Une attaque attribuée aux militaires de l’armée malienne et aux mercenaires du groupe Wagner a causé la mort d’au moins 20 personnes, ce lundi 17 février 2025, dans la région de Tilemsi, située au nord du Mali. Selon des sources locales, les victimes, en grande partie des migrants en route vers l’Algérie, ont été prises pour cible alors qu’elles voyageaient à bord de plusieurs véhicules.
D’après un habitant de Gao, dont un cousin se trouvait parmi les victimes, le convoi transportait des candidats à l’émigration clandestine ainsi que des nomades. « Le chauffeur du premier véhicule est mon cousin. Le samedi 16 février 2025, il a quitté Gao chargé d’aventuriers et de nomades. Ils allaient vers l’Algérie lorsqu’ils sont tombés sur un groupe de mercenaires Wagner et de militaires maliens qui ont ouvert le feu sur eux. Dans la première voiture, tout le monde est mort, y compris mon cousin », a-t-il confié à l’Agence France-Presse (AFP).
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Un rescapé a confirmé la brutalité de l’attaque, évoquant également des pertes dans le second véhicule. « Il y a eu plusieurs morts dans le deuxième véhicule aussi. Quand mon cousin a quitté Gao, il y avait 15 personnes dans son véhicule, mais il prend généralement des passagers en chemin », a ajouté le témoin. Un élu local de Gao, sous couvert d’anonymat, a également confirmé l’attaque et déploré la perte de vies humaines : « Ce qui s’est passé est grave. Ce sont des civils qui ont été tués dans les deux véhicules dans la région de Tilemsi. »
Un contexte sécuritaire préoccupant
L’attaque survient dans un climat de tension croissante au Mali, où les forces armées, appuyées par le groupe paramilitaire russe Wagner, mènent des opérations contre des groupes armés terroristes. Cependant, plusieurs organisations de défense des droits humains ont déjà dénoncé des exactions contre des civils, notamment dans les zones frontalières.
Ce drame met en lumière les dangers auxquels sont exposés les migrants sahéliens tentant de rejoindre l’Europe via l’Algérie. En l’absence de voies légales de migration, de nombreux jeunes prennent des risques considérables, traversant des zones de conflit où ils deviennent souvent des victimes collatérales des affrontements armés.
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À ce stade, les autorités maliennes n’ont pas encore réagi officiellement à ces allégations. Toutefois, les familles des victimes et les élus locaux réclament une enquête afin de faire la lumière sur cette attaque meurtrière et d’établir les responsabilités. L’incident de Tilemsi risque d’intensifier les critiques à l’égard de la présence du groupe Wagner au Mali, régulièrement accusé d’exactions contre les populations civiles. Il pourrait également accentuer la pression internationale sur le gouvernement de transition malien, déjà sous surveillance pour sa gestion du conflit dans le nord du pays.
Afriksoir
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Mali attaque Tilemsi