Côte d’Ivoire : Femme entrepreneure et politicienne, voici l’histoire de Marie Koré

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Marie Séry Koré
Marie Séry Koré
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Marie Koré, également connue sous le nom de Zogbo Céza Galo Marie, était une militante de l’indépendance de la Côte d’Ivoire et une femme politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA). Elle est née en 1912 et est décédée en 1953. Femme entrepreneure et politicienne, voici l’histoire de Marie Koré.

Zogbo Céza Galo Marie, connue sous son nom de femme mariée, Marie Koré, naît en 1912 et meurt en 1953. C’est une militante de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. C’est une femme politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) et une entrepreneure. Son nom reste associé aux manifestations de février et décembre 1949, des dates décisives dans l’histoire de la Côte d’Ivoire qui obtiendra son indépendance en 1960.

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Marie Séry Koré s’engage dans la lutte pour l’indépendance et intègre le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) dirigé en Côte d’Ivoire par Félix Houphouët-Boigny.  Elle est élue présidente du comité Féminin du PDCI, à Treichville, en 1947. Marie Koré participe aux manifestations devant le palais du Gouverneur Péchoux en 1949, comme à celles qui eurent lieu les 22, 23, 24 décembre de la même année.

Marie Koré, une femme politique du PDCI

Elle est l’une des têtes de file lors de la marche des femmes sur Grand-Bassam en vue de la libération des responsables politiques du PDCI emprisonnés par les autorités coloniales françaises. Les plus connus de ces hommes étaient : Bernard Dadié, Mathieu Ekra, Jacob Wiliam, Jean Baptiste Mokey, Albert Paraiso, René Séry Koré, Lama Kamara, Phillipe Vieyra…

Elle est, le 22 décembre, à la tête du groupe de femmes qui parvient à rejoindre la ville de Grand-Bassam à pied. Une fois à Bassam, les manifestations se tiennent en deux lieux : l’une, au palais de justice, l’autre, à la prison civile où se rend le groupe de Marie.  Le 24 décembre, dès l’aube, les femmes se rendent à la prison par petits groupes de 200 environ.

Le groupe de Marie Koré emprunte la rue principale. Les forces de l’ordre repoussent les manifestantes et forment un barrage sur le pont qui traverse la lagune Ouladine. Certaines femmes lancent des projectiles divers alors que les forces de l’ordre lancent des jets d’eau mélangée à de la vase et à des tessons de bouteilles. Mais Marie Koré maintient haut le moral des troupes, les encourageant à braver les jets d’eau, faisant, elle-même, les premiers pas sur le pont, alors qu’elle porte sa fille Denise sur son dos.

Marie Koré, une femme battante

Les premières femmes à ses côtés réussissent à franchir, avec elle, la barrière dressée par les gendarmes. Mais elle glisse et tombe. L’enfant sur son dos se détache et tombe aussi. Elle est battue par plusieurs hommes en armes, arrêtée, conduite au commissariat, puis au parquet avec quelques-unes de ses camarades et sa fille Denise et enfin emprisonnée. Blessée, elle est hospitalisée ce qui retarde son jugement. Elle est finalement condamnée à deux mois de prison.

Trois mois plus tard, en mars 1950, les hommes du PDCI incarcérés sont jugés et sont condamnés à des peines atténuées, permettant des libérations. En mémoire de cette marche, le pont sur la lagune Ouladine est baptisé « PONT DE LA VICTOIRE. »  Marie Koré meurt en 1953, alors que sa fille n’a que sept ans.  Un billet de 1.000 francs CFA et un timbre postal à son effigie sont créés en mémoire de son combat.

Une statue en mémoire de la Marche des femmes sur Grand-Bassam représente trois femmes. L’une d’entre elles, portant un enfant dans son dos, représente Marie Koré.  Une école primaire dans la commune d’Adjamé, un sous quartier dans la commune de Marcory, et plusieurs associations féminines portent son nom.  Rappelons-le, lors de la marche sur Grand-Bassam, Marie Koré encourage ses camarades en ces termes :

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« Mes sœurs bété, baoulé, dioula et de partout, n’ayez pas peur ! Chez nous aussi nous n’avons pas peur de l’eau, nous avons l’habitude de travailler dans l’eau ce n’est pas parce qu’on nous envoie un jet d’eau avec du sable que nous devons nous décourager car une personne qui veut aller au secours de son époux, de son frère, de son fils ne doit pas reculer devant si peu de chose. »  Au cours d’une fouille à son domicile par des hommes armés, Marie Koré se lève et crie : « Vive le RDA, vive le RDA. Vous ferez tout ; mais n’arriverez pas à nous atteindre. »

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