Le ministre ivoirien Mamadou Touré a suscité l’attention politique en abordant la question controversée de l’ivoirité lors de la célébration de l’an 3 de la prestation de serment du Président Alassane Ouattara. Mamadou Touré a souligné que l’ivoirité, un concept introduit par le président Henri Konan Bédié en 1993, serait sur le déclin, ouvrant ainsi la voie à des développements politiques significatifs. Ainsi selon lui, le futur président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) sera bénéficiaire de trente années de combat politique mené dans le pays.
Selon Mamadou Touré, des personnalités politiques, dont lui-même et la ministre Anne Ouloto, ont été traitées d’étrangers dans différentes régions du pays au cours des élections précédentes. « Des gens qui viennent des élections passées nous ont traité dans nos différentes régions d’étrangers. Anne Ouloto était devenue Libérienne. Mamadou Touré était devenu Malien, Guinéen », a déclaré le ministre.
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« La seule chose positive que je trouve positive dans ce débat qui va se faire après le 16, tous ces ivoiritaires qui ont repris les thèses qu’ils défendent vont choisir quelqu’un qui s’appelle tant, ils ne pourront plus nous opposer. L’ivoirité est mort et est fini. Donc on peut dire aussi que le futur président du PDCI est bénéficiaire de trente années de combat politique mené dans le pays », a-t-il ajouté par la suite.
Le ministre a également prédit un avantage pour le futur président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Tidjane Thiam. Cependant, il est important de noter qu’il peut y avoir une confusion autour de cette affirmation, car Tidjane Thiam est principalement connu en tant qu’homme d’affaires suisse d’origine ivoirienne, plutôt qu’en tant que personnalité politique locale.
Le concept d’ivoirité a été utilisé pour définir la citoyenneté ivoirienne en fonction de critères stricts, excluant notamment Alassane Ouattara de la compétition politique dans le passé. Les critiques ont souligné que cela a contribué à une méfiance identitaire et à des tensions ethniques et religieuses.
L’ivoirité, étroitement liée à l’identité culturelle, à la souveraineté et à la créativité, a été un sujet de discorde majeur en Côte d’Ivoire. Les politiciens, y compris le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, ont utilisé ce concept pour exploiter les sentiments anti-étrangers et pour s’opposer à des rivaux politiques.
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Le débat sur l’ivoirité, bien que complexe et historiquement chargé, semble prendre une nouvelle tournure selon les commentaires de Mamadou Touré. Les semaines à venir pourraient révéler si cette prédiction se concrétisera et quel impact elle pourrait avoir sur le paysage politique ivoirien.
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