La Cour pénale internationale (CPI) a condamné ce mercredi Abdoul Aziz al-Hassan, ancien chef de la police islamique jihadiste de Tombouctou, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ces crimes ont été commis entre 2012 et 2013, pendant l’occupation du nord du Mali par les groupes terroristes AQMI et Ansar Dine.
Agé de 46 ans, Abdoul Aziz al-Hassan a été reconnu coupable de torture et d’atteinte à la dignité humaine, entre autres crimes. Le verdict marque une étape importante dans la quête de justice pour les victimes de l’occupation jihadiste de Tombouctou, une période sombre durant laquelle les droits humains ont été gravement violés.
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Le tribunal a entendu des témoignages accablants décrivant les actes brutaux perpétrés par al-Hassan. Il appliquait strictement les sentences prononcées par le tribunal islamique, infligeant des punitions sévères à ceux qui ne respectaient pas les lois imposées. Les femmes qui ne portaient pas le voile, ainsi que les couples accusés d’adultère, étaient particulièrement ciblés.
Selon les témoignages, al-Hassan ordonnait des flagellations et des fouettements. Certaines femmes ont été enfermées dans un distributeur automatique de billets, situé près du siège d’une banque qui servait de quartier général à al-Hassan. Ces actes de persécution religieuse, de mutilation et de torture ont été fermement condamnés par la CPI.
Un jugement partiel
Cependant, al-Hassan a été acquitté des accusations de viol, d’esclavage sexuel et de mariages forcés. Les juges ont reconnu l’existence de tels actes, mais ont estimé qu’ils relevaient du droit commun et n’avaient pas été commis dans le cadre de crimes contre l’humanité.
Abdoul Aziz al-Hassan, vêtu d’un boubou jaune et d’un chèche blanc, a écouté le verdict sans manifester d’émotion. Sa condamnation est un message fort contre l’impunité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, rappelant que ceux qui violent les droits humains seront tenus responsables de leurs actes.
Ce verdict est une victoire pour les victimes de Tombouctou et un rappel de l’importance de la justice internationale. Il reste à voir quelles seront les prochaines étapes dans le processus de réconciliation et de justice pour les crimes commis durant cette période tragique de l’histoire du Mali.
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« Ce verdict représente une étape importante pour les victimes dans leur quête de justice en lien avec les crimes internationaux commis au Mali en 2012. Il les console et les sort de l’indifférence dans lequel le déni de justice au niveau national les a plongées depuis plus de 12 ans, et rappelle l’urgence de mettre en place des mesures de réparation », a déclaré Me Drissa Traoré, Secrétaire général de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH).
Prince Beganssou