Côte d’Ivoire : « Tidjane Thiam est l’homme de la situation et il a notre soutien entier » (Abel Naki)

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Abel Naki et Tidjane Thiam
Abel Naki et Tidjane Thiam
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Abel Naki est le président du Cri-Panafricain et porte-parole de la CDRP. Dans l’entretien qui suit, il explique le soutien de la CDRP à Tidjane Thiam et dévoile son plan d’actions.

Quelle lecture faites-vous du processus électoral ?

Pour nous, le processus élection n’a pas évolué si je m’en tiens aux différentes revendications et propositions de l’opposition qui n’ont jamais été prises en compte par le régime RHDP, notamment la révision du code électoral, la réforme profonde de l’organe qui organise les élections, la Commission électorale indépendante (CEI), la révision de la liste électorale, le découpage électoral, la sécurisation du processus électoral, le financement des élections, le caractère indépendant de cette institution est biaisé.

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Le système électoral actuel en Côte d’Ivoire est la source majeure des conflits. La liste électorale actuelle ne reflète pas la réalité du corps électoral.  Le 14 octobre dernier, après une concertation de l’opposition au siège du PDCI-RDA sous la direction du président Tidjane Thiam, une demande d’ouverture du dialogue politique cosignée par l’ensemble des partis politiques de l’opposition a été adressée par courrier au président de la République.

Au moment où je réponds à vos questions, cette demande d’ouverture du dialogue politique n’a encore pas eu de suite alors que nous nous acheminons allégrement vers 2025 qui est l’année électorale.

Comment pouvons-nous avoir des élections transparentes, crédibles, inclusives, apaisées et acceptées par tous si le gouvernement refuse de discuter avec l’opposition en vue de trouver un consensus sur le processus électoral ? N’oublions pas que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

La révision de la liste électorale a eu un goût d’inachevé. Avez-vous des propositions ?

La révision de la liste électorale (RLE) qui s’est tenue du 19 octobre au 17 novembre et qui a donné un résultat de seulement 1461 081 requérants dont 943 157 primo-votants sur les 4,5 millions attendus, selon le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), a eu, en effet, un goût d’inachevé.

Le processus a pris fin alors que certains de nos parents étaient en attente des pièces administratives, notamment le certificat de nationalité et bien d’autres documents. La majorité des populations avait obtenu les pièces requises pour s’inscrire lorsque le processus a été arrêté, et cela est bien dommage !

Le gouvernement a rendu gratuit l’établissement de certains documents dont le certificat de nationalité. Mais la lenteur de l’Administration n’a pas permis la restitution de ces documents à temps aux différents requérants. Nous proposons, au regard de l’article 6 du code électoral qui stipule que la liste électorale est tenue à jour annuellement par la Commission chargée des élections (..), que dès janvier 2025, la CEI ouvre le processus de la Révision de la liste électorale (RLE) qui pourrait s’étendre sur au moins 6 mois

Ce qui permettra aux populations mentionnées plus haut et aux nouveaux majeurs en 2025 de se faire enrôler, sans oublier l’inscription de tous les leaders politiques non déchus de leur droit civique.

Les moyens pour le faire sont disponibles si l’on s’en tient au budget alloué pour la RLE en 2024 qui était de 18 milliards selon la loi de Finances 2024 et celui alloué pour l’année 2025 qui vient d’être voté. Des moyens existent aussi à l’international pour financer le processus. La CEI a accumulé un gros retard et ce retard doit être rattrapé dès janvier 2025.C’est l’une des conditions pour que nous ayons une élection crédible.

Pensez-vous que tel que le processus est conduit, la Côte d’Ivoire pourra faire l’économie d’une autre crise postélectorale en 2025 ?

Si le régime RHDP continue d’être sourd aux revendications de l’opposition, s’il continue de tripatouiller le processus électoral, ça va aboutir, hélas, à une autre crise. Vu comment se comporte ce régime, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir s’il est possible d’espérer sortir un jour du cercle vicieux des violences liées aux élections dans notre pays.

