Depuis plusieurs jours, les arrestations et expulsions de ressortissants sénégalais depuis la Mauritanie suscitent une vive inquiétude. Interpellée sur la question par des députés, la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yacine Fall, a exprimé son regret quant aux conditions dans lesquelles ces opérations se déroulent. Elle a dénoncé des « traitements inhumains » infligés aux personnes arrêtées et rapatriées.
« Bien sûr, chaque pays a ses lois », a déclaré la ministre devant la presse, avant d’ajouter qu’il est impératif de respecter les droits fondamentaux des individus et de « ne pas maltraiter comme on l’a vu récemment ». Dans ce contexte, Mme Fall a indiqué que des discussions sont en cours avec les autorités mauritaniennes afin de remédier à cette situation. Elle a assuré que d’ici la fin du mois de mars, la Mauritanie s’engageait à transmettre au Sénégal les modalités d’obtention des titres de séjour et des cartes de résidence pour ses ressortissants.
A lire aussi : Guerre Ukraine-Russie : Donald Trump exhorte Vladimir Poutine à mettre fin au conflit
Les organisations de défense des droits humains expriment également leur profonde préoccupation face à cette vague d’expulsions. Selon l’Association mauritanienne des droits de l’homme (AMDH), 1 200 personnes ont été refoulées depuis le début du mois, dont 700 disposaient pourtant d’un titre de séjour en règle. L’ONG dénonce une campagne massive de rafles visant les migrants subsahariens sans distinction et sans vérification préalable de leur statut.
Au poste frontière de Rosso, les autorités locales confirment que 30 à 40 subsahariens, dont 80% de Sénégalais, sont refoulés quotidiennement, souvent sans qu’aucune vérification de leurs documents ne soit effectuée. Les ONG font également état de mauvais traitements infligés en détention par les forces de l’ordre mauritaniennes.
Cette situation met à l’épreuve les relations entre le Sénégal et la Mauritanie, deux pays liés par une histoire commune et des échanges économiques et migratoires importants. Pour de nombreux observateurs, il est crucial que ces tensions soient rapidement apaisées par un dialogue constructif et des mesures concrètes visant à garantir le respect des droits des Sénégalais résidant en Mauritanie.
Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’ivoire et première meilleure vente
Alors que les discussions se poursuivent entre Dakar et Nouakchott, les organisations de la société civile appellent à une action diplomatique ferme pour mettre fin aux expulsions arbitraires et garantir la dignité des migrants. Reste à voir si les engagements pris par la Mauritanie seront suivis d’effets dans les semaines à venir.
Afriksoir
Expulsions de migrants en Mauritanie : Une crise humanitaire en marche