Tout a commencé avec les vagues de démolitions et de déguerpissements à Yopougon-GESCO, à Attécoubé-Boribana. Puis Vlan ! Ça s’est étendu à tout le pays. Les démolitions suivies de déguerpissements des populations sont, du coup, devenues la mode en Côte d’Ivoire.
Le mythique village Atchan dénommé Adjamé-village, au cœur d’Abidjan, n’a pas échappé à la furie dévastatrice des hommes et engins de la détresse voire de la mort. Cette mort que d’aucuns se donnent, hélas, volontiers face à une vie devenue un calvaire. Suicides en cascades ces derniers temps.
Beaucoup plus récemment, les populations qui occupaient la forêt classée de la Marahouée ont dû subir le mal en voyant leurs habitations et plantations être littéralement démolies par les agents des Eaux et forêts qui leur ont intimé l’ordre de quitter les lieux sans délai. Le ministre Laurent Tchagba (Eaux et Forêts) est intervenu après coup, comme c’est souvent le cas avec ce régime, pour appeler au calme et ordonner l’arrêt des destructions en prenant néanmoins soin d’inviter les occupants à libérer la forêt classée.
Autre lieu, même malheur : ce sont les étudiants d’Abidjan qui sont en ce moment déguerpis des cités universitaires à la suite de l’assassinat d’un de leurs camarades en la personne de Déagoué Zigui Mars Aubin alias « Général Sorcier » membre de la Fesci. Des centaines d’étudiants désemparés ne savent actuellement à quel saint se vouer, où se loger.
Depuis les premiers déguerpissements orchestrés par le ministre gouverneur du District autonome d’Abidjan, Cissé Bacongo, jusqu’à ceux des étudiants, tout se passe comme s’il soufflait sur la Côte d’Ivoire, notamment sur Abidjan, un vent de grand malaise, de détresse généralisée. C’est comme si le pays vivait une période eschatologique qui, dans le Livre Saint, marque la fin des temps. Mais une fin qui annonce un temps nouveau. Les Écritures diront : « Les choses anciennes sont passées. Toutes choses sont devenues nouvelles ». Il y a comme un chamboulement pour un nouvel Ordre.
Oui tout porte à croire que c’est un temps apocalyptique qui annonce du renouveau. Non de la seule classe politique comme l’a toujours demandé le président Alassane Ouattara même si ce dernier n’a plus l’air d’en donner l’exemple. Mais le renouveau de la Côte d’Ivoire semble s’amorcer avec beaucoup de choses à refaire. Car comment se fait-il que l’administration du Centre des œuvres universitaires chargée d’attribuer les résidences aux étudiants fonctionne si mal que des centaines de ces étudiants soient obligés de frauder pour se loger ?
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En effet, la plupart des déguerpis interrogés par la presse disent que leurs demandes de logement adressées aux autorités compétentes sont restées sans suite. C’est pourquoi ils se sont tournés vers la Fesci pour se faire loger. Si tous ces étudiants déguerpis étaient dans l’illégalité, à qui les chambres qu’ils occupaient illégalement, selon les autorités, étaient-elles initialement attribuées ?
Autant de choses à élucider plutôt que de s’acharner précipitamment contre les pauvres étudiants dont beaucoup n’ont aucun parent ici à Abidjan. Le crime commis par certains étudiants membres de la FESCI sur l’un de leurs camarades est absolument abominable et condamnable. Et ses auteurs sont passibles de peine d’emprisonnement.
Mais les effets collatéraux qui consistent à punir d’autres étudiants parfois innocents et victimes du mauvais travail du CROU ne paraissent pas justifiés. D’où cette question à nouveau : si tous ces étudiants déguerpis étaient dans l’illégalité, les chambres qu’ils occupaient étaient initialement destinées à qui et avec l’autorisation de qui? Pourquoi des étudiants supposés être dans le besoin ont-ils sollicité des chambres et leurs demandes sont restées sans suite comme ils le disent si bien ?
Voici autant de méthodes de travail qui méritent d’être corrigées pour une Côte d’Ivoire renouvelée ; une Côte d’Ivoire de justice et d’égalité de chances pour tous les citoyens. C’est ce vent de renouvellement qui semble souffler sur le pays depuis un moment.
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Le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, s’inscrit dans cette logique de renouvellement quand il parle de « faire la politique autrement ». Sans injures ni violences. En outre, certains hommes de Dieu ne prophétisent-ils pas de grands bouleversements à l’horizon en Côte d’Ivoire ? Et tous de fixer les regards sur 2025. Année électorale.
À lundi prochain. Pour une autre lucarne.
Le Nouveau Réveil
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