La Confédération des États du Sahel (AES) a franchi une étape majeure dans sa stratégie de défense avec le déploiement de sa force unifiée dans la zone des trois frontières, marquant ainsi une nouvelle dynamique dans la lutte contre le terrorisme.
Du 24 février au 6 mars 2025, les forces armées du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont mené une opération conjointe baptisée « Yereko 2 ». Cette initiative sécuritaire, coordonnée depuis le Poste de Commandement Interarmées de Théâtre-Est (PCIAT-EST) de Gao, illustre la volonté des trois États de reprendre le contrôle de leur sécurité après leur retrait du G5 Sahel et de la Cédéao.
Les zones stratégiques de Tessit (Mali), Téra (Niger) et Markoy (Burkina Faso) ont été au cœur de cette intervention militaire. Les unités déployées ont conduit des raids simultanés sur plusieurs bases terroristes, permettant la destruction d’infrastructures ennemies, l’interpellation de suspects et la saisie d’armements et de matériels logistiques.
Une coordination militaire renforcée
« La force unifiée est bel et bien une réalité. Au-delà de la volonté politique, les Forces armées sont sur le terrain pour une deuxième fois afin de mener des opérations conjointes », a déclaré le Lieutenant-colonel Hamidou Karimou, commandant des forces nigériennes engagées dans l’opération.
Le point culminant de cette offensive a été atteint au « Point Triple », où se rejoignent les frontières des trois pays. La convergence des forces à cet endroit symbolise la mise en place effective d’un espace de défense unifié, qui selon le général Salifou Mody, ministre nigérien de la Défense, s’étend désormais « de Rosso, à la frontière de la Mauritanie, jusqu’aux confins libyens ».
Face à l’intensification des attaques terroristes dans le Sahel, l’AES ambitionne de bâtir une force régionale de 5 000 hommes dotée de capacités aériennes, terrestres et de renseignement. Cette vision stratégique vise à garantir la souveraineté des États membres et à offrir une réponse militaire adaptée à l’ampleur des défis sécuritaires.
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Dans plusieurs villages frontaliers, notamment à Ourara, Argou, Hourara, Tagalalt et Tofagado, la présence renforcée des forces de l’AES traduit la détermination des autorités à sécuriser leur territoire et à restaurer la confiance des populations locales. Avec l’opération « Yereko 2 », l’AES envoie un signal fort : la mutualisation des moyens militaires est désormais une réalité incontournable pour la stabilité et la souveraineté du Sahel.
Afriksoir
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