
A en croire Bienvenu Kouamé Essé, le Directeur Général des Hydrocarbures au ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie dirigé par Mamadou Sangafowa-Coulibaly, « le gisement CALAO (récemment découvert) va générer plus de 7500 emplois indirects et des centaines de milliards FCFA pour l’Etat » de Côte d’Ivoire. Afriksoir.net vous propose cette interview réalisée par le journal Ivoir’Hebdo.
À partir de quand se fera véritablement l’exploitation ?
Plusieurs études doivent encore être réalisées avant de lancer la production du gisement. Les tests au niveau du puits de découverte Murene-1X sont en cours et l’opérateur Eni procèdera à d’autres forages sur Calao pour en améliorer la connaissance. A l’issue de ces étapes indispensables, nous serons en mesure de donner une date précise pour le démarrage de l’exploitation.
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Toutefois, le consortium Eni-Petroci a acquis une performance remarquable en ce qui concerne la mise en production de gisement après la découverte de Baleine qui a été mis en production, deux ans seulement après sa découverte, ce qui est un record mondial pour ce type de gisement. On peut donc s’attendre à ce que le début de la production du gisement Calao soit effectif dans environ deux ans.
Combien de barils de pétrole par jour seront produits au début de la production ?
Il est encore trop tôt pour connaitre la production du gisement au stade actuel. Des tests de production seront effectués et ils permettront de définir le schéma de développement du champ. Après ces travaux, il sera possible de donner des prévisions de production sur toute la durée de vie du gisement.
Quelle est la quantité des autres hydrocarbures qui sera exploité ?
Calao est un gisement de gaz naturel avec du pétrole léger et des condensats. La quantité d’hydrocarbures en place est estimée entre 1 et 1,5 milliard de barils équivalent pétrole.
Combien cela va représenter en termes de gains financiers pour la Côte d’Ivoire ?
Le gain financier de l’exploitation de ce gisement devrait être conséquent. Calao fera certainement rentrer dans les caisses de l’Etat plusieurs centaines de milliards de FCFA. Mais il faut aussi considérer son apport important sur le plan de l’approvisionnement en gaz naturel de nos centrales thermiques qui produisent 70% de notre électricité.
A cela il faudrait également ajouter les emplois directs et indirects qui seront créés et les nombreuses opportunités qui seront offertes aux entreprises ivoiriennes. Enfin la découverte de Calao va renforcer la confiance des investisseurs dans notre bassin sédimentaire, ce qui augure l’arrivée d’autres partenaires pour accentuer les recherches à venir pour découvrir d’autres gisements.
Y aura-t-il des créations d’emplois liés à cela ? Combien à peu près ?
Des découvertes de cette envergure sont d’excellentes nouvelles pour l’emploi dans notre pays. Le développement et l’exploitation d’un gisement d’hydrocarbures nécessite beaucoup de personnels et d’entreprises, pour la construction des infrastructures de production et pour leur exploitation. Le projet Calao devrait générer en Côte d’Ivoire plus de 1 500 emplois permanents et plus de 7 500 emplois indirects. Il va permettre un renforcement des capacités dans plusieurs secteurs d’activités et un développement des entreprises locales réalisant la sous-traitance, des prestations de services ainsi que la fourniture des biens et services.
Quelles sont les entreprises ivoiriennes, à part Petroci, qui seront associées à ce projet, dans toute la chaîne de production ?
En général, toutes les entreprises ivoiriennes peuvent participer au développement de Calao. C’est pour accroître la participation des acteurs locaux dans le développement et l’exploitation des gisements d’hydrocarbures que la législation et la réglementation sur le Contenu Local ont prévu trois catégories d’activités (A, B et C). Parmi celles-ci, la catégorie (A) est réservée aux entreprises contrôlées à au moins 51% par des personnes physiques ivoiriennes. Par ailleurs, la catégorie B, subdivisée en B1 et B2, regroupe des activités dédiées respectivement aux sociétés de droit ivoirien et aux sociétés étrangères en partenariat avec des entreprises ivoiriennes.
En outre, l’application de la législation et de la réglementation sur le Contenu Local fera l’objet de contrôles stricts.
Tous ces éléments devraient permettre d’accroître le nombre et la qualité des entreprises locales impliquées dans l’exploitation de Calao.
À terme, combien de barils de pétrole seront produits si on intègre tous les autres puits ?
A l’horizon 2030, nous visons une production de 250 000 barils par jour. Pour le gaz, on peut s’attendre à une production d’environ 750 millions de pied cube par jour.
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Avec une meilleure connaissance des gisements Baleine et Calao à partir des études qui seront menées durant la production, ces chiffres seront affinés. Sur le plan africain, quel sera le rang de la Côte d’Ivoire quand CALAO va entrer en production ? Avec les projets en cours, notamment Baleine, le développement des gisements marginaux tels que Eland, Kudu, Gnou, Paon et maintenant Calao, la Côte d’Ivoire pourrait intégrer le top 10 des pays africains producteurs de pétrole brut et de gaz naturel.
Source : Ivoir’Hebdo