Ghana : La présidente de la Cour suprême suspendue, une tempête judiciaire sans précédent

0
5
=

Le président de la République du Ghana, John Dramani Mahama, a annoncé ce mardi 22 avril 2025 la suspension de la présidente de la Cour suprême, Gertrude Torkornoo, à la suite d’une enquête préliminaire sur sa conduite. Cette décision, aussi rare que symboliquement forte, secoue les fondements du pouvoir judiciaire ghanéen et ouvre une nouvelle page d’incertitudes pour l’institution garante de l’État de droit.

La mesure présidentielle fait suite à la réception de trois pétitions formelles demandant la révocation de la haute magistrate. Ces plaintes, jugées sérieuses, ont motivé l’ouverture d’une enquête approfondie, conformément aux dispositions de la Constitution de 1992. Le Conseil d’État, organe consultatif de la présidence, a été saisi en amont de cette suspension, comme le prévoit la procédure.

A lire aussi : Nuit du destin 2025 : Guillaume Soro prêche paix, réconciliation et solidarité

Dans un souci de transparence et d’impartialité, un comité spécial de cinq membres a été désigné pour mener l’enquête. Ce panel comprend des juristes éminents, des professeurs de droit et d’anciens hauts fonctionnaires reconnus pour leur intégrité. Leur mission : examiner les allégations portées contre la présidente de la Cour suprême et formuler des recommandations éclairées.

En attendant les conclusions de cette enquête, Gertrude Torkornoo est suspendue de ses fonctions. Elle demeure toutefois présumée innocente, aucun détail précis des accusations n’ayant été rendu public à ce stade.

Une décision à fort retentissement

Nommée en juin 2023, Gertrude Torkornoo est la troisième femme à accéder à la tête de la plus haute juridiction du Ghana. Sa suspension surprise, moins de deux ans après sa nomination, provoque une onde de choc dans l’opinion publique et au sein de la classe politique.

De nombreux observateurs s’interrogent sur les conséquences institutionnelles de cette affaire, dans un contexte où l’indépendance de la justice est perçue comme un pilier de la démocratie ghanéenne. Déjà, le débat enfle sur les plateaux télévisés, dans la presse et sur les réseaux sociaux : la justice peut-elle rester crédible quand sa plus haute autorité est mise en cause ?

Une confiance à reconstruire

Si l’issue de cette affaire reste incertaine, une chose est claire : le Ghana est confronté à une épreuve majeure de sa démocratie. L’intégrité du système judiciaire est mise à l’épreuve, et seule une enquête rigoureuse, conduite sans interférences, permettra de restaurer la confiance des citoyens.

Le président Mahama a, de son côté, insisté sur sa volonté de respecter les procédures constitutionnelles. « La justice doit être exemplaire dans son fonctionnement. Elle doit être protégée, mais elle ne saurait être au-dessus des lois », a-t-il déclaré lors de la publication de sa décision.

Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’Ivoire et première meilleure vente

Le pays tout entier reste désormais suspendu aux conclusions du comité d’enquête. En jeu : non seulement l’avenir d’une femme à la carrière exceptionnelle, mais aussi la crédibilité même du pouvoir judiciaire ghanéen.

Afriksoir

Ghana : les étrangers sommés de quitter le secteur de l’or artisanal à partir du 1er mai 2025


=

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici