Litiges fonciers à Akandjé, Abouabou et Abatta : Plaidoyer pour une reconnaissance des droits coutumiers

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Guidy Édouard et Tausciagnon Grah
Guidy Édouard et Tausciagnon Grah
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Le complexe hôtelier Vyvaldi a accueilli ce jeudi 7 mars 2025 à Abidjan une conférence de presse sur les litiges fonciers affectant les villages d’Akandjé, Abouabou et Abatta. Cette rencontre, animée par Guidy Édouard, expert en foncier, et Tausciagnon Grah, président de l’ONG Jury International pour la promotion des droits de l’homme, visait à mettre en lumière les origines historiques des conflits et à proposer des solutions durables pour une gestion équitable des terres.

Le principal enjeu de cette conférence était la reconnaissance des droits coutumiers des villages concernés, dont certaines portions de territoire seraient aujourd’hui occupées de manière illégale. Selon Guidy Édouard, les preuves historiques ne laissent place à aucun doute :

« Les 1840 hectares du village d’Akandjé sont documentés depuis l’époque coloniale, précisément depuis le 17 avril 1930, sous l’égide du gouverneur. Ces terres ont été reconnues comme appartenant légitimement aux Ébriés par le traité du 13 décembre 1886, ratifié le 2 juillet 1887 », a-t-il déclaré.

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Les intervenants ont également dénoncé l’installation de nouveaux campements, notamment Djorogobité 1 et 2, sur ces terres, ainsi que des décisions administratives qui, selon eux, ne respecteraient pas les droits des villages autochtones.

L’appel au dialogue et à la justice

Face à cette situation, Tausciagnon Grah a plaidé pour une résolution pacifique des conflits, insistant sur la nécessité d’un dialogue entre toutes les parties prenantes. « Lorsqu’il y a des incompréhensions et des violations des droits, c’est qu’il y a un problème à la base. Nous devons nous asseoir autour de la table et trouver une solution juste, fondée sur des documents historiques et juridiques », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, la situation du domaine de Dalia Fleur à Abatta a été évoquée. Ce terrain de 199 hectares, réquisitionné par l’administration coloniale en 1900 et exploité jusqu’en 1960, aurait été morcelé récemment au profit de particuliers sans indemnisation adéquate pour le village d’Abatta.

Un appel aux autorités

Le cas d’Abouabou a également été soulevé, notamment en ce qui concerne les terres sur lesquelles est construit l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny. À ce jour, le village n’aurait perçu aucune indemnisation pour cette emprise foncière, une situation jugée injuste par M. Guidy Édouard.

« Nous ne sommes pas dans une logique de conflit, mais dans une démarche de vérité et de justice. L’État doit se pencher sur ces dossiers et apporter des réponses claires et équitables », a-t-il souligné.

À l’issue de la conférence, les organisateurs ont annoncé qu’un dossier détaillé serait transmis aux autorités compétentes afin d’obtenir une audience et faire valoir les droits des villages concernés.

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La rencontre s’est achevée par une session de questions-réponses avec la presse, témoignant de l’intérêt suscité par ces enjeux fonciers, au cœur de nombreuses tensions en Côte d’Ivoire.

 

Christ Kouassi (stagiaire)

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