Après sa sortie de prison au grand bonheur des consommateurs de la Côte d’Ivoire, il ne reste plus qu’à la présidente de Alternative Citoyenne (ACI), Pulchérie Gbalet à œuvrer à ne plus aller en prison. La question est comment ? Le libre auteur Koné Kobali tente d’y répondre.
Ce matin l’exercice est simple. Il s’agit de fureter avec assurance et circonspection, l’entrée en lice des six balisent qui servent de « bandeau » et de corset juridique dont Pulchérie Gbalet, fraichement sortie (03 février 2023) de l’académie « macaïenne », doit s’emmitoufler ! Pour une meilleure compréhension de ces « menottes judiciaires », de leur portée et de leur impact sur son moral et sur sa capacité à mener à bon port ses activités sociales, je propose que nous commentions chaque point que constitue ces « menottes virtuelles », en procédant à une espèce d’analyse croisée !
L’une se rapportant à la situation spéciale de Pulchérie et l’autre à n’importe quel citoyen lambda ordinaire. L’objectif étant de se faire une idée sur ce que ces conditions aux effets cumulés dans la durée, pourraient causer comme préjudice sur le plan de l’action sociale nationale et de la paralysie qui pourrait réduire à néant la belle percée qu’elle a su réaliser dans un contexte national pas toujours complice ! Pour mettre au même niveau d’information ceux qui ont raté une séquence primordiale du « film », entre 2020 et 2023 Pulchérie est la seule personne archi active dans la société civile, qui peut se targuer d’avoir inscrit à son tableau de chasse deux incursions remarquées à la MACA totalisant sans coup férir, 13 mois !
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Ainsi « immunisée » elle ne peut s’empêcher de clamer : « la prison ne me fera pas taire ». Mais avant elle disait aussi : « Que la prison ne lui fait pas peur » ! Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle est accroc ou qu’elle a développé une irrépressible dépendante à la détention ! Plus que quiconque elle sait ce que la liberté lui apporte et lui permet de faire dans le cadre de ses activités à orientation sociales. Entre ses mains, la liberté devient un outil de premier choix et un instrument de grande valeur aux fonctionnalités multiple.
C’est l’usage à profusion de la liberté et de ses à-côtés, qui lui ont permis de donner une visibilité certaine à la fois nationale et internationale à ses activités. Pour nous résumer la liberté constitue son premier atout à travers laquelle elle témoigne de son sacerdoce au peuple de Côte d’Ivoire ! À présent comme des miss taillées dans un métal réputé très cher (rhodium), faisons sur le tapis rouge, défiler une à une les six conditions :
1- Obligation de réserve avec interdiction de ne pas parler de l’affaire des 49 soldats. « Faute de combattants le combat finit » ! Si l’affaire des 49 a été résolue en janvier pourquoi diantre elle devrait en faire une fixation, un programme de gouvernance sociale ? Dans ce pays chaque citoyen lambda a au moins un sujet qu’il se garde jalousement de rendre public !!!
2- Interdiction de contacter les parents des 49 soldats. Si on s’interdit de parler des concernés, il va de soi que les parents vont hérités par effet collatéral, du statut de la quantité négligeable ! Pour le citoyen lambda qui a déjà « plusieurs à bouches à nourrir, se serait à coup sûr lui demander de boire la mer » !
3- Interdiction de sortir du territoire national sans autorisation. Sous-entendu qu’elle pourra aller où bon lui semble sauf au Mali, et peut-être au Burkina et en Guinée ! Pour le citoyen lambda, chacun à son « Mali, son Burkina et sa Guinée » !
4- Remise de son passeport aux autorités administratives (juge) du 10ème cabinet. De toutes les façons depuis le 23 aout 2022, elle ne peut plus en disposer comme bon lui semble. Pour le citoyen lambda qui ne sait pas comment financer sa CNI, c’est un luxe auquel il ne peut prétendre accéder !
5- Obligation de répondre à toutes les convocations des autorités. Comment une personne publique de sa stature pourrait se soustraire aux convocations dûment remplies et à lui adresser ?! Quant au citoyen lambda il brûle d’impatience d’être convoqué à l’effet de bénéficier dans une « Côte d’Ivoire solidaire », des dons et autres avantages qui relèvent de ce slogan !
6- Obligation d’émarger dans le registre judiciaire une fois par semaine au 10ème cabinet. Ce sixième point comme un chapelet qui compte rigoureusement les pas, vise à raccourcir au strict minimum sa liberté et surtout à consolider le troisième point. Le citoyen lambda qui ne va plus au marché qu’une fois par mois, se réjouirait de ce soudain renforcement de capacité à se nourrir plus souvent !
Le vendredi 17 février 2023, lors de sa toute première rencontre avec la presse par le biais d’un point-presse dans les locaux d’un organe de presse situé à Cocody Angré, elle disait dans « mon message au peuple » : « Mesdames et messieurs les journalistes, amis de la presse. Me voilà en liberté, mais privée d’une partie de mes droits. Il m’a été interdit par la justice de mon pays de tenir des propos en relation avec les faits qui ont justifié ma dernière incarcération, de même que d’autres interdictions dont je n’ai pas le droit d’en parler. Respectueuse de la justice, je ne peux que m’y plier, même si je sais qu’au-delà de ces injonctions, il ne m’échappe pas que je reste astreinte au respect du secret de l’information. Souffrez donc que je n’en parle pas ».
Avec ces mots hautement bien sélectionnés et arrimés les uns aux autres dans un ordre impeccable, elle venait avec humilité et grâce, d’endosser les critères du nouvel environnement dans lequel même réduit, elle devrait désormais naviguer ! Elle venait séance tenante et en présence de ses amis de la presse venus en grand nombre, d’enfiler sans opposition aucune, sa camisole de force. Toutefois, au détour d’un paragraphe comme étreinte par l’émotion elle dira avec un trémolo perceptible dans la voix :
« J’annonce donc solennellement que je suis de retour pour poursuivre le combat. Notamment sur les questions de la vie chère, des injustices et les abus du pouvoir, les violations constitutionnelles, la réconciliation nationale, la caporalisation des médias publics, les déguerpissements abusifs, le statut de la magistrature, le mal-être social, l’incivisme et l’actualité sociopolitique ».
Le combat spirituel et le combat social ont une finalité commune, celle d’instaurer un ordre divin ! C’est pourquoi tous ensemble, nous qui suivons et comprenons le sens du combat de cette Grande Dame, nous devons nous résoudre à n’avoir qu’un seul défi : celui de lui éviter un autre séjour carcéral c’est-à-dire en prison ! Comment me diriez-vous ? Déjà il faut que chacun de nous membre de la société civile ivoirienne, prenne à l’esprit que nous devons solidairement l’assister dans le cadre du respect scrupuleux des six conditions qui balisent sa liberté.
Chacun de nous doit jouer la fonction d’une pièce dans le mécanisme d’un gros instrument de veille, dont la destination vise vaille que vaille à lui éviter de tomber dans les pièges que constituent ses six points. Six points que j’assimile volontiers à un toboggan à six frayeurs ou à six difficultés ! Par ces temps de carême au trois P à savoir : la Prière, la Pénitence et le Partage, notre défi commun sera de maintenir hors de l’eau et hors de prison, la tête de celle qui n’a d’autre agenda que de servir sa patrie avec dévouement et abnégation.
Nous devons faire preuve d’une intelligence commune qui va créer les conditions pour un respect fluide de ses six conditions à lui présenter ! Notre défi à terme est qu’elle surf sur ses six conditions comme on surf sur un plan d’eau à l’aide de sa planche ! Si dans les prochains jours Pulchérie confirme qu’elle est bien cette « bonne élève » de ses six conditions, alors nous aurions ensemble atteint notre but, celui de lui permettre de parcourir sans barrières son pays de haut en bas et de bas en haut ! Nous devons par la qualité de la veille citoyenne qui va se mettre en place comme un cordon sécuritaire autour de Pulchérie, être se frein à main qui va réguler la vitesse de son véhicule en fonction de l’état de la route sur laquelle elle est appelée à rouler !
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Ici, le but du jeu consiste à nous engager tous ensemble avec pour objet de payer solidairement à la caisse aux côtés de Pulchérie, «la note relative à la cherté de sa liberté personnelle » ! C’est à ce prix que nous allons tous ensemble faire mentir par un large écho, l’expression qui dit : jamais deux sans trois ! L’opération évitons à Pulchérie Gbalet un troisième séjour à la MACA, est lancée !
KONÉ KOBALI
Libre auteur, créateur
Côte d’Ivoire : « L’entrée du PPA-CI à la CEI va changer quoi ? » (Pulchérie Gbalet)