Le cacao est-il la seule culture pérenne qui fait le bonheur de la Côte d’Ivoire ? Même s’il est avéré que notre pays est le 1er producteur mondial du cacao.
Tel est le résumé des complaintes de plusieurs producteurs d’autres produits industriels qui ont appris, le 1er octobre 2020, que le chef de l’Etat a fixé le prix d’achat du cacao à 1000 fcfa le Kg. Ces producteurs qui ont des plantations d’hévéa et de palmier à huile sont désabusés. Depuis l’accession d’Alassane Ouattara à la magistrature suprême, l’hévéa et le palmier à huile semblent frappés d’une condamnation du prix d’achat qui ne doit jamais évoluer et atteindre ne serait-ce que 300, 350 ou 400 fcfa. Alors que par le passé, sous Laurent Gbagbo, l’hévéa a même atteint le prix d’achat record de 1000 fcfa le kg.
Pourquoi le gouvernement maintient-il le prix de revient de ces produits autour de 200 f depuis 10 ans ? S’interrogent les producteurs. Ces derniers disent ne pas comprendre le mépris qui leur est servi. Car même pour 3 ou 5 mois seulement, l’Etat n’est pas prêt à rehausser les prix en renonçant à quelques taxes ou impôts pour permettre aux producteurs de souffler un tant soit peu le bonheur comme leurs frères producteurs de cacao. En d’autres termes, pourquoi le prix de l’hévéa n’atteindrait pas pour 3 ou 5 mois le prix de 400 ou 500 f pour mettre un peu à l’aise les planteurs et leurs saigneurs ?
Pourquoi celui du palmier n’atteindrait-il pas, pour la même, période le prix de 300 f le kg pour que les planteurs se sentent considérés comme leurs pairs producteurs de cacao ? Le gouvernement qui peut trouver une solution doit, selon les producteurs, comprendre qu’eux aussi font face à des difficultés comme la rentrée scolaire de leurs enfants. Et le cacao, même s’il est le principal pourvoyeur de devises et de prestige, ne saurait être la seule mamelle agissant pour le succès de la Côte d’Ivoire. Car le sage de Yamoussoukro, le président Félix Houphouët-Boigny, disait que « le succès de ce pays repose sur l’agriculture ». Il n’a nullement dit que « le succès de ce pays repose sur le cacao. Seulement le cacao ».
Aussi, pour eux, est-il souhaitable que le gouvernement détermine dans l’année, une traite « hévéïcole », une traite du palmier à huile, une traite pour l’anacarde pendant laquelle, il renonce à certaines taxes pour permettre aux usiniers d’avoir un peu plus de gain pour que les prix « relèvent la tête ». Et que les producteurs aient ce petit sourire qui va les valoriser, leur permettre de déstresser un peu. Et surtout de ne pas regretter d’avoir planté autre chose que le cacao.
