L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a lancé un appel fort à la mobilisation ce samedi 12 avril 2025, lors du meeting de clôture de la fête de la Renaissance du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), célébrée à Dabou. Devant une foule acquise à sa cause, le fondateur du PPA-CI a invité les militants à se tenir prêts à suivre les prochaines orientations du parti, dans la perspective de la présidentielle d’octobre 2025.
“Tenez-vous prêts. Le comité central va prendre des décisions et vous aurez les mots d’ordre”, a-t-il déclaré, dans une atmosphère marquée par la ferveur militante. Laurent Gbagbo, dont la candidature à la prochaine présidentielle est incertaine en raison de sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire dite du « casse de la BCEAO » et de la privation de ses droits civiques, continue néanmoins de mobiliser sa base.
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Il n’a pas manqué de raviver les souvenirs douloureux des violences post-électorales de 2020, pointant du doigt, sans le nommer, le régime en place. “Je n’étais pas ici, mais ils ont tué le petit Toussaint Koffi pour pouvoir arriver au pouvoir. Pourquoi, toujours pour arriver au pouvoir, il faut qu’il y ait des gens qui meurent ? Je ne suis pas d’accord avec cela”, a martelé l’ancien chef de l’État.
L’évocation du nom de Toussaint Koffi, jeune ivoirien assassiné dans des conditions atroces à Daoukro lors des troubles liés au troisième mandat du président Alassane Ouattara, a ravivé l’émotion dans l’assistance. Ce drame, filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, avait suscité une onde de choc nationale et internationale. Ce 9 novembre 2020, dans la ville natale d’Henri Konan Bédié, N’Guessan Koffi Toussaint avait été décapité au cours d’affrontements entre jeunes proches de l’opposition et ceux du pouvoir. Sa tête, utilisée comme ballon de jeu, reste l’un des symboles les plus macabres des tensions pré-électorales en Côte d’Ivoire.
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Le discours de Gbagbo intervient dans un climat politique tendu, à quelques mois d’un scrutin présidentiel que tous les camps annoncent décisif. Si l’ancien président ne peut, pour l’heure, se présenter, son influence reste considérable au sein de l’opposition. Ses partisans espèrent encore un déblocage de sa situation judiciaire ou, à défaut, un soutien clair à un candidat du parti. Face à un pouvoir accusé de verrouiller le jeu électoral, le PPA-CI entend maintenir la pression. Et Laurent Gbagbo, fidèle à sa ligne, affiche sa détermination à poursuivre le combat politique.
Prince Beganssou