La Côte d’Ivoire a connu plusieurs crises lors des élections. La plus grave a été celle de 2010-2011 qui a fait 3 000 morts selon les chiffres officiels. En 2020, au moins 85 personnes ont été tuées au cours de ces violences liées à l’élection présidentielle et au troisième mandat du président Alassane Ouattara. En 2025, les populations sont en droit d’attendre des élections apaisées.

Vous avez décidé d’apporter votre soutien au président Thiam. Pourquoi ?

En 2018, lorsque le PDCI-RDA s’est retiré définitivement du groupement politique RHDP, le président Henri Konan Bédié a entamé des négociations avec les partis politiques de l’opposition en vue de la création d’une plate-forme non idéologique, la CDRP. Nous étions 17 partis politiques à avoir signé le manifeste le 28 novembre 2019, au siège du PDCI, marquant ainsi le lancement officiel des activités de la CDRP.

Mon soutien au président Tidjane Thiam est donc un soutien naturel qui répond à la logique de mon appartenance à la CDRP (Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix). Mon parti politique le Cri-Panafricain est membre fondateur de la CDRP. C’est donc tout naturellement que nous soutenons le PDCI-RDA et son président. En dehors des considérations politiques, le parcours de l’homme Tidjane Thiam inspire confiance et respect. Pour nous, c’est l’homme de la situation et il a notre soutien entier.

Quels sont les atouts qui militent en sa faveur, selon vous ?

Le président Tidjane Thiam est en droite ligne de la vraie vision du père fondateur de la Nation ivoirienne, le président Félix Houphouët-Boigny qui a été le premier bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne. Nous lui faisons confiance. Il a tous les atouts pour redresser la Côte d’Ivoire et son économie. Les 12 chantiers de l’Eléphant d’Afrique initié par le président Bédié dont les fruits profitent aujourd’hui au régime RHDP, font partie des travaux initiés par M. Tidjane Thiam.

La Côte d’Ivoire a besoin d’un rassembleur comme lui. Vous ne trouverez mentionner nulle part son nom dans toutes les crises successives qui ont frappé, déchiré et endeuillé notre pays. Il parle à tout le monde, même au président Ouattara. C’est lui qui pourra réussir la réconciliation entre les Ivoiriens parce que c’est un travailleur acharné.

Quelle sera votre contribution pour son élection en 2025 ?

Vous savez, de 2018 à 2020, la CDRP a joué un rôle de premier plan sous la houlette du président Henri Konan Bédié et du PDCI-RDA en ce qui concerne l’opposition ivoirienne. Nous allons refaire la même chose en 2025, nous allons aider le président Thiam et le PDCI à occuper le terrain dans nos régions respectives.

Avec son soutien, nous avons, le ministre Azoumana Moutayé, président de l’UNPR et moi-même, repris les activités de la CDRP dont je suis le porte-parole. Chaque président membre de la CDRP sera à pied d’œuvre dans la mobilisation dès janvier 2025.Nous allons tout mettre en œuvre pour que le président Tidjane Thiam, au soir d’octobre 2025, soit élu dès le 1er tour.

En ce qui me concerne, ressortissant de la région du GOH, plus précisément de GUIBEROUA, je travaillerai en étroite collaboration avec le Haut représentant du président du PDCI dans le GOH pour faire gagner notre candidat. C’est également la consigne qui a été donnée à tous les présidents de la CDRP dans leurs régions respectives.

Avez-vous un message pour l’opposition dans son ensemble relativement à la présidentielle de 2025 ?

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Le seul message que je lance à toute l’opposition, c’est d’être unie comme nous l’avons été en 2020. L’union faisant la force, si on est uni, on peut faire bouger les lignes, on peut faire tomber le RHDP en 2025.

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