C’est une histoire rocambolesque qui se déroule à la gare d’Adjamé, où un journaliste victime de vol de certains de ses biens, s’est retrouvé, receleur desdits biens. Récit à lire.
Notre pays qui n’est avare en rien du tout, nous donne assez souvent à voir des choses cocasses, surréalistes et révoltantes. Cette histoire que j’ai moi-même vécue probablement par la même bande en 2018, remonte au vendredi 29 juillet 2022. M.T. rentré d’un voyage à 07 heures du matin, se fait nettoyer de ses deux portables par une soldatesque civile de voyous aux yeux peints en rouge pourpre. Tout de suite sans se laisser distraire par les risques qu’il pourrait encourir, il prend la décision (pas sage) de retrouver ses biens avant de s’arracher de ce lieu hautement criminogène qu’est la gare routière d’Adjamé !
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Il se dirige vers un policier et voici la réponse que l’agent des forces de l’ordre lui fait pour le consoler, le désappointer ou le dissuader : « Ah mon frère, ceux-là, ils sont nombreux ici hein. Mais si tu le reconnais, il faut nous faire signe. Sinon, ils sont allés dans un fumoir pour vendre (linfodrome.com du 30 juillet 2022) ». Apparemment il n’était pas surpris par cette réponse puisqu’il a décidé la seconde d’après, de s’improviser « nouchi » afin de tracer et traquer ses malfrats !
Après avoir adopté le langage et le comportement des voyous, ses deux portables qui étaient donnés perdus, étaient à nouveau revenus dans ses poches
Cette immersion subite, involontaire et très risquée, va s’avérer payante. Si en tant que journaliste M.T. ne s’est jamais essayer à l’investigation, il devrait s’y mettre. Il a les talents pour. En tout cas ce jour-là il a réussi à démontrer qu’on avait tous un peu de policier en nous ! Figurez-vous qu’en 10 heures de temps soit à 17 heures tapantes, après avoir adopté le langage et le comportement des voyous pour mieux les émouvoir, ses deux portables qui étaient donnés perdus, étaient à nouveau revenus dans ses poches !
Il a réussi à boucler l’enquête qu’il a conçue dans des conditions irrégulières, dans les heures qui ont suivies ! Rarement une enquête de police avait connu pareille dénouement ! je tombe d’admiration devant les prouesses que ce professionnel du journalisme, a réalisé dans un milieu hostile et dangereux ! Si la réponse que l’on prête (linfodrome.com) au policier est authentique, peut-être qu’on devrait la mettre en garde à vue !
Donc les forces de l’ordre qui sont en grand nombre dans ce périmètre et qui y font un travail extraordinaire, savent que les esbroufeurs y sont également en grand nombre ? Elles savent aussi que les voyous aux mines patibulaires vont écouler immédiatement leurs marchandises volées, dans des fumoirs attenants à la gare ? Moi, comme j’ai aucun talent dans le domaine des enquêtes policières, je suis prêt à miser sur M.T. pour la suite des enquêtes ! Une enquête sur les réseaux qui y pullulent en vue de leur démantèlement et une autre sur, l’identification numérique et géographique des fumoirs et leurs administrateurs ?
Adjamé ça existe encore les voleurs au grand cœur !
Je m’en voudrai de vous passer ce détail, alors qu’il devait, pour avoir la qualité de receleur débourser la somme de 35.000 francs pour reprendre ses biens comme dans une consigne payante, les amis assistants de M.T. qui sont aussi d’authentiques voleurs à la tire, on « managé » en sa faveur en ramenant la rançon de 35.000 à 32.000 francs CFA ! Et l’un d’eux pour donner une image lisse à son métier de voleur et pour l’assurer de leur soutien, à glisser un billet de 1000 francs dans la poche de M.T. pour son retour à la maison !
À Adjamé ça existe encore les voleurs au grand cœur ! Mais entre nous, est-ce que c’est bien que dans un pays où on a au moins deux écoles de police (Abidjan et Korhogo) et doté d’un ratio policiers et population nettement avantageux, que les victimes soient obligées elles-mêmes d’auto-enquêter ???! Si ça continue un jour on va demander à haute et intelligible voix, mais à quoi nos forces de l’ordre servent-elles ?
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Évitez-nous la réalisation de cette évaluation ! D’ici-là, j’espère que pour sa séduisante science, les autorités de notre police vont œuvrer à l’incorporation au grade d’officier de M.T. dans leurs rangs ! Je signale au passage qu’après cet épisode digne des séries policières produites par Hollywood, M.T. n’a pas été honoré au titre des distinctions dans le cadre de la bonne gouvernance décernée en marge du 62ème anniversaire !
KONÉ KOBALI
Libre auteur, créateur
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