’action dans ce sens. Aussi, il faut donner le bénéfice du doute au Président du Pdci dans la mesure où son message peut aussi bien s’adresser au parti au pouvoir, dont certains cadres avaient ouvertement souhaité une alliance avec le Pdci.

Au regard de tant de divisions, croyez-vous l’opposition capable de triompher à la présidentielle qui se tiendra dans un an ? Pour ces échéances, êtes-vous encore optimiste pour une participation et une victoire de Guillaume Soro ?

En effet, vu l’attitude que nous observons de part et d’autre, cela autorise à des inquiétudes réelles sur le triomphe de l’opposition à la présidentielle à venir. Mais devons-nous pour autant être pessimiste ? Non. Je pense au contraire qu’il faut continuer à sensibiliser les partis politiques sur la nécessité d’aller en rang serré à la présidentielle de 2025.

Pour rappel, c’est avec la coalition de tous les partis politiques de l’opposition créée en 2005 baptisée Rhdp que M. Ouattara a pu accéder au pouvoir en 2010. C’est fort de cette expérience qu’il a voulu contraindre sans succès, les membres de cette organisation à créer un parti unifié, l’une des raisons d’ailleurs du divorce d’avec les présidents Guillaume Soro et feu Henri Konan Bédié. Aucun parti politique ne peut prétendre remporter les élections sans alliance avec d’autres partis.

Ce n’est pas par hasard si le Président Guillaume Soro insiste toujours sur l’union sacrée de l’opposition. Malgré tout ce qu’on peut dire de lui, il faut reconnaître qu’il est l’une des personnalités politiques ivoiriennes qui a une maitrise exceptionnelle de la politique ivoirienne. Pour avoir été Premier ministre de deux présidents, acteur de l’élection présidentielle de 2010, et ensuite président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro a pris le temps de se former.

Donc, lorsqu’il parle de cette union, il sait bien pourquoi, car aucun parti politique ne peut remporter une élection présidentielle en Côte d’Ivoire au premier tour. Personnellement, je suis très optimiste pour le Président Guillaume Soro en ce qui concerne les échéances électorales à venir. Le seul obstacle aujourd’hui est son inscription sur la liste électorale.

Cela est un combat que nous devons être prêts à mener avec toute l’opposition. Car s’il est vrai que deux ténors de l’opposition savoir le Président Guillaume Soro et le Président Laurent Gbagbo ne sont pas sur la liste électorale, rien ne prouve que les autres leaders de l’opposition seront reconnus comme candidats par le Conseil constitutionnel qui est aujourd’hui au service du pouvoir en place.

Nous avons déjà observé pareil cas en 2020. C’est pourquoi toute l’opposition doit se donner la main afin d’éviter toute surprise désagréable et que chacun des candidats puisse se présenter et que le peuple ivoirien soit le seul juge à décider. Je tiens à dire aux militants de continuer la mobilisation afin qu’on puisse atteindre notre objectif qui est d’amener les Ivoiriens à voter massivement notre candidat Guillaume Soro en 2025.

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C’est une chance pour la Côte d’Ivoire d’avoir encore des hommes politiques comme le Président Guillaume Soro qui a décidé de consentir un sacrifice énorme en abandonnant des postes juteux, des milliards et même la vie normale de famille afin de voir un jour une Côte d’ivoire d’égalité, de justice et de démocratie vraie. Nous devons nous battre afin qu’aucun candidat ne soit écarté.

Source : La Revue GPS

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Saïbou Sidibé GPS, Saïbou Sidibé GPS


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