Gbagbo à Dabou : “Beugré Mambé avait inscrit 400 mille personnes avant le début de l’enrôlement, je l’ai renvoyé »

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Laurent Gbagbo à la fête de la renaissance ce samedi 6 avril 2024 à Agboville
Laurent Gbagbo à la fête de la renaissance ce samedi 6 avril 2024 à Agboville
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À l’occasion de la fête de la Renaissance organisée par son parti, le PPA-CI, à Dabou, Laurent Gbagbo a fait une déclaration choc, relançant le débat sur la transparence du processus électoral en Côte d’Ivoire. L’ancien président de la République a publiquement accusé l’actuel Premier ministre, Robert Beugré Mambé, d’avoir orchestré une fraude massive à l’époque où ce dernier était président de la Commission électorale indépendante (CEI). 

“Beugré Mambé qui est Premier ministre aujourd’hui… était le premier président de la CEI. Il avait inscrit 400 000 personnes avant le début même du processus d’enrôlement. Quand j’ai vu ça, je l’ai renvoyé”, a déclaré Laurent Gbagbo devant une foule de militants rassemblés à Dabou. Cette révélation survient dans un contexte de tensions croissantes entre l’opposition et la CEI, à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025. 

 A lire aussi : Côte d’Ivoire : Demba Traoré annonce suspendre sa participation à la CEI

La veille, ce vendredi 11 avril 2025, les deux principales formations de l’opposition, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI-RDA de Tidjane Thiam, ont annoncé leur retrait officiel des travaux de la CEI, dénonçant une institution “inféodée au pouvoir”. 

Dans une correspondance adressée au président de la Commission, un représentant du PPA-CI a indiqué : “La CEI, aujourd’hui, viole ses propres textes pour satisfaire les intérêts du pouvoir. Elle tente d’écarter des leaders de l’opposition de la course présidentielle. Elle refuse d’auditer une liste électorale gangrenée par des irrégularités massives.” 

Le PDCI-RDA a également fait entendre sa voix par la voix de son porte-parole, Kouassi Brédoumy Soumaïla, qui a fustigé “le refus systématique du dialogue politique” et la fermeture du pouvoir à toute réforme : “Le PDCI-RDA demande dès cet instant à son représentant de suspendre sa participation aux travaux de la CEI centrale jusqu’à nouvel ordre.” 

 Une crise électorale en gestation ? 

La sortie de Gbagbo à Dabou et la décision coordonnée de retrait des deux principaux partis d’opposition laissent entrevoir une crise électorale majeure si aucun compromis n’est trouvé. Le retrait de l’opposition de l’organe en charge de superviser les élections remet en question la crédibilité du scrutin à venir. 

Alors que la CEI est censée garantir l’impartialité et l’équité des élections, son fonctionnement est de plus en plus contesté. Les critiques portent notamment sur le refus d’auditer la liste électorale et sur des soupçons de manœuvres visant à écarter certains candidats de l’opposition, dans un climat politique déjà tendu. 

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En réitérant ses critiques historiques à l’endroit de la CEI, Laurent Gbagbo ne se contente pas de remuer le passé. Il met en garde contre une répétition des erreurs du passé et appelle implicitement à une réforme en profondeur de l’institution électorale. Les regards sont désormais tournés vers le gouvernement, qui devra réagir face à cette contestation grandissante. À quelques mois de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire semble à nouveau confrontée au spectre d’un processus électoral entaché de suspicion, d’exclusion et de défiance. 

Prince Beganssou 

Côte d’Ivoire : « Le PDCI demande à son représentant de suspendre sa participation aux travaux de la CEI centrale” (Brédoumy)

 


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