FICAD 2025 : À la découverte du peuple N’Gain, trésor méconnu du patrimoine ivoirien

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À l’occasion de la 20e édition du Festival International de la Culture et des Arts de Daoukro (FICAD), qui se tient du 12 au 20 avril 2025, les projecteurs sont braqués sur un peuple méconnu mais riche d’histoire : les N’Gain. Invité d’honneur de cette édition, ce groupe ethnique, aujourd’hui menacé d’extinction, tente de retrouver sa place dans le patrimoine culturel ivoirien.

Présents exclusivement dans la sous-préfecture de Bonguéra (département de M’Bahiakro, région de l’Iffou), les N’Gain ont vu leur identité s’effacer peu à peu sous l’influence des Baoulé et des Ando, majoritaires dans la région. Pour le commissaire général du FICAD, également député de Daoukro, ce choix s’inscrit dans une volonté de reconnaissance : « Le peuple N’Gain n’est pas beaucoup connu en Côte d’Ivoire. Ce festival est l’occasion de faire découvrir leur culture, leur histoire, leur identité. »

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Selon la tradition orale, les N’Gain descendent de Woro Djabi, cultivateur de kola originaire de l’actuel Burkina Faso. Leur migration, complexe et entourée de mystères, les aurait menés jusqu’au centre-est de la Côte d’Ivoire, où ils se sont établis entre le N’Zi et la Comoé. Certains récits les décrivent comme des alliés des Baoulé à leur arrivée dans la région, ce qui aurait favorisé un métissage culturel important.

Autrefois présents jusqu’à Bondoukou, les N’Gain formaient un groupe autochtone reconnu pour la culture de la kola. Mais au fil du temps, leur langue, leurs rites et même leur organisation sociale ont été fortement influencés, voire absorbés, par leurs voisins.

La sous-préfecture de Bonguéra, qui abrite cette communauté, est une zone aux riches potentialités agricoles et forestières mais encore peu développée économiquement. L’absence d’infrastructures industrielles, la faiblesse du réseau hydraulique, et l’insuffisance des services de base freinent l’essor de cette région pourtant prometteuse.

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À travers le FICAD, le peuple N’Gain saisit une chance rare de faire entendre sa voix et de valoriser son héritage. Ce festival se transforme ainsi en une tribune pour redonner vie à une culture en péril et interpeller sur l’urgence de préserver la diversité culturelle ivoirienne.

Lucien Kouaho (stagiaire)

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