Dans un contexte où les retraités se sentent souvent marginalisés et négligés, la récente annonce d’Alassane Ouattara d’une prime spéciale soulève des interrogations profondes sur la réalité de leur condition. Koné Kobali explore le concept de la « république des retraités », mettant en lumière les injustices subies par cette population, qui se voit réduite à un « tiers » de ses droits et de ses aspirations.
La rentrée des retraités malgré « les temps qui tanguent » a été pondérée au 1/3 ! les mauvaises langues toujours à l’affût évoqueront le fait que le niveau de la contribution a été validé de façon unilatérale, c’est-à-dire sans l’approbation pleine et entière des concernés ! J’ai toujours pensé à une « république des retraités » plus précisément à un paradis des retraités sur terre. Je n’ai pas prévu que sa construction se fasse au lance-pierre ! Par des « matériaux » qu’on prédispose par à-coup ! Par un sentiment isolé ! Le Paradis auquel je rêve jours et nuits doit réunir tous les corps de métiers et tous les corps d’état habilités à finaliser de tels chantiers dont la complexité n’est plus à évaluer ! Mais alors se serait qui le retraité et d’où vient cette contribution spéciale ?
Ce qu’on va faire, on va définir le retraité avec la mesure qui est utilisée pour le sortir du lot. La mesure du tiers. Donc le retraité c’est une personne qui est arrivée au tiers de sa vie professionnelle et de sa Vie tout court. Administrativement il a été sortie des hommes et des femmes valides, pour intégrer la catégorie des handicapés d’où le tiers qui lui correspond. D’où la mesure du tiers qui lui est appliquée. Le retraité pour imager habilement et opportunément les choses, ne peut plus compte tenu de « son âge avancé », évoluer sur les pistes et les tatamis des « jeux olympiques », il est automatiquement reversé dans les jeux « paralympiques ».
Bien sûr à cause de son Handicap qu’il traine désormais en solitaire, comme un boulet en bronze, si ce n’est un péché originel ! En un mot le retraité c’est celui dont le revenu mensuel du temps où il travaillait est passé du salaire à la pension. Le retraité c’est aussi le ressuscité d’entre l’espérance moyenne qui est de 55.8 ans chez nous. C’est enfin celui qui est à l’article de la mort à chaque seconde sa vie !? Avec les difficultés de l’environnement social qui est le nôtre, passé le cap de 55 ans est une prouesse dont les dirigeants du pays ne tiennent pas toujours compte. En effet, au lieu d’être célébré chaque jour que Dieu fait, la société a plutôt tendance à nous infantiliser, à nous réduire au silence et à nous clochardiser. Le truc est que tous ceux qui ont droit à la retraite ils n’y sont pas !
Les raisons sont multiples. Dernièrement le chef de l’État pour faire de la place aux nouvelles générations, a exigé que tous les collaborateurs des Ministres qui ont atteint la limite d’âge soient reversés sans délai à la vie inactive. On n’en connait toujours pas les effets à part les effets d’annonce ! Ma voisine avec le versement de cette prime spéciale m’a fait observer que le chef de l’État qui a plus de 80 ans, s’aménage une pension de prince avec son cadeau du 6 Août 2024 ! Je me suis dit in petto que j’espère qu’on ne va pas calculer sa pension sur la base de son budget de souveraineté qui est évalué à des milliards de francs CFA ?!
Le cas du chef de l’État tout comme de certains de ses collaborateurs et hauts fonctionnaires de l’État, sont différents à défaut d’être exceptionnels. La retraite du Chef de l’État est fonction de la constitution. Il a droit à 2 fois un mandat de 5 ans. Ça veut dire que s’il avait 40 ans en 2010, il devait prendre sa retraite politique en fin de mandat 2020. Mais pour des raisons de nécessité politique, il est toujours en poste. Mon propos ici, consiste à dire que le chef de l’État est lui-même un retraité en sursis. C’est donc par empathie, par amour pour les retraités que nous sommes, qu’il a bien voulu instituer cette prime spéciale. Au-delà du caractère spécial de la prime pourquoi le tiers ?
