Selon le journaliste Diagola Oussouf, un total de 117 000 emails dont les adresses devaient se terminer par « MIL » se sont retrouvés sur des serveurs maliens avec un nom de domaine se terminant en « .ML ». Ces serveurs étaient hébergés aux Pays-Bas par un particulier depuis 2013, et son contrat a expiré le lundi 17 juillet 2023. Ces emails, qui appartenaient à des soldats américains, étaient perdus depuis dix ans dans les serveurs du Mali.
Non, rassurez-vous je ne vais pas vous parler de littérature bien que le formidable roman d’Ibrahima Ly qui n’est plus à présenter soit d’un réalisme poignant qui relate son expérience carcérale dans le bagne de Taoudéni en partant du prétexte de la dénonciation de certaines pratiques traditionnelles comme le mariage forcé et même si de ce prétexte social, voire sociétal, l’auteur tire sur les régimes militaires au pouvoir en Afrique et particulièrement au Mali. Il faut, peut-être juste préciser ici que le professeur de mathématiques et de physique, parle de ses quatre ans de prison de juin 1974 à mai 1978, un enfer qui l’a hanté à jamais, pour avoir diffusé un tract en faveur de la démocratie.
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Je vais parler ici cette rocambolesque affaire d’emails de militaire américains dirigés sur des comptes du nom de domaine internat du Mali. On a appris ce lundi matin que plus de 117 000 emails dont l’adresse devait se terminer, après le point par MIL, se sont retrouvés dans des serveurs maliens avec le nom de domaine finissant en ML hébergés aux Pays-Bas par un particulier depuis 2013 et dont le contrat est arrivé à terme justement ce lundi 17 juillet 2023. Pendant dix ans, des emails perdus de soldats américains dormaient dans les serveurs du Mali.
Bon vous allez dire et même comprendre que n’est pas très grave tout cela comme d’ailleurs, l’état-major américain qui n’y voyait pas de feu bien que depuis janvier I (hollandais qui avait la haute main sur le nom de domaine internet du Mali ait tout tenté pour le persuader de prendre la question au sérieux avec quelques 117 000 collectés et dont près de 1 000 sont arrivés rien que mercredi dans les serveurs du provider malien quelques jours seulement avant le changement de main Même si l’on ne sait qui est le nouveau provider, on s’inquiète du fait qu’avec le souverainisme édifié en politique nationale au Mali, Bamako n’en fasse un objet de pression éventuellement et surtout vu ses nouvelles relations très fortes avec la Russie de Poutine que Joe Biden combat indirectement via l’Otan dans la guerre contre l’Ukraine.
Et c’est là que tout se complique. Des données militaires américains éventuellement dans les mains des Russes. L’affaire fait peur. Même si une grande partie du flux du courrier électronique est du spam et qu’aucun ne soit marqué comme classé ou confidentiel, il est à noter quand bien même que quelques messages contiennent des données très sensibles sur le personnel militaire américain en service, des hommes d’affaires et entrepreneurs et leurs familles.
Ces contenus comprennent des radiographies et des données médicales, les renseignements d’une pièce d’identité, des listes d’équipage des navires, des listes du personnel des bases, des cartes des installations militaires, des photos de bases militaires, rapports d’inspection navale, contrats, plaintes pénales contre le personnel, enquêtes internes sur les brimades, voyages officiels avec itinéraires, réservations et dossiers fiscaux et financiers etc.
Mais, «« c’est une chose de traiter avec un administrateur de noms de domaine qui essaie, même en vain, d’exprimer ses préoccupations. C’en est une autre lorsqưil s’agit d’un gouvernement étranger qui y voit un avantage qu’il peut utiliser >, prévient Mike Rogers, ancien dirigeant de la National Security Agency (NSA) américaine pour qui « il n’est pas anormal que des personnes commettent des erreurs, mais la question est celle de l’échelle, de la durée et de la sensibilité des informations. » Et là on se trouve dans une toile d’araignée, véitable piège pièges en soie d’araignée que fabriquent les araignées pour capturer leurs proies. Espérons que ce n’est pas le cas.
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