Les festivités de l’an 64 de l’indépendance se dérouleront, ce 7 aout sur l’Autoroute de Grand-Bassam, juste après le poste de péage autour du thème « jeunesse ivoirienne et forces de défense et de sécurité : pour l’engagement civique et la responsabilité citoyenne ».
Selon le colonel-major Yaké Charles a indiqué que la cérémonie du 7 août 2024 va mobiliser 4 595 hommes et femmes militaires et civils pour le défilé. On dénombre dans cet effectif 794 civils issus de différentes écoles d’excellence et de centres de formation du pays. On dénombre également 3 801 éléments des forces de défense et de sécurité ainsi que des paramilitaires vont, précise le coordinateur du défilé de l’an 64 de l’indépendance.
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Ainsi, Mercredi 07 août 2024, la Côte d’Ivoire aura 64 ans. Chacun y va de son génie pour marquer l’événement, les uns plus ingénieux que les autres, mais avec comme dénominateur commun d’importants déploiements militaires et de grands banquets d’Etat, et comme témoins de nombreuses personnalités du monde entier, soigneusement triées sur le volet. En attendant, force est de constater que si les célébrations se suivent et se ressemblent dans l’ensemble, chacun essaie d’y mettre sa touche.
Toutefois, ’ici aussi il y a un dénominateur commun aux différentes célébrations : la gabegie. Car à vrai dire, qu’est-ce que le petit peuple Gbapleu -Danané ou de Kafolo aura comme retombée de ces célébrations budgétivores dans des pays où les ménages peinent à « mettre la marmite au feu », où les enfants ne vont pas à l’école faute d’argent, et où l’on meurt de maux de tête ou de fièvre parce qu’on n’a pas pu s’offrir quelques comprimés de paracétamol ?
Que l’on nous comprenne bien : il ne s’agit pas ici de condamner la célébration des Indépendances, mais plutôt de dénoncer la conception qui en a été faite, à savoir l’affaire d’une certaine élite intellectuelle et politique soigneusement triée sur le volet. Avec une programmation davantage destinée à se donner bonne conscience et plaire à une communauté internationale qui ne demande pas mieux pour distribuer des satisfécits
Pour nous en tout cas, la fête de l’« indépendance » devrait être l’occasion de s’interroger honnêtement, c’est-à-dire sans complaisance, sur le contenu réel de cette « indépendance » que l’on célèbre avec tant de faste. En effet, la réflexion dans l’humilité ne devrait-elle pas prendre le pas sur les parades militaires et autres cérémonies gargantuesques qui relèguent aux calendes grecs l’indispensable débat citoyen qui seul peut conduire la Côte d’Ivoire à une véritable indépendance ?
A vrai dire, y a-t-il même lieu de festoyer, de commémorer de cette façon les indépendances dans une Côte d’Ivoire voire une Afrique qui, soixante années après, n’est toujours pas maître de son destin ? Pouvons-nous jurer aujourd’hui, la main sur le cœur, que la plupart des pays africains sont véritablement maîtres de leurs destins respectifs, et que la souveraineté dont on nous rabâche souvent les oreilles n’est pas factice ?
Reste tout de même que chaque occasion de rencontres doit être appréciée comme un lieu d’échange et de partage. De ce point de vue, chaque célébration devrait être un point de départ pour la conquête de l’indépendance, la vraie indépendance, de cette Afrique nouvelle que nous appelons de tous nos vœux.
Que deviennent les acquis des fêtes tournantes ?
En attendant. Souvenirs ! Hier, c’était les fêtes tournantes de l’indépendance qui ont permis l’acquisition d’infrastructures de base de développement aux villes bénéficiaires. Depuis la cessation de ce moment enthousiaste, leur existence se résume en vestiges en train de sombrer dans l’oubli. Pour soutenir la politique de développement local, le premier président de la République de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët Boigny avait institué la fête nationale tournante dès 1966.
Pour l’occasion, la ville choisie pour abriter les festivités bénéficiait du regard bienfaiteur de l’Etat, accompagnée par un budget conséquent pour faire son toilettage. C’était l’occasion de construire des résidences officielles, des infrastructures administratives, scolaires, sanitaires et sportives. Les routes et les axes routiers, on le sait, précèdent le développement.
Les départements d’accueil bénéficiaient pour la circonstance du bitume. De grands boulevards. Ils bénéficiaient aussi de toutes les commodités qui s’offraient à une ville moderne. Décentraliser le développement en était l’objectif. Car à cette époque toute la Côte d’Ivoire se résumait à Abidjan.
D’où apporter un peu de neuf et du beau, était l’une des ambitions premières. Ces fêtes tournantes ont permis de développer plusieurs départements et régions du pays. La crise économique mondiale de 1980 a contraint le Président Houphouët après l’étape de Katiola en 1979, d’annuler ces fêtes très couteuses.
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Après les années dites ‘’Le miracle ivoirien’’, les vestiges hérités de la fête tournante, ont commencé à s’amenuiser. Ainsi plusieurs de ces établissements ont mis la clé sous le paillasson. Souffrant de moyens financiers (Budget faible), les municipalités ne peuvent s’offrir le luxe de les mettre en conditions. Résultat : C’est un abandon pur et simple de ces joyaux acquis pendant les années fastes.
Le Sursaut
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