Surtout qu’on part avec l’avantage négatif de pouvoir clamser à tout moment ? Si on part du principe très insolent qu’avec le salaire à cent pour cent on ne s’en sortait pas, ou peut-on raisonnablement aller avec un simple tiers ? Le tiers en question est-il versé au tiers ? Ce tiers est-il versé à une personne étrangère aux personnes réputées valides ? À partir du moment où il est acquis que 90% des retraités ne passeront pas le cap fatidique de « 65 ans », pourquoi on ne fait pas l’effort de les traiter comme des princes dans une vraie principauté ? Chose encore plus paradoxale, nous sommes soumis au tiers réguliers, alors que nous sommes également soumis au même titre que les supposés valides, à la même rudesse de la cherté de la vie et à la vie chère ?
Pourtant le retraité ne dispose pas d’une carte d’exonération (spéciale) pour certaines courses dans certains lieux de commerce ? Il paye plein-pot malgré son handicap de fait d’handicapé administratif ? Dites-moi dans ses conditions qu’est-ce qui justifie le tiers au « tiers » ? Que vaut une obole d’un tiers par an sur un tiers au tiers, dans la vie d’un retraité en marge de la société ? N’oublions pas que le retraité est un relai transmetteur de la sagesse nationale ? Avant de rouler à vive allure vers la fin de sa vie conditionnée par les actes politiques qui ne sont pas de « tout repos », il a occupé dans un passé actif des postes qu’il a servis avec amour de la Patrie, de la droiture et beaucoup d’abnégation ?
La pension ne peut pas remplacer le salaire. Le croire même majorée du versement d’un tiers spécial par an, serait une méprise qui vaut dans le meilleur des cas, son pesant d’or ! Le retraité sans conditions spéciales doit ponctionner dans le tiers inconfortable, pour régler au même titre que les valides, les frais d’augmentations sur l’électricité et sur l’eau, sans oublier les prix excessifs du sac du riz et les condiments au marché ? Là ou pleur les valides que croyez-vous que les handicapés vont faire ! Je pense qu’en usant comme on le fait en ce moment de la notion de spéciale, qu’il faut créer un spécial environnement pour les retraités ! Eux dont le tiers spécialement insuffisant, doit répondre à cent pour cent aux exigences fiscales.
Au fait est-ce que nos lois permettent de continuer à verser à un retraité qui bénéficie d’une extraordinaire longévité, c’est-à-dire environ de 40 ou 35 ans de pension ? Administrativement parlant, l’État s’autorise à reverser au maximum combien d’années de pensions à un retraité ? En un mot quel est le deadline de reversement de pension à un retraité ? En fait la retraite apparait comme un manque de partage que l’État manifeste à l’égard de ses fils et filles qui auraient atteints l’âge de la « stérilisation sociale » ? En chine tout près de nous, il y a ce qu’on appelle là-bas : « le bol de fer » qui ne s’use et ne s’abîme jamais. Les agents de l’État et les travailleurs meurent à la tâche ! Ce n’est pas ce que je veux pour nous, mais le paradis, c’est-à-dire la JUSTE Reconnaissance.
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Au fait le retraitement qui est fait du retraité n’est pas en adéquation avec les enjeux de notre société. Car on a vite fait de laisser transparaitre au détriment de ceux qui subissent ce retraitement peu reluisant, qu’ils sont une communauté de manchots auxquels l’État remarquablement généreux, accorde une attention particulière. À moins que ce retraitement inflige à ceux-ci, le statut peu reluisant de clochards administratifs ?! Merci Monsieur le Chef de l’État, un tiens ou un tiers vaut mieux que deux tu l’auras ! Philosophe je sais que tout a un début. Chacun fera sa part ! Espérons pour terminer que derrière cette prime spéciale « rentrée scolaire » aux « ayants droit sociaux », qu’il s’agit d’une aide désintéressée sans plus !
Koné Kobali
Libre auteur, créateur