
Le 1er avril 2025, le président américain Donald Trump a annoncé de nouveaux projets de tarifs douaniers radicaux, marquant une étape importante dans la politique commerciale des États-Unis. Ces mesures, qui visent à restructurer les échanges économiques mondiaux, pourraient avoir des conséquences profondes sur les relations commerciales entre les États-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne.
Les États-Unis ont longtemps été un partenaire commercial majeur pour de nombreuses économies africaines. En 2023, les échanges commerciaux entre l’Afrique subsaharienne et les États-Unis ont totalisé plus de 47 milliards de dollars, avec des secteurs clés comme le pétrole brut, les métaux précieux, les vêtements et les véhicules, représentant une part importante de ces transactions. Cependant, avec l’introduction de tarifs douaniers allant jusqu’à 50% sur certaines exportations, plusieurs pays africains risquent de voir leurs exportations considérablement affectées.
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Une politique tarifaire de protectionnisme
Lors de son annonce, le président Trump a justifié cette politique en soulignant la nécessité de protéger l’économie américaine contre ce qu’il considère comme des pratiques commerciales déloyales. Selon lui, ces nouveaux droits de douane sont une réponse aux abus économiques commis par des pays étrangers qui ont, selon lui, contribué à la perte d’emplois et à la dégradation des secteurs clés de l’industrie américaine. « Ces droits de douane vont nous donner une croissance comme vous ne l’avez jamais vue auparavant », a-t-il déclaré lors d’une conférence à Washington.
Le niveau minimal des droits de douane sera fixé à 10%, un taux qui affectera directement la majorité des pays africains. Des nations comme la Namibie et la Côte d’Ivoire verront leurs exportations soumises à des droits de 21%, tandis que la République Démocratique du Congo et le Cameroun seront frappés par un taux de 11%.
Les pays africains face à un choc économique
Cette politique tarifaire pourrait avoir des conséquences néfastes pour les économies africaines, notamment en ce qui concerne les secteurs manufacturiers et les industries locales. En effet, les produits africains, comme les textiles, les métaux et les véhicules, risquent de devenir moins compétitifs sur le marché américain, ce qui pourrait entraîner une baisse des exportations vers les États-Unis.
Les effets seront particulièrement ressentis par des pays comme le Lesotho, Madagascar ou Maurice, dont les exportations vers les États-Unis représentent une part significative de leur économie. Dans ces pays, les nouvelles taxes risquent d’accroître la pauvreté et d’aggraver les inégalités sociales en limitant les opportunités économiques.
Un nouveau défi pour la diversification des marchés
Face à ces nouvelles mesures, les pays africains devront chercher des alternatives pour maintenir leur compétitivité. La diversification des marchés d’exportation pourrait devenir une priorité pour les gouvernements africains afin de réduire leur dépendance vis-à-vis du marché américain. Les initiatives de promotion du commerce intra-africain, telles que la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf), pourraient prendre encore plus d’importance dans ce contexte.
De plus, l’Alliance Afrique-Union européenne, l’Association des nations asiatiques ou encore les relations avec la Chine pourraient offrir des perspectives de substitution. Cependant, il est clair que l’impact à court terme de cette politique sera considérable, notamment pour les plus petits pays africains qui dépendent largement de leurs exportations vers les États-Unis.
Cette décision de Donald Trump intervient dans un contexte mondial de tensions croissantes et de remise en cause des accords commerciaux multilatéraux. Si la politique tarifaire s’avère être un moyen efficace de stimuler la croissance économique américaine, elle pourrait également mettre à mal la coopération internationale et exacerber les inégalités entre les nations riches et les pays en développement.
Le débat sur la mondialisation et le commerce international n’a jamais été aussi pertinent. Tandis que les États-Unis cherchent à protéger leurs intérêts économiques, de nombreux pays africains se retrouvent à la croisée des chemins. Entre la nécessité de protéger leurs marchés et la volonté de diversifier leurs échanges, les économies africaines devront naviguer avec prudence dans ce climat de protectionnisme croissant.
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Pour l’avenir, il reste à voir si ces nouvelles politiques auront les effets escomptés sur l’économie américaine ou si elles risquent plutôt d’aggraver les déséquilibres économiques mondiaux, notamment pour les pays africains déjà vulnérables.
Afriksoir
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