Mali : « Plus de 70 morts dans la double attaque jihadiste du 17 septembre 2024, à Bamako » (Média)

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Le Mali a été frappé par une double attaque meurtrière dans la capitale Bamako, le 17 septembre 2024, faisant plus de 70 morts et des centaines de blessés, selon des sources sécuritaires et civiles maliennes. Ces attaques, revendiquées par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda, ont ciblé une école de gendarmerie à Faladié et une base militaire située près de l’aéroport international de Bamako.

« Plus de 70 morts, c’est ce qui a pu être recoupé auprès d’un nombre important de sources sécuritaires et civiles maliennes. Certaines de ces sources avancent même un bilan encore plus élevé. Parmi les plus de 200 blessés également rapportés, certains ont ensuite succombé à leurs blessures. Sur ces plus de 70 morts, une vingtaine a perdu la vie dans l’attaque de la base militaire située à l’aéroport de Bamako », a fait savoir Radio France internationale (RFI).

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Bien que les autorités maliennes de transition n’aient jusqu’ici reconnu que « quelques pertes en vies humaines », des sources indépendantes évoquent un bilan beaucoup plus lourd. Parmi les plus de 200 blessés recensés, certains auraient succombé à leurs blessures dans les jours qui ont suivi l’attaque.

Le Jnim, affilié à al-Qaïda, a rapidement revendiqué cette attaque à travers des messages de propagande. Selon le groupe jihadiste, « une centaine » de personnes auraient été tuées ou blessées, incluant des « mercenaires de Wagner », le groupe paramilitaire russe accusé d’opérer dans la région. Cependant, les autorités maliennes refusent de reconnaître officiellement la présence de Wagner sur leur territoire, malgré des rumeurs persistantes de leur implication au sein des forces armées maliennes.

Une situation sécuritaire inquiétante

Cette attaque marque un tournant dans la stratégie des groupes jihadistes au Mali, qui avaient principalement ciblé des civils et des infrastructures non militaires lors des précédentes attaques. En 2015, les attentats contre le bar La Terrasse et l’hôtel Radisson avaient notamment choqué la communauté internationale. Aujourd’hui, en s’attaquant à des infrastructures militaires, le Jnim montre une évolution inquiétante de son modus operandi.

Le gouvernement de transition malien, en difficulté face à ces attaques, a maintenu une posture de discrétion concernant les victimes des attaques terroristes. Officiellement, il s’agirait de ne pas « jouer le jeu de l’ennemi » et d’éviter la démoralisation des troupes. Cependant, cette approche est critiquée par certains observateurs, qui accusent les autorités de vouloir dissimuler la gravité de la situation sécuritaire dans le pays.

Face à cette tragédie, plusieurs organisations et États ont réagi. L’Union africaine (UA) a fermement condamné cette attaque, la qualifiant de « violente attaque terroriste », et a exprimé ses condoléances aux forces maliennes, aux familles des victimes et au peuple malien. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, a souligné l’urgence de renforcer la coopération régionale et internationale pour contrer la menace croissante du terrorisme dans le Sahel.

Le Tchad, un autre acteur clé de la lutte antiterroriste dans la région, a également exprimé sa solidarité avec le Mali, dénonçant des « actes barbares » ayant fait « de nombreuses victimes innocentes » et causé des dégâts matériels importants.

Une crise qui s’aggrave au Sahel

Cette attaque s’inscrit dans un contexte de violence accrue au Sahel, où les groupes jihadistes, malgré les opérations militaires conjointes des forces régionales et internationales, continuent de mener des attaques meurtrières. Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), dont le Mali fait partie avec le Burkina Faso et le Niger, peinent à enrayer l’expansion des groupes armés terroristes.

Ces événements tragiques mettent une nouvelle fois en lumière la fragilité de la situation sécuritaire au Mali, et la nécessité d’une réponse coordonnée à l’échelle régionale pour endiguer la menace terroriste. Les pertes humaines, combinées à la destruction des infrastructures, représentent un défi colossal pour les autorités maliennes de transition, qui doivent non seulement assurer la sécurité, mais aussi restaurer la confiance de la population.

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Alors que le Mali tente de se relever de cette double attaque, la question de la transparence sur l’état de la sécurité nationale reste au centre des préoccupations. Dans ce climat de tension, le gouvernement malien est sous pression pour réagir et mettre en place des mesures efficaces pour prévenir de nouvelles attaques et protéger ses citoyens.

Prince Beganssou

Tentative d’infiltration déjouée à Bamako : l’armée malienne neutralise une attaque terroriste


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