Une mise en demeure a été servie contre le média Joliba TV et FM pour un éditorial fait par le journaliste Mohamed Halidou Attaher, le 30 sptembre 2022. Voici l’intégralité de l’édito qui a fâché le Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga et la Haute autorité de la communication (HAC).
Le Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga accueilli à Bamako en héros après son discours à la tribune des Nations Unies. Une foule en délire, une liesse populaire, c’est la déferlante. En quelques heures le Colonel Abdoulaye Maïga était incontournable. Il est porté en triomphe. Il est même président pendant quelques heures. Il est applaudi par tout un peuple, la foule scande son nom, c’est la star du jour. Qui l’aurait cru ? Qui a une fois parié sur l’homme ? Le destin est là et bien là.
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Un clin d’œil de la providence, qui pour cerner dans le feu de l’action, la pensée du Colonel Abdoulaye Maïga en ce moment précis. C’est Abdoulaye Maïga face à Abdoulaye Maïga. En prenant la parole à New York, le Colonel Maïga tient un discours pour muscler. Une véritable offensive, une gifle, une frappe chirurgicale. Il tire, il tacle, il riposte. Il est visiblement en colère. Le Colonel Abdoulaye Maïga a suffisamment de munitions.
Ces cibles ont pour nom la France qu’elle qualifie de junte au service de l’obscurantisme. Le Président du Niger, Mohamed Bazoum qui selon lui, n’est pas Nigérien. Alassane Ouattara et la question du 3ème mandat, l’art de se dribler en gardant le ballon, soutient le Colonel Maïga. La formule fait mouche. Même le secrétaire général des Nations Unies n’est pas épargné. Il a eu sa dose. Il lui reproche son parti pris dans le dossier des 46 militaires ivoiriens, dossier qui oppose Bamako à Abidjan.
L’éditorial de Mohamed Halidou Attaher qui fâche
Le discours du Colonel Abdoulaye Maïga disons-le clairement beaucoup de vérités. Mais nous devons aussi avoir le courage de dire qu’il manque par endroit d’élégance républicaine, notamment sur la nationalité du Président Mohamed Bazoum. C’était hors contexte et sans valeur ajoutée pour notre pays qui depuis la nuit des temps a prôné pour la réalisation de l’unité africaine. Il a lui-même dit, on ne répond pas aux injures par des injures ce qui est juste.
Le discours a manqué de hauteur. Son prédécesseur le Docteur Choguel Maïga a parlé d’abandon en plein vol en parlant du désengagement de la France. Il n’est pas fort qu’il en dit long sur les relations difficiles entre Bamako et Paris. L’écrivain malien et traditionaliste feu Makan Diabaté nous rappelle à juste titre ceci : « Sourire à son ennemi ne met pas fin au combat. Se divertir avec son ennemi ne met pas fin aux hostilités. »
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Oui, on ne gouverne pas un pays avec les humeurs de coépoux pour la foule. Moussa Mara l’ancien premier ministre sous le magistère du président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) par mesure cite d’un ton belliqueux. Il est lynché sur la toile pour avoir dit son pont de vue sur le discours du premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga. L’intolérance prend de l’ampleur dans notre pays. La liberté d’expression est en danger, la démocratie avec.
Nous sommes dans la dictature de la pensée unique. Dans un pays quand tout le monde dit la même chose, pense la même chose, quand on refuse le débat contradictoire argument contre argument sous le signe d’un malaise, c’est bonjour les dégâts. Aujourd’hui il y a beaucoup de dérives sur les réseaux sociaux. C’est là que la Haute autorité de la communication (HAC) doit jouer son rôle et tôt son rôle. Elle doit prendre ses responsabilités pour arrêter le désordre.
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Car il y a un moment où le silence est trahison. Le pays va mal, ayons le courage de le dire. Malmener les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde pour parler comme Albert Camus. Forte mobilisation pour le premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga qui selon des sources bien informées est sur le point d’être confirmé premier ministre par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Pour l’instant, les colonels eu pouvoir gouvernent avec l’opinion de la foule et la foule par définition, ne réfléchit pas. Attention au naufrage.
Propos retranscrits par Prince Beganssou
Le Colonel Abdoulaye Maïga rattrapé par sa thèse de doctorat : Quand il louait la CEDEAO en France
éditorial Mohamed Halidou Attaher