Litige foncier à Djondoumin résidentiel : Les familles interpellent le bureau de l’ancien collectif et la CNPS sur les transactions immobilières

0
71
=

Les propriétaires terriens de Djondoumin résidentiel, une zone située entre Akouai Agban, Annan et Akouai-Adjamé, expriment leur mécontentement face à l’ancien bureau du collectif chargé du lotissement. Ils dénoncent un manque de transparence dans la gestion des fonds issus de la vente de parcelles, notamment une transaction présumée avec la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Les familles concernées réclament des explications et la restitution des sommes dues, tout en appelant au dialogue pour résoudre ce litige foncier.

Les problèmes liés au lotissement villageois sont quasi insurmontables par un propriétaire individuel. Aussi, l’ensemble des propriétaires des parcelles de la zone située entre Akouai Agban, Annan et Akouai-Adjamé, zone dénommée Djondoumin, ont décidé de se constituer en collectif de propriétaires coutumiers pour conduire les travaux de lotissement et de commercialisation de leurs parcelles.

A lire aussi : La CNPS obtient la Certification GECE : Une avancée majeure pour l’égalité des genres en Côte d’Ivoire

C’est à cette fin que le 18 octobre 2008, le Collectif du lotissement de Djondoumin Résidentiel a été créé. Ainsi, par le biais du Collectif, une parcelle de 150 hectares non bâtie et non exploitée située à Djondoumin résidentiel dans la commune de Bingerville a été vendue à la CNPS pour un montant de 12 750 000 000 FCFA soit 8 500FCFA par mètre carré. ladite parcelle non immatriculée est constituée de 112 îlots numérotés de 1 à 28, 30 à 49, 55 à 91, et 128 à 154 faisant partie du lotissement numéro P-149 du 5 septembre 2012 de Djondoumin résidentiel.

« Les parcelles appartiennent à certains propriétaires terriens de trois grands villages. Akouai Agban (majoritaires) Anan et Adjamé. Il se trouve que jusqu’à présent, certaines familles en l’occurrence moi, n’avons pas encore reçu le reste de notre argent. Secondo, il se trouve que nous avions des plants sur nos terres. Il était question de nous dédommager. Jusqu’à présent, cela n’a pas été fait », a déclaré le nouveau président du collectif, Biedjui Nandjui Richmond.

« Le fait le plus grave est que l’ancien bureau a prélevé 2 mille FCFA sur chaque mètre carré soi-disant qu’ils allaient acheter d’autres terres pour construire des immeubles à ces familles. Aujourd’hui les familles appellent l’ancien bureau dont Monsieur Afran Georges, Monsieur Aké Claude, trésorier et Monsieur Adjé Séraphin, le secrétaire, à venir leur rendre compte », a-t-il poursuivi dans ses explications.

« C’est dans cet objectif que nous, en tant que propriétaires terriens, nous nous sommes réunis et les avons convoqués en assemblée par rapport aux statuts mais ils ne viennent pas. Ils nous ont convoqués à la justice mais ils ont été déboutés et ont décidé de faire appel. Notre objectif n’est pas de traduire qui que ce soit en justice ; qu’ils viennent à nous pour que nous puissions discuter pour qu’ils nous disent la partie que nous avons vendue à la CNPS et qu’en est-il du reste de notre argent ? », a-t-il ajouté par la suite, avant de conclure : « Nous allons bientôt les convoquer pour une assemblée extraordinaire le mercredi 5 mars 2025. »

Un appel au dialogue rejeté par l’ancien bureau

A en croire Biedjui Nandjui Richmond, l’ancien bureau, au lieu de répondre aux convocations, a tenté de porter l’affaire devant la justice. Cependant, il a été débouté, une décision qu’il a contestée en interjetant appel. « Nous ne voulons pas les poursuivre en justice. Nous souhaitons qu’ils viennent discuter avec nous pour clarifier les zones d’ombre, notamment sur la vente d’une partie des terres à la CNPS », a ajouté le président du nouveau collectif.

Nous avons joint Aké Claude, trésorier de l’ancien collectif, il était consent que nous nous rencontrions afin de nous expliquer ce qui se passe. Cependant, la veille du jour de notre rencontre, il nous a appelé pour sursoir à la rencontre.

« Nous sommes tous des responsables. Il serait malheureux que pour une affaire qui est au tribunal, on vienne l’étaler dans les journaux. Nous vous demandons, c’est tout ce que nous pouvons vous dire, si cela ne vous gêne pas, que lesdites affaires sont au tribunal et nous ne pouvons donc pas donner d’autres explications dans les journaux qui pourraient nous nuire. Une fois que l’une ou l’autre des aura gagné et que celle qui a perdu veut se plaindre à ce moment nous pourrions nous expliquer dans les journaux », a déclaré Aké Claude, trésorier de l’ancien collectif.

Les zones d’ombre dans la vente à la CNPS

Concernant la vente à la CNPS, des zones d’incertitude demeurent. D’après les informations recueillies, un certain M. Konan, prétendument représentant de la CNPS, aurait conclu un accord via le cabinet de Me Edith-Sylviane Coulibaly à qui un chèque de 3 825 000 000 FCFA (Voir photocopie du chèque) a été remis. Toutefois, aucun document officiel ne confirme une transaction impliquant directement la CNPS.

« Ce sont les anciens dirigeants qui ont signé ces contrats. Nous ne pouvons pas nous adresser à la CNPS directement. Ce sont eux qui doivent nous expliquer à qui exactement ils ont vendu ces parcelles », a fait savoir Biedjui Nandjui Richmond. Nous avons joint ce Mr Konan en question. Il a été convenu que nous nous croisions ce dimanche 10 février 2025.

« Je suis à une rencontre. J’aurais souhaité comme c’est aussi sérieux, que demain on s’appelle si vous êtes sur Abidjan, pour qu’on puisse se rencontrer pour en parler. Je sais que c’est un peu sérieux, il faut qu’on vous éclaircisse. Je prends l’avis du DG ce soir et on se voit le dimanche. Il n’y a rien de cacher. On va vous expliquer ce qui s’est passé. Ces jeunes évoquent des choses sérieuses et il y va de leur avenir donc il faut qu’on explique pour les aider », a déclaré le Mr Konan, prétendument représentant de la CNPS.

Le dimanche 9 février 2025, nos tentatives pour joindre M. Konan sont restées infructueuses. Les appels téléphoniques n’ont pas abouti et le message laissé sur WhatsApp est demeuré sans réponse. Nous restons néanmoins disposés à publier sa version des faits dans les mêmes conditions que cet article. La nouvelle chefferie, tout comme les familles concernées, réclament des réponses et une restitution des fonds ou des actions concrètes sur les projets annoncés.

À ce jour, la situation reste tendue, et les propriétaires terriens attendent des explications sur la gestion passée de leurs biens et invitent la CNPS à apporter des éclaircissements sur ses relations supposées avec Monsieur Konan qui prétendument a agi pour le compte de cette éminente société d’Etat reconnue pour sa probité. Cette affaire qui porte sur des milliards ne peut passer sous silence.

Le litige foncier entre les villages d’Akouai Agban, Annan et Akouai-Adjamé, concernant la zone de Djondoumin Résidentiel, illustre les défis complexes liés à la gestion des terres en Côte d’Ivoire. Les tensions entre les anciens et les nouveaux dirigeants du collectif, ainsi que les préoccupations des familles propriétaires, soulignent l’importance d’une gouvernance transparente et d’une communication ouverte.

Cliquez ici pour vous abonner à lvoir’Hebdo, meilleur journal d’investigation de Côte d’ivoire et première meilleure vente

Pour parvenir à une résolution équitable, il est essentiel que toutes les parties impliquées s’engagent dans un dialogue constructif, favorisant la transparence et la responsabilité. Le recours à des mécanismes de médiation, impliquant les autorités traditionnelles et administratives, pourrait faciliter une issue pacifique et durable. Ce cas met en évidence la nécessité d’établir des cadres clairs pour la gestion foncière, afin de prévenir de futurs conflits et d’assurer une répartition juste des ressources pour toutes les communautés concernées.Nous y reviendrons.

Prince Beganssou

Côte d’Ivoire : Le directeur général de la CNPS annonce un excédent de 225 milliards FCFA

 


=

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